Les stars de la parade en scène
La 9ème édition du festival international pour le développement de Thilogne a refermé ses portes dimanche dernier par une parade de moutons. Pendant 3 jours, les Foutankès ont savouré au stade de Thilogne des moments forts de leur tradition.
Comme à l’accoutumée, l’enceinte du stade municipal de Thilogne (nord de Matam) a refusé du monde, pour la traditionnelle parade de moutons. Adultes et enfants, pour la plupart vêtus en tenue traditionnelle, sont tous venus de toutes les contrées de la zone pour assister à ce moment fort du festival. Pendant trois jours, la pelouse du stade a été transformée en un lieu de chants et de danses. Pour cette dernière journée, les pasteurs peulhs et leurs troupeaux ont été à l’honneur. En ce dimanche après-midi, tout était prêt pour le ‘’Nthiaro bali’’.
La parade de moutons est l’une des prestations la plus attendue de ce festival. L’élevage étant la 1ère activité de la région, les éleveurs associent à chaque grande festivité leur bétail. Pour ces ultimes moments du festival, les plus célèbres pasteurs de la région dont Oumar et Baïdi ont fait défiler leurs troupeaux au grand bonheur du public. ‘’Nous organisons le Nthiaro bali’’, à l’occasion des grandes cérémonies. L’élevage représente tout pour nous. C’est à la fois notre culture et notre tradition, car nous l’avons hérité de nos aïeux’’, explique Hammadi Bâ. Selon cet homme au litham bleu, la parade de moutons permet de montrer tout l’attachement de l’animal à son maître.
Epaule contre épaule, les spectateurs forment plusieurs rangs distants de 5 mètres environ. Quand les moutons apparaissent sur la pelouse sablonneuse, c’est le délire. Comme surgissant de nulle part, une dizaine de bêtes blanches jaillissent de la foule pour foncer à toute allure après leur maître sous des cris de joie de l’assistance. Ce dernier, muni d’un petit bâton et coiffé de chapeau communément appelé ‘’tinguadè’’, court à toute vitesse entre les rangs sous la cadence des applaudissements et des youyous des femmes.
Après chaque passage, un nuage de poussière s’élève en l’air. Tour à tour, les éleveurs, habillés tous de petit caftan et de pantalon bouffant, suivis de leurs troupeaux, cavalent en zigzagant entre les différents rangs. ‘’A force de rester en contact permanent avec le troupeau, une sorte d’affection se crée entre nous. C’est pourquoi le troupeau nous obéit et imite nos actions’’, renseigne l’un des éleveurs Alassane Sow.
MAMADOU DIALLO (Stagiaire)