Les chercheurs plaident pour une circulation des savoirs et des cultures

Le Sénégal accueille le 20e Congrès de l’Association internationale pour la recherche interculturelle (Aric). Le thème de cette rencontre est ‘’ L’interculturel : entre traditions, héritages, modernités et circulations’’.
Dakar accueille, jusqu’au 11 juillet, le 20e Congrès de l’Association internationale pour la recherche interculturelle (Aric). C’est le premier congrès de l’Aric en Afrique subsaharienne. Organisée par la faculté des Lettres et sciences humaines (FLSH) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), cette rencontre a pour thème ‘’L’interculturel : entre traditions, héritages, modernités et circulations’’.
Selon Rachid Oulahal, enseignant-chercheur à l’université de La Réunion (France) en psychologie interculturelle, ce rendez-vous d’échanges autour de la question interculturelle offre quinze symposiums, quatre conférences, trente-cinq sessions, avec la participation de vingt-deux pays et deux cent vingt-sept personnes durant quatre journées d’échanges. Il y a une variété de disciplines : les sciences de l’éducation, la psychologie, l’histoire, la géographie, les sciences de l’information et de la communication, la philosophie, les sciences du langage, etc.
La mise en visibilité des travaux du congrès sera assurée. ‘’Des ouvrages scientifiques seront publiés’’, a annoncé le président de l’Aric, estimant que ce congrès est exceptionnel.
Pour sa part, le doyen de la FLSH, Pr. Alioune Badara Kandji, a insisté sur la thématique. ‘’Je suis impressionné que notre communauté participe à établir davantage de passerelles entre les communautés, d’interconnexions entre les peuples, pour que nous puissions enfin vivre l’ordre des idéologies qu’ils voudraient proposer aux cultures et aux savoirs’’, a-t-il déclaré.
Pour lui, il est important, dans un monde globalisé, que des passerelles soient établies afin que les cultures puissent se rencontrer. Il a salué ainsi le dialogue des savoirs et le brassage des cultures. ‘’La diversité des cultures nécessite une approche pluri et transdisciplinaire pour que les peuples puissent comprendre que ce que nous nommons différence n’est en fait que nos fantasmes que nous avons transformés en vérité’’, a soutenu Alioune Badara Kandji.
Il note que l’organisation de rencontres comme celle-ci, en plus de faciliter la circulation des savoirs, déconstruit toutes les idées reçues sur les cultures et sur les populations.
Le secrétaire d’État à la Culture, Bakary Sarr, soutient lui aussi que l’avenir de ce monde est dans l’interculturel. ‘’L’acceptation de la culture de l’autre, l’enseigner, la promouvoir, sont un impératif pour que l’humanité puisse saisir la quintessence de ce qui est différent et faire taire les divergences qui incriminent la paix’’, a-t-il déclaré, comptant sur le travail des associations comme l’Aric et sur le dynamisme des autorités de l’enseignement supérieur pour bâtir ce monde de paix, d’amour et d’amitié. ‘’Nous avons le devoir de léguer aux générations futures un monde en partage, dans le respect de l’autre, la fraternité et l’amour’’, a dit M. Sarr.
‘’Le partage et la circulation des savoirs auxquels nous aurons droit ces quatre jours vont certainement nous réarmer pour mieux comprendre l’autre, pour mieux l’apprécier, pas par rapport à son horizon familier, mais par rapport à ce qu’il nous apporte comme trésor, comme richesse’’, a-t-il ajouté.
Il magnifie, dans ces circulations des savoirs, la collaboration entre l’université, lieu de transmission des savoirs, et le théâtre Daniel Sorano, espace de vivification des cultures du monde.
À l’en croire, ce partenariat innovant permet de rendre aux communes tous les lieux de réflexion et de création. À noter que les congrès de l’Aric ont lieu tous les deux ans depuis 1986.
À l’occasion de son AG prévue aujourd’hui, il y aura une célébration des 40 ans de l’Aric.
BABACAR SY SEYE