Le défi de la mise en œuvre
Processus établi par les organisations internationales telles que la Banque mondiale, l’Organisation mondiale du commerce (Omc) etc., pour aider les pays les moins avancés à renforcer les capacités liées au commerce, le Cadre intégré renforcé (CIR) a entamé sa seconde phase, le 1er janvier 2016. Toutefois, des défis restent à être relevés pour sa mise en œuvre, notamment, dans le cadre du financement des petites et moyennes entreprises (Pme).
Le Cadre intégré renforcé (CIR) est reconnu, selon le ministre du Commerce Alioune Sarr, comme un ‘’dispositif crucial’’, dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations unies. Précisément, à travers son objectif 8 qui fait directement référence à l’Aide pour le Commerce. ‘’Le commerce reste à la croisée des chemins de tous les secteurs de l’économie et joue un rôle de catalyseur, en promouvant une croissance économique, les transformations structurelles et la création d’emplois’’, a indiqué Alioune Sarr hier, lors de l’ouverture de l’atelier régional sur la phase 2 du programme du CIR. En effet, achevée en 2015, la première phase du CIR a, d’après le ministre, aidé les pays moins avancés à exploiter leur potentiel commercial. Cela, grâce notamment à l’exécution de projets de soutien institutionnel et de renforcement de l’offre, pour une enveloppe globale de 200,6 millions de dollars américains, soit plus de 111 milliards de F Cfa.
La seconde phase, entamée le 1er janvier 2016, place davantage le commerce au cœur de la croissance, du développement durable et de la lutte contre la pauvreté, avec comme crédo ‘’un commerce au service du développement des pays moins avancés’’. ‘’A cet égard, le présent atelier est particulièrement opportun, à l’heure où les pays du CIR, à des stades divers, mettent en œuvre de nouvelles politiques et principes clés, liés notamment à l’élaboration des projets, la gestion axée sur les résultats et la durabilité des interventions’’, a estimé Alioune Sarr. Pour ce qui est des PME, le ministre a souligné qu’elles ont deux problématiques majeures pour accéder aux marchés internationaux. ‘’C’est la question de l’offre souvent insuffisante. Donc, il faut améliorer cette offre, permettre aux producteurs de produire mieux. L’autre problème est lié à l’infrastructure commerciale de stockage, de conservation et de transformation’’, a-t-il dit.
Renforcer les capacités des ministères de Commerce
D’ailleurs, l’objectif de ces quatre jours de séminaire, a précisé le facilitateur des donateurs du CIR, Bernard Smolikowshi, sera d’établir avec tous les acteurs des propositions concrètes pour que les PME renforcent le développement commercial inclusif et durable. ‘’Tout cela, dans un contexte mondial en pleine évolution. Ces propositions doivent également aller dans le sens de l’optimisation des ressources qui deviennent de plus en plus rares, tout en contribuant à l’atteinte des Objectifs du développement durable (ODD)’’, a-t-il soutenu. Selon M. Smolikowshi, le CIR ‘’ne doit pas compter’’ sur le seul appui externe qui l’accompagne depuis son démarrage. Il doit ‘’absolument’’ se projeter au-delà. Pour ce faire, a-t-il recommandé, il y a lieu de ‘’renforcer les capacités des ministères du Commerce’’ afin de leur permettre de jouer leur rôle pour aller vers cette autonomisation essentiellement financière de la fonction du CIR. ‘’Inclusif et durable, ce sont là les enjeux de la 2ème phase du Programme d’appui de la mise en œuvre du CIR.
Les activités du CIR doivent de manière plus systématique participer à l’effort d’intégration des enjeux et politiques commerciales etc.’’, a poursuivi le représentant des donateurs. Aujourd’hui, a estimé M. Smolikowshi, il ne ‘’s’agit plus’’ d’améliorer les capacités de production des Pme, mais de mettre en place les conditions d’une meilleure insertion du commerce local, régional, voire international. ‘’Il nous est donc demandé, aujourd’hui, d’aller encore plus vite pour anticiper le futur proche et d’être plus opérationnels dans la mise en œuvre d’actions nécessaires à cette insertion commerciale. Il faudra aussi bien veiller qu’au-delà du projet du CIR, les enjeux de politiques commerciales restent bien intégrés dans les politiques nationales’’, a-t-il admis.
Pour le Sénégal, il faut noter que le programme du CIR se déroule de ‘’manière satisfaisante’’ dans l’ensemble, selon le ministre du Commerce. En effet, outre la réalisation des activités du projet de catégorie 1, le pays est en train de dérouler le projet d’appui à la filière mangue, avec notamment la construction d’unités de conditionnement et de transformation à Ziguinchor.
MARIAMA DIEME