Booster la CEDEAO par une doctrine de la sécurité humaine
Ces dernières années, l’Afrique de l’Ouest s’est embrasée à travers des conflits mettant à nu les carences de la CEDEAO. D’où l’intérêt de redynamiser l’institution par une doctrine de la sécurité humaine.
Sierra Léone, Liberia, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau et Mali..., l’Afrique de l’Ouest s’est installée sur des braises ardentes ces dix dernières années. Au même moment, son organe fédérateur la CEDEAO s’est montrée, à plusieurs reprises, incapables d’apporter des réponses urgentes aux interpellations quotidiennes. Il faut rectifier le tir pour plus d’efficacité, à travers par exemple la mise sur pied d’une doctrine de la sécurité humaine. C’est autour de cette thématique que les débats ont tourné hier, lors de la clôture de la réunion préparatoire de la conférence de juin prochain sur la sécurité humaine à Abidjan. Elle portera sur le thème : ‘’La sécurité humaine en Afrique de l’Ouest : les dynamiques de paix et de réconciliation nationale’’.
De l’avis du président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (RADDHO), la CEDEAO doit être réarmée. ‘’Nous savons bien que les instruments juridiques et les mécanismes de prévention, de gestion et de résolution des conflits existent, mais quelle est leur valeur et leur efficacité sur le terrain?'', s’est interrogé Alioune Tine. Il s’est demandé également comment il se fait que les événements du Mali qui sont les plus ‘’téléphonés’’, les plus visibles, aient pu échapper aux mécanismes d’alerte et de prévention ? D'où un constat d’échec : force est de constater que même s’il y a alerte, les réponses n’ont été ni rapides, ni à la hauteur de la situation tant au plan sécurité, militaire que diplomatique. Aux yeux du président de la RADDHO, cela veut dire simplement ‘’qu’il nous faut faire le constat à un vide de puissance, un constat d’extrême vulnérabilité’’.
Il serait important donc de réfléchir sur la création d’un mécanisme sous régional de prévention, de promotion et de protection des droits de l’Homme et de la paix. Il a été suggéré que cette cour puisse être un complément de la Cour de justice de la CEDEAO et puisse être la Commission de la CEDEAO des droits de l’Homme. Autant d’éléments qui constitueront des enjeux de la rencontre qui se déroulera du 11 au 13 juin prochain à Abidjan. Il s’agira d’examiner ce genre de défi pour en ressortir un élément autour duquel s’organisera une mobilisation de tous les acteurs. Les facteurs historiques, géographiques, les différentes menaces, ainsi que leur nature seront également passés au peigne fin pour trouver des solutions idoines lors de la conférence. Elle sera parrainée par les présidents Macky Sall du Sénégal et Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire.
Amadou NDIAYE
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