Publié le 23 Jun 2016 - 03:03
FOOT - PAPE ALIOUNE NDIAYE, MILIEU DE TERRAIN DU SÉNÉGAL

''Je n'ai jamais été impatient''

 

2016 est un an de grâce pour le milieu de terrain des Lions, Pape Alioune Ndiaye ‘‘PAN’’. Après avoir terminé meilleur buteur de son club, Osmanlispor, qui a fini 5e du championnat turc synonyme de préliminaires en Ligue Europa, le joueur formé à l’Institut Diambars a enfin célébré sa première titularisation en sélection sénégalaise sous l’ère Aliou Cissé. Badou, pour les intimes, ancien de Bodo Glimt (D1, Norvège), revient sur les moments forts de ce tournant de sa carrière internationale et celle en Super Lig.

 

Vous avez vécu votre première titularisation en sélection contre le Burundi (4 juin dernier). Qu’est-ce que cela vous fait après avoir pris votre mal en patience ?

Cela ne fait rien d’autre à part une très grande fierté. C’est un énorme plaisir que de jouer pour son pays, son équipe nationale. Evidemment, le chemin à parcourir en sélection est encore long, donc je reste très lucide. Ceci dit, il y avait déjà ma première titularisation durant le Mandela Challenge. Le match contre le Burundi n’est qu’une première en match officiel ; il y en aura d’autres. Je n’ai jamais été impatient, je savais qu’il fallait juste travailler tout en étant confiant en l’avenir. Ce qui est fait.

Vous avez pratiquement toujours été convoqué par Aliou Cissé sans entrer en jeu. N’étiez-vous pas frustré de rester sur le banc pendant tout ce temps ?

Il était plutôt question de prendre mon mal en patience. Je savais que tôt ou tard, mon heure allait arriver. Bien sûr, ce n’est jamais évident pour un joueur professionnel qui a quelque chose à faire valoir de rester sur la touche. L’essentiel était pour moi de continuer à travailler, de rester concentré sur mes objectifs, constant dans mes efforts pour ne pas décevoir quand arrive le moment.

‘’Il y a un groupe qui se dessine, qui est en train de naître. Il faut juste veiller à ne pas mettre la charrue avant les bœufs’’

La phase des qualifications se passe bien, comme ce fut le cas avec la grosse équipe de 2012. N’avez-vous pas peur de ce syndrome, c’est-à-dire de phases finales catastrophiques ?

Pas du tout ! Nous n’avons pas peur d’une élimination au premier tour comme en 2012. Nous n’y pensons même pas. Le contexte est assez différent, le groupe n’est pas le même. Dans un coin de notre tête, nous sommes conscients que l’attente du peuple est très forte. Ce que je peux dire, c’est que nous allons nous donner corps et âme pour représenter dignement le Sénégal à la prochaine Coupe d’Afrique des nations (Can). Il y a un groupe qui se dessine, qui est en train de naître. Il faut juste veiller à ne pas mettre la charrue avant les bœufs. Il n’y a pas de quoi s’enflammer. Restons lucides et laissons le groupe progresser tranquillement.

Justement, cette attente du public est-elle gérable pour vous ?

C’est une forme de pression et c’est à nous de la positiver. De toute façon, elle est là quotidiennement et se présente sous différentes manières, que ce soit en club ou en équipe nationale. C’est à nous de nous l’approprier et de la transformer en une charge positive. Mais il n’y a aucune véritable inquiétude. Tout le monde sait que le public sénégalais est toujours avec ses joueurs.

Des deux publics, lequel est le plus exigeant ? Les Turcs ou les Sénégalais ?

Ce n’est pas la même chose de jouer pour son club et sa sélection. C’est assez difficile de les comparer. Ils ont presque tous les deux la même manière de nous mettre la pression. Maintenant, être un professionnel, c’est aussi savoir gérer la pression de telle manière qu’elle ne nous paralyse pas.

Vous êtes le meilleur buteur de votre club turc Osmanlispor avec 11 buts en 30 titularisations sur les 34 matches disputés. Avec le recul, comment vous jugez votre saison en 'Super Lig' ?

Je suis très content de ma prestation de cette année avec mon club Osmanlispor. Pour un milieu de terrain, je trouve que c’est une bonne saison. Bien sûr je vise plus haut. Avec ces statistiques, je suis sûr que je serai très attendu l’année prochaine, ainsi que toute l’équipe. C’est à moi de bien me reposer et de bien me préparer pour un prochain exercice qui va sans doute être beaucoup plus  difficile. Nous sommes une très bonne équipe : la preuve, nous sommes cinquièmes devant de grosses écuries du championnat turc comme Galatasaray. Cette progression fait qu’on entre dans les plans des plus grandes équipes qui se soucient de notre évolution.

Après cette saison, est-ce que vous avez reçu des propositions d’autres clubs plus cotés ?

Pour dire vrai, ce n’est pas cela qui manque. Que ce soit en Turquie ou en dehors. Je ne maîtrise pas tous les tenants et les aboutissants car il y a d’autres gens, dont c’est le métier, qui s’en occupent. Mais laissez-moi vous dire que cette phase n’est pas évidente. C’est l’une des périodes les plus sensibles, les plus délicates dans la carrière d’un footballeur. Nous réfléchissons tranquillement pour faire le choix le plus judicieux. Bientôt, nous allons faire une évaluation et ils me diront tout ce qu’ils ont.

‘’Mon poste de prédilection, c’est numéro 6’’

Peut-on avoir une idée des clubs qui ont manifesté leur intérêt ?

En tant que professionnel, je ne peux pas m’avancer là-dessus car je suis sous contrat avec mon club, que je respecte beaucoup du reste. Bientôt, il sera l’heure de dresser un bilan comme j’ai dit et nous verrons.

Il y a beaucoup de spéculations sur votre position exacte. Vous évoluez à quel poste ?

Mon poste de prédilection, c’est numéro 6, milieu de terrain défensif. Mais il m’arrive d’évoluer en tant que numéro 8 (relayeur), 10 (meneur de jeu) ou en position excentrée. J’ai même dépanné mon équipe en tant qu’avant-centre. Dieu merci, c’est tout heureux que je sois polyvalent.

Comment passez-vous vos vacances ?

En famille et entouré de mes amis. C’est ce qui me manque le plus quand on est en pleine saison. Donc une fois ici, j’en profite le maximum possible.

OUSMANE LAYE DIOP

 

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