Le Général bâtisseur

Le chef de l’Etat a choisi un militaire, le général François Ndiaye, pour présider le Comité de suivi pour la mise en œuvre des opérations du Force-Covid-19. Retour sur le parcours de ce général de division, ancien chef d’Etat-major de l’armée de terre !
Né le 28 avril 1960 à Joal-Fadiouth, François Ndiaye est un haut gradé de l’armée sénégalaise. Général de division, il était, jusqu’à hier, le chef d’Etat-major de l’armée de terre. Bardé de diplômes, il s’est donné les moyens d’arriver à cette haute station. En effet, potache au collège Saint Gabriel de la cité du Rail, puis au lycée Malick Sy de Thiès, il a obtenu haut la main un Baccalauréat série A3, en 1980, en étant premier de son centre d’examen, avec la mention ‘’Bien’’. Ce premier diplôme universitaire en poche, il s’envola pour le Maroc, où il décrocha, 2 ans après, un Deug en droit avec la mention ‘’A. Bien’’ à l’université Mohamed V de Rabat. En même temps, il suivait une formation d’officier à l’Académie royale militaire de Meknès.
Il partit parfaire sa formation, entre 1984 et 1985, aux USA. Il y suivit des cours d’application infanterie parachutiste (IOBC, Jumpmaster et Pathfinder). En 1993, il réussit au concours d’Etat-major à Thiès. Habitué à être premier, il ne fit pas exception, cette fois-là. La même année, il retourna aux USA pour une formation d’un an réservé aux diplômés des Etats-majors (US Army Command and Staff College). Cinq années plus tard, ce monogame et père de plusieurs enfants enrichit son ‘’tableau de chasse’’ d’un Diplôme supérieur en anglais à la faculté des Lettres de l’université d’Ibadan, au Nigeria.
De retour au Sénégal, il put gonfler son CV avec plusieurs autres diplômes obtenus à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar et dans un institut privé. Il s’agit d’un Master 2 en citoyenneté, Droits de l’homme et action humanitaire, d’un Master 2 gestion des ressources humaines et organisation à l’ISM. Enfin, en 2012, il soutint une thèse de Doctorat en droit public à la faculté des Sciences juridiques et politiques de l’UCAD.
Tous ces diplômes servent au quotidien du général Ndiaye. Puisqu’il a pu gravir les échelons, à la vitesse de l’éclaire, au sein de la ‘’Grande muette’’. De 1983 à 2017, il a été successivement sous-lieutenant, lieutenant, capitaine, commandant, lieutenant-colonel, colonel, général de brigade et général de division. D’ailleurs, à 45 ans, il a été le plus jeune colonel de l’histoire de l’armée de terre, alors qu’il commandait la zone militaire N° 1 (Dakar).
Pendant ce parcours, il a servi comme chef de section du 5e bataillon (chef de poste à Samine - Casamance) en 1983. Entre 1985 et 1989, il a été chef de section du Bataillon confédéral en Gambie. Durant 7 ans, il a été successivement commandant de brigade de la 14e promotion de l’Ecole nationale des sous-officiers d’active de Kaolack, commandant d’unité de la 31 compagnie engagée à Agnan Ciwol, commandant 2 CFV d’Ourossogui- Matam, aide de camp du général, Chef d’Etat-major général des armées, rédacteur de la Division technique renseignement – Etat-major général des armées, officier adjoint-chef du Bureau opération instruction du 6e bataillon de Bignona et chef du centre d’entrainement tactique d’Elinkine.
Il fut le chef de corps du bataillon des parachutistes et Comsecteur 51 en ZMN5, le chef de corps du 5e bataillon, le chef de corps du 12e bataillon d’instruction de Dakar-Bango, le chef du Centre de planification et de conduite des opérations des armées (CPCO), le commandant de la zone (région) militaire n°1 de Dakar, le patron de la Formation des armées et le chef de la Chaine ressources humaines des armées. Dans l’exercice de sa profession, il fut aussi chef de la Cellule de coordination défense et études générales à l’Etat-major particulier du président de la République Macky Sall, le chef d’Etat-major de l’armée de terre. Le 10 décembre 2017, il a été promu inspecteur général des forces armées.
Un parcours riche à l’international
De l’expérience au niveau international, le général François Ndiaye en a. Ainsi, il a été le point focal pour la lutte anti acridienne pour les opérations dans la sous-région (Sénégal, Mauritanie, Mali). Ensuite, il fut maître d’œuvre des festivités marquant la fête de l’indépendance du Sénégal, dont l’organisation du défilé militaire et civil pendant 2 ans. Il fut désigné coordonnateur des opérations de secours aux populations, dans le cadre du Plan Orsec pendant 2 ans, avant de passer point focal Genre et Intégration des femmes dans les armées et celui du droit international humanitaire dans les armées.
Dans le cadre des opérations de maintien de la paix et de l’intervention humanitaire, il a souvent vécu hors du pays. Pendant 14 ans, il a fait le tour du monde, comme chef G3 des opérations de la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (Monuc), chef des officiers de liaison et de planification de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (Menurcat) pendant 2 ans. Il a eu à participer à la planification de l’engagement des militaires sénégalais en Guinée-Bissau, au Liberia, à la RDC, au Darfour et au Tchad. Il a été le conseiller militaire et point focal du Golfe de Guinée et de la lutte contre Boko Haram au Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (Unoca) de 2012 à 2015. Il a été commandant de la Force de la CEDEAO en Gambie (ECOMIG) en 2017.
‘’Il est un officier dont les différentes nominations ont toujours fait l’unanimité’’
Par ailleurs, ce polyglotte a eu à faire plusieurs publications sur les forces spéciales, les conflits inter-ethniques et religieux, la contribution des armées sénégalaises aux opérations de maintien de la paix. Le général de division François Ndiaye est un amoureux du sport qui pratique le basket-ball, le volley-ball, la natation, le football et le tennis.
‘’Je sais qu’il fait partie des meilleurs généraux de sa génération. Il est compétent, sincère, honnête et rigoureux. De surcroit, c’est un bâtisseur. Je préfère que vous voyiez de vos propres yeux ce qu’il peut réussir. Cela ne tardera pas. Il est un officier dont les différentes nominations ont toujours fait l’unanimité’’, confie-t-on à son sujet.
CHEIKH THIAM