Sarkozy a reçu un financement, selon un ex-ministre de Khadafi
Nouveau rebondissement dans l’affaire du financement présumé de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 par le régime de Mouammar Kaddafi. L'ancien premier ministre libyen, Mahmoudi Baghdadi, a affirmé jeudi 3 mai, selon l’un de ses avocats, qu’il existait "bien un document signé par Moussa Koussa et qu’un financement a bien été reçu par M. Sarkozy". L’authenticité de ce document rendu public par le site d’information français Mediapart a été mise en doute par le Conseil national de transition (CNT). « Nous avons participé à la réussite de M. Sarkozy et au financement de sa campagne ». Par l’intermédiaire de ses avocats, l’ancien premier ministre libyen Mahmoudi Baghdadi a affirmé jeudi 3 mai qu’il existait « bien un document signé par Moussa Koussa et qu’un financement avait bien été reçu par M. Sarkozy ».
« Ce financement par M. Kaddafi et la Libye est attesté par un document officiel signé par Moussa Koussa à travers la valise de financement africain », le Libyan Africa Investment Portfolio (LAP) présidé par l’ancien proche de Kaddafi, Béchir Salah Béchir, a-t-il ajouté selon son avocat le tunisien Me Béchir Essid. Détenu à la prison de Mornag à Tunis, Mahmoudi Baghdadi est sur le coup d’une demande d’extradition de la Libye. Mediapart a publié samedi 28 avril une note datée de décembre 2006 et signée de Moussa Koussa, ancien chef des services secrets libyens, dans laquelle ce dernier donnerait son accord de principe pour financer à hauteur de 50 millions d'euros la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy. La présidence française a déposé plainte lundi contre le site internet pour « faux et usage de faux », « recel de ces délits », et publications de fausses nouvelles ». Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire. De son côté, Mediapart a déposé plainte mercredi pour « dénonciation calomnieuse ».
"Problème interne"
L’authenticité de cette lettre a été mise en doute par le Conseil national de transition (CNT). « Nous avons vu la lettre et nous n'avons retrouvé aucune référence à cette lettre dans les archives libyennes », a déclaré mardi à la presse le chef du CNT, Mustapha Abdeljalil, après avoir déclaré que le Conseil pensait qu'elle était « fausse et fabriquée ». L'AFP a ajouté que deux anciens dignitaires libyens, dont l'ex-chef des services de renseignements extérieurs de Kadahfi, avaient affirmé que ce document était un faux. Joint par Mediapart, Othman Bensasi, le directeur administratif du CNT, a néanmoins déjugé Abdeljalil, évoquant « un problème interne » et assurant qu’il n’avait pas pu « vérifier » l'authenticité du document.