Publié le 17 Jan 2014 - 05:17
FRONDE CONTRE L’ACTE 3 DE LA DÉCENTRALISATION

Rufisque se prémunit contre son «arrêt de mort»

 

S’il y a une ville qui est foncièrement contre l’acte 3 de la décentralisation, c’est bien Rufisque. Un rejet qui a d'ailleurs conduit à la mise sur pied d’un collectif contre son application dans la vieille ville. Selon les membres de ce nouveau cadre issus de différentes organisations politiques, sociales et économiques de la localité, l’acte 3 de la décentralisation va incontestablement signer l’acte de mort de Rufisque.

«Tout ce que nous voulons, c’est que l’on ne touche pas à notre ville». Tel est le discours des membres du collectif contre l’application de l’acte 3 à Rufisque. Lors de leur première conférence de presse, le porte-parole du jour, Alioune Souaré, secrétaire général du Pds local, s'en est expliqué.

«La structure que nous venons de mettre en place et qui s’insurge contre l’application de l’acte 3 dans la ville de Rufisque, est composée de personnes issues de diverses obédiences. Comme un seul homme, cette cité qui est devenue commune de plein exercice depuis 1880, sait qu’elle risque d’être rayée de la carte. Même si elle doit exister, elle ne sera qu’une coquille vide.»

Poussant le bouchon plus loin, l’ancien parlementaire fait remarquer que «l’Etat du Sénégal continue son entreprise de démantèlement de la ville de Rufisque. Cela avait commencé pendant la période coloniale avec le transfert du port de Rufisque à Dakar».

Aujourd’hui encore, avance-t-il, «les régimes qui se sont succédé ont maintenu le rythme et rien n’a été fait pour que Rufisque soit citée parmi les pôles de développement du Sénégal. Maintenant, avec l’autoroute à péage, notre ville est en train de mourir de sa belle mort. D’autant plus qu’elle se trouve desservie par les nouveaux pôles de développement».

Les membres du collectif frondeur ont également souligné que «le projet d’édification de la ville de Rufisque en patrimoine historique classée était en gestation à l’Unesco. Aujourd’hui, les nouvelles autorités du pays ignorent totalement le patrimoine culturel et historique de la vieille ville. Nous sommes en train d’être agressés de partout», se désole l’ancien parlementaire.

En guise de proposition, le collectif propose que les trois communes d’arrondissements soient supprimées au profit du conseil départemental. Car, souligne-t-il, «les trois communes, la ville et le département ne peuvent exister en même temps».

PAPE MOUSSA GUEYE

 

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