L’ARC veut enrôler 30 pays d’ici 2020
La Mutuelle panafricaine de gestion des risques, dont l’acronyme anglais est ‘’Africain Risk Capacity’’ (ARC), vise la couverture de 30 pays d’Afrique dans trois ans, pour leur permettre de faire face aux catastrophes naturelles. C’est ce qu’a annoncé hier le Secrétaire général du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique du Sénégal, Cheikhou Cissé.
L’African Risk Capacity (ARC) est une initiative de l’Union africaine (UA) dont l’objectif est de soutenir les pays de l’organisation, en cas de catastrophe naturelle. Elle est née de la volonté des ministres de l’Economie et des Finances des pays membres, afin d’avoir un mécanisme financier. L’institution compte aujourd’hui, 32 pays signataires. Sa filiale financière, quant à elle, compte neuf pays membres : le Burkina Faso, la Gambie, le Kenya, le Malawi, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Zimbabwe. Ces pays ont souscrit des contrats d’assurance en mai 2016, pour couvrir leur saison agricole de la même année contre le risque lié à la sécheresse. ‘’La croissance du groupe de pays membres continue. L’objectif de l’ARC, à l’horizon 2020, est de fournir 1,5 milliard de dollars US (environ 916 milliards de F CFA) d’assurance, en couvrant 30 pays avec comme produits les assurances sécheresses, inondations, et cyclones tropicaux’’, a expliqué hier, le Sg du ministère sénégalais de l’Intérieur, Cheikhou Cissé, lors d’un atelier. À travers ce financement, l’institution veut notamment mettre en place un mécanisme de soutien au paiement de la prime par des partenaires bilatéraux, multilatéraux et régionaux, de préférence africains.
Un nouveau contrat pour le Sénégal
Pour sa part, la Responsable de l’ARC en Afrique occidentale et centrale, Assia Sidibé, a rappelé que la Mauritanie, le Niger et le Sénégal ont déjà bénéficié d’un décaissement en 2015. ‘’Cette année, nous avons décaissé au Malawi 8,1 millions de dollars. En 2017, des pays, dont le Sénégal, vont signer à nouveau leur contrat d’assurance pour la saison agricole à venir’’, a-t-elle dit. Assurer ces risques est ‘’très important’’ pour les populations des pays africains qui, selon le Coordonnateur national de l’ARC au Burkina Faso, Sitégné Hen, sont ‘’très vulnérables’’. Et, à chaque moment, elles perdent leurs moyens d’existence à cause de ces chocs qui sont un peu récurrents au niveau de l’espace communautaire. ‘’C’est donc dans la solidarité que nous pouvons convaincre ce genre de phénomène’’, a-t-il dit. Pour son pays, qui n’a pas encore bénéficié de subvention de l’ARC, M. Hen a indiqué qu’ils ont estimé à 885 milliards de francs CFA la prime d’assurance à payer.
Une des étapes cruciales pour les pays membres ou souhaitant participer à la mutuelle de gestion des risques de l’ARC, c’est la résolution des paramètres définissant leur contrat d’assurance. Cette étape intervient après que les experts travaillant sur le logiciel ARV, ont défini le profil de risque lié à la sécheresse. Elle consiste en la définition du montant du risque que le pays souhaite transférer à l’ARC. Ce montant de risques à transférer, informe la fréquence à laquelle les décaissements de fonds, seront déclenchés et donc, le coût de la couverture d’assurance sélectionné constituant la prime à payer. ‘’Dans cette démarche, l’implication des ministères des Finances, notamment des directions des assurances et du budget, est cruciale pour une sélection optimale de ces paramètres. C’est tout le sens de cette rencontre qui a pour but d’expliquer les lignes directrices et le format de l’ARC quant aux paramètres de transfert de risques’’, a par ailleurs souligné le Secrétaire général du ministre sénégalais de l’Intérieur.
Il s’agira durant trois jours de travaux, pour les acteurs, d’informer les représentants gouvernementaux des concepts de transfert de risques. Mais aussi, de diffuser de bonnes pratiques dans le domaine de la gestion financière du risque lié aux catastrophes naturelles, et d’échanger sur les couvertures d’assurances les plus optimales pour les pays membres.
MARIAMA DIEME