Les universitaires examinent les voies de sortie de crise
La Fondation Konrad Adenauer a tenu, hier, dans ses locaux, une conférence sur la crise malienne. Cette rencontre, organisée autour d’un débat et animée par les professeurs Bakary Samb et Fatou Kiné Camara, visait à créer un cadre de réflexion pour trouver des solutions de sortie de crise au Mali.
Depuis février 2012, le Mali est plongé dans une crise politique profonde suite à un coup d’État et à l’occupation du Nord par les islamistes. Au regard de cette situation, la fondation Konrad Adenauer a jugé nécessaire d’organiser une conférence sous le thème, « le Mali à la croisée des chemins, craintes et espérances ». Car la crise malienne met en cause l’intégrité territoriale de tous les pays de l’Afrique. Dans la mesure où la bande sahélo-saharienne est une zone Tampon, un verrou qui donne accès au Lac Tchad. D’où l’importance de trouver une solution à la crise, au risque que la guerre se régionalise. Cette rencontre, qui a enregistré la présence de la Représentante résidente de la Fondation Konrad et du Colonel Maname Wade, représentant le ministre des Forces Armées, a soulevé différentes problématiques ; notamment la faillite des États africains à contrôler la bande sahélo-saharienne. Il était également question de l’échec de l’État malien dans sa mission de satisfaction des besoins de la population malienne, surtout les Touaregs.
Le Professeur Bakary Samb, enseignant chercheur au centre d’étude des religions (UFR CRAC) à l’université Gaston Berger de Saint Louis, a affirmé que «la crise malienne est une crise complexe, sensible et contradictoire », étant donné qu'elle plonge ses racines dans une histoire idéologique et géographique profonde. Ce Professeur estime que les revendications des touaregs datent de plus de trente ans (30 ans). L’enjeu à l’heure actuelle, poursuit-il, est de voir comment éviter que l’Afrique subsaharienne soit un terrain d’affrontements. D’où l’importance de l’intervention militaire française, qui, pour Bakary Samb, est nécessaire. Toutefois il ajoute que la grande crainte des États africains aujourd’hui est relative à l’extension de la crise malienne à d’autres frontières africaines et surtout la montée en puissance des islamistes. Il exhorte ainsi les États à renforcer leurs institutions.
Mme Fatou Kiné Camara estime, pour sa part, qu'il est primordial d’inclure les femmes ou les associations féminines dans la gestion de la crise. Pour elle, « la parité est garante de la paix en Afrique ». Au cours des débats, il est ressorti que la crise malienne est due, en grande partie, à la faillite des Institutions africaines, notamment l’Union Africaine et la Cedao. Ces Institutions, censées rétablir la paix et l’intégrité territoriale des États africains, ont échoué dans leur mission de gestion de crise. Face à leur mutisme et leur incapacité à agir, les islamistes se sont renforcés sur le plan militaire pour occuper le Nord du Mali. En ce qui concerne la tenue d’élections au Mali, les intervenants expliquent qu’il est encore tôt d’en parler, car la guerre au Mali est loin d’être résolue.
Djidi DIARRA
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