Publié le 19 Jul 2016 - 17:23
HAUSSE DES COURS MONDIAUX DE SUCRE

Les importateurs restent à quai

 

Le quota de sucre annuel (25 000 tonnes) que le gouvernement a réparti entre les importateurs risque de ne pas être disponible sur le marché national. En effet, selon des sources proches du ministère du commerce, à ce jour, seule la Compagnie sucrière sénégalaise a importé sa part de 10 000 tonnes. Les autres quotataires justifient leur retard par la montée des cours mondiaux sur le sucre. D’ailleurs, ils demandent aux autorités de leur supprimer la taxe conjoncturelle à l’importation (Tci).

 

Les prix des cours mondiaux du sucre ont connu une augmentation  considérable ces derniers mois. Une hausse qui risque d’avoir même des répercussions sur l’approvisionnement du Sénégal en sucre (en morceaux). Chaque année, le gouvernement fixe un quota à importer pour satisfaire la demande locale. Et comme pour l’année dernière, le quota réparti entre les importateurs est de 25 000 tonnes. Cependant, même si la distribution a été déjà faite, il n’en demeure pas moins, selon nos informations, que seule la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS) a importé sa part qui est de 10 000 tonnes.

Les 15 000 tonnes réservées aux autres importateurs  n’ont toujours pas été introduites au Sénégal. Ainsi, lors d’une réunion qui a récemment eu lieu entre le ministère du Commerce, la Douane, la Compagnie sucrière et les importateurs, ces derniers ont demandé qu’on leur accorde une faveur en supprimant la taxe conjoncturelle à l’importation (TCI). Une vieille doléance qu’ils avaient portée devant les autorités l’année dernière. Mais la douane a catégoriquement refusé de satisfaire à une telle demande, nous rapporte-t-on. Les importateurs justifient leur requête par la hausse notée sur les cours mondiaux du sucre à l’international. ‘’Si on ajoute cette hausse à la TCI, nous n’aurons aucune marge de bénéfices’’, ont-ils plaidé lors de cette rencontre avec le ministère du Commerce tenue la semaine dernière.

La CSS s’est elle aussi opposée à cette doléance des importateurs. D’après notre source, la sucrerie de Richard Toll qui a déjà importé les 10 000 tonnes de sucre que constitue son quota a payé près de 400 millions de F CFA comme frais de douanes. Donc, elle voit mal comment la douane peut renoncer à près de 3 milliards de taxe pour le trésor public.

Les propositions de la CSS

Face à cette situation, la Compagnie sucrière sénégalaise propose au gouvernement d’aller vers l’autosuffisance en sucre. Lors de cette rencontre, elle a souligné qu’elle est en train d’installer de nouvelles machines pour pouvoir produire, à l’horizon 2020, entre 20 000 à 25 000 tonnes de sucre en morceaux. Pour le sucre cristallisé, elle veut atteindre 180 000 tonnes en 2018 et 200 000 tonnes en 2020. Toujours pour aller à cette autosuffisance en sucre, la sucrerie de Richard Toll veut augmenter la capacité de l’usine. Ainsi, elle est dans les démarches pour acquérir 3500 ha. ‘’Les prospections sont même avancées, il ne reste plus qu’à finaliser certains détails pour disposer de terres supplémentaires’’, souligne notre interlocuteur. Ainsi, pour la Compagnie sucrière sénégalaise, le gouvernement ne doit pas rater l’occasion d’être autonome en sucre pour éviter les fluctuations du marché. 

MAME TALLA DIAW

 

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