Une vingtaine d’ONG et d’OCB mettent sur pied 3 Cap-Santé
En lançant le Cadre de concertation, de coordination et d’actions de plaidoyer de la société civile pour la santé au Sénégal (3 Cap-Santé), la société civile, avec l’appui de l’USAID, entend prendre une part active dans la mise en œuvre des politiques et programmes de santé.
Pour une meilleure implication des acteurs dans les politiques et programmes de santé du pays, 25 ONG et organisations communautaires de bases (OCB) ont porté sur les fonts baptismaux le Cadre de concertation de coordination et d’actions de plaidoyer de la société civile pour la santé au Sénégal (3 Cap-Santé). Son objectif est d’harmoniser les outils et les interventions en matière de plaidoyer pour la santé, mutualiser les ressources pour optimiser les interventions, capitaliser les expériences et constituer une base de données des expertises pour le renforcement de capacités.
Lors de la cérémonie de lancement, son président a confié que le processus de mise en place du 3 Cap-Santé a démarré en octobre 2020 et est porté par une vingtaine d’organisations de la société civile.
Ainsi, souligne Moundiaye Cissé, le 3 Cap-Santé se veut un cadre fédérateur de mutualisation des ressources de la société civile, d’identification des sujets d’intérêts majeurs et de garantie de l’efficience dans les interventions par la mise en œuvre d’actions de plaidoyer. Il est financé par l’USAID à travers le projet NPI Palladium.
‘’À l’heure où je vous parle, 3 Cap-Santé mène des interventions dans toutes les régions du Sénégal, à l’exception de Matam et Kaffrine qui seront sans nul doute enrôlées prochainement. Nos interventions se mènent en parfaite collaboration avec les autorités sanitaires du pays et s’alignent parfaitement au plan faitier national de santé, en l’occurrence le Plan national de développement sanitaire et social (PNDSS 2019-2028) et le Plan Sénégal émergent (2019-2035). Notre objectif commun est d’améliorer l’implication de la société civile dans les instances de prises de décisions sur les questions de santé aussi bien au niveau central que décentralisé’’, dit-il.
Car une implication qualitative et significative de la société civile permettrait de booster les indicateurs santé dans leur globalité, ce par le biais d’une approchée intégrée, inclusive, concertée et consensuelle. Aujourd’hui, leur responsabilité commune, selon le président Cissé, est de bâtir un système de santé résilient et pérenne afin de préserver les acquis, tout en faisant face à de nouveaux défis comme les pandémies émergentes.
‘’Réduction des coûts supportés par les ménages’’
C’est pourquoi il déclare : ‘’Le droit à la santé et à un environnement sain est garanti par l’article 8 de la Constitution du Sénégal. L’État a toujours affirmé son engagement à faire de la santé un secteur prioritaire où tous les ménages bénéficient d’un accès universel à des services de qualité, sans aucune forme d’exclusion. C’est là que trouve tout le sens de l’appui constant de l’USAID au secteur santé, depuis plus de 60 ans, de celui du Fonds mondial à la société civile depuis l’instauration du mécanisme à double voie (double-track-funding) et de bien d’autres partenaires techniques et financiers. En mettant en place 3 Cap-Santé, les organisations de la société civile qui ont toujours apporté leurs contributions à l’élaboration et la mise en œuvre des politiques de santé dans nos pays entendent participer davantage et mieux, avec plus d’efficacité et d’efficience à l’amélioration des conditions sanitaires de nos populations et par incidence au relèvement des indicateurs globaux de la santé’’.
Par ailleurs, Moundiaye Cissé renseigne que l'USAID, à travers l'initiative Nouveau partenariat pour une meilleure santé (NPI Expand), a créé un mécanisme de financement pour soutenir le 3 Cap-Santé et ses interventions mises en œuvre par quatre pôles : gouvernance sanitaire, réformes juridiques, renforcement des capacités et capitalisation/pérennisation d’un réseau actif de plaidoyer en santé pour la période 2020 à 2024. Ce financement est alloué aux partenaires locaux, y compris les petites ONG/OCB, ainsi que les réseaux/associations et fournit un soutien aux approches innovantes de plaidoyer.
Ce projet NPI Expand, ajoute-t-il, est un accord de coopération financé par l'USAID sur cinq ans (octobre 2019-octobre 2024). Il est conçu pour augmenter la disponibilité et l'utilisation des services de santé, en renforçant la capacité technique et organisationnelle des partenaires nouveaux et sous-utilisés (NUP) et en les aidant à intensifier les innovations en matière de santé.
Il s’agit, en outre, de développer les capacités de gestion et les compétences techniques des organisations locales et s'assurer qu'elles peuvent mettre en œuvre avec succès les activités appuyées par l'USAID, d'autres donateurs et l’État.
En effet, l’objectif recherché est que ces efforts influencent les pays à progresser dans leur cheminement vers un système de santé efficace, efficient et résilient. ‘’La bonne gouvernance des systèmes de santé, déclare le président du 3 Cap-Santé, détermine leur capacité à relever les différents défis auxquels ils sont confrontés. Le plaidoyer constitue un moyen de faire évoluer la gouvernance qui, au Sénégal, fait l’objet de réformes régulières. Cette journée de lancement est organisée pour sensibiliser l’opinion publique sur les interventions du 3 Cap-Santé sur le travail qu’elle compte mener pour le bien des populations sénégalaises, afin de contribuer à la réduction des coûts supportés par les ménages’’.
La stratégie de l’USAID
La directrice du bureau de santé de l’USAID a, elle, insisté sur le bien-fondé de leur stratégie. Elle souligne, à ce propos, que le renforcement des partenariats avec les organisations locales correspond à la stratégie nationale de financement de la santé du ministère de la Santé et de l’Action sociale, ainsi que l’appui du gouvernement américain aux efforts de bâtir un système de santé résilient au Sénégal.
D’après Nora Madrigal, c’est pourquoi l’USAID continue à apporter aux actions menées par le 3 Cap-Santé, à travers ses quatre pools de compétences, par les financements qui leur sont octroyés.
Ces subventions de base allouées aux partenariats locaux, selon elle, y compris aux ONG/OCB ainsi qu’aux réseaux et associations, leur permettront de mener des actions et de mettre en œuvre des approches innovantes de plaidoyer sur les questions de santé de la reproduction, de planification familiale, de santé maternelle, néo-natale et infanto-juvénile, de capitalisation des expériences, mais aussi et surtout de mobilisation de ressources internes et externes pour le financement de la santé. L’avenir du 3 Cap-Santé, d’après elle, est encourageant.
CHEIKH THIAM