Le Sénégal perd six places

Dix pays africains ont amélioré leur positionnement, cette année, témoignant d’une dynamique positive généralisée. Le Sénégal perd six places et se classe 92e, poursuivant sa trajectoire négative pour la deuxième année consécutive.
Selon le dernier rapport StartupBlink publié le 21 mai 2025, l’Afrique du Sud conserve sa position de leader continental, en occupant la 52e place mondiale. La Namibie (85e), le Maroc (88e) et le Sénégal (92e) complètent le top 10 africain.
Néanmoins, le Sénégal enregistre un recul par rapport à 2024, nécessitant des ajustements stratégiques pour retrouver sa dynamique.
Le cabinet StartupBlink évalue les écosystèmes selon 33 indicateurs répartis en trois catégories principales. D’abord, la quantité mesure le nombre de startups, d’espaces de coworking et d’accélérateurs présents. Ensuite, la qualité analyse les investissements reçus, le nombre de licornes et la présence de centres de recherche internationaux. Enfin, l’environnement des affaires évalue la connectivité Internet, les coûts technologiques et le cadre réglementaire.
Le Sénégal quitte le top 90 mondial et le top 10 africain. Le Sénégal perd six places et se classe 92e, poursuivant sa trajectoire négative pour la deuxième année consécutive. Il perd quatre places et se classe 10e en Afrique, avec le seul taux de croissance négatif du top 10 régional. En Afrique de l'Ouest, le Sénégal perd une place et se classe 4e. Dakar chute à la 337e place mondiale, quittant le top 300 avec un taux de croissance négatif de l'écosystème de plus de -21 %. En Afrique, il sort du top 10 et chute à la 11e place, après deux ans dans le top 10 régional. Dakar excelle dans le secteur de la logistique, une branche du transport, se classant au 58e rang mondial et au 4e rang africain.
Il faut rappeler que les startups sénégalaises ont bénéficié d'un financement total de 15,9 millions de dollars US, en 2024.
Aperçu de l'écosystème des startups
Le Sénégal est de plus en plus prisé par les entrepreneurs et les investisseurs souhaitant investir en Afrique de l'Ouest grâce à son climat des affaires favorable et à ses institutions solides. L'un des plus grands ports maritimes de la région est situé à Dakar, permettant un accès rapide aux marchés européens et nord-américains. Le secteur technologique sénégalais a également pris son essor, se concentrant sur la Fintech, l'IoT et l'IA, positionnant le pays parmi les plus avancés d'Afrique de l'Ouest.
Cependant, d’après l’étude de StartupBlink, la barrière de la langue représente un défi, car les pays africains francophones comme le Sénégal sont moins susceptibles d'obtenir des capitaux pour les startups que ceux qui privilégient l'anglais. “Pourtant, les écosystèmes de startups sénégalaises bénéficient d'investissements des secteurs privé et public dans le développement des compétences et le financement de l'innovation, ainsi que d'accélérateurs et d'incubateurs. Wave, une startup Fintech, en est un exemple notable. Première licorne du pays, sa valorisation a dépassé le milliard de dollars américains, ce qui en fait la première licorne francophone d'Afrique. Il est désormais temps pour d'autres startups sénégalaises de suivre le succès de Wave note StartupBlink.
Grâce aux politiques de soutien du gouvernement, l'écosystème des startups sénégalais a connu une nette amélioration, notamment en matière d'entrepreneuriat féminin et de jeunes, et le cadre juridique général de l'entrepreneuriat a été amélioré.
Une autre initiative du secteur public est la stratégie Sénégal Numérique 2025, qui a facilité le lancement d'une loi dédiée aux startups, visant à promouvoir l'innovation et l'entrepreneuriat. Fort de cette dynamique, le New Deal Technologique a été lancé pour positionner le Sénégal comme un leader de l'innovation numérique d'ici 2034, avec des projets clés axés sur l'infrastructure numérique nationale, l'accès universel à Internet et la formation aux technologies émergentes. Des partenariats stratégiques avec des géants de la technologie comme Google, Meta et Nvidia sont en cours de mise en place pour soutenir cette initiative.
Dans le cadre du New Deal Technologique, le Sénégal prévoit de construire huit pôles économiques dans différentes régions afin de créer plus d'emplois et d'opportunités commerciales en dehors de la capitale, grâce aux outils et technologies numériques. Outre les efforts du secteur public, des institutions internationales ont contribué à dynamiser la microfinance et à autonomiser les jeunes et les femmes entrepreneurs, les PME et les startups locales grâce à des formations, des programmes d'incubation et des stages professionnels. Ces efforts contribuent à préparer le terrain pour une croissance future de l'entrepreneuriat dans les années à venir.
F. BAKARY CAMARA