Publié le 18 Oct 2023 - 00:20
INFRASTRUCTURES, ÉLEVAGE, AGRICULTURE, SANTÉ...

Les cinq défis du PSE

 

Le projet de loi de finances (PLF) a été défendu  samedi dernier à l'Assemblée nationale par le ministre des Finances et du Budget. Dans ce document remis à la presse, le gouvernement y a fait l’état des réalisations dans les secteurs des infrastructures, de l’élevage et de l’agriculture. Les cinq défis majeurs qui attendent le PSE y sont également énumérés.  

 

 

À la fin de l’année 2013, une nouvelle stratégie de développement, reprenant l’esprit ainsi que les fondamentaux du ‘’Yonu Yokuté’’ qui est le programme qui avait permis au candidat Macky Sall d’emporter l’adhésion des Sénégalais en 2012 et d’être élu président de la République, a été conçue par l’actuel régime. Il s’agit du Plan Sénégal émergent (PSE) opérationnalisé par des plans d’actions prioritaires (PAP) sur un trend glissant de cinq ans. Il a été officiellement consacré comme référentiel unique des politiques publiques, à l’occasion de la réunion du Groupe consultatif des partenaires techniques et financiers du Sénégal, tenue à Paris les 24 et 25 février 2014. 

Samedi dernier, le ministre des Finances et du Budget a défendu à l'Assemblée nationale le projet de loi de finances (PLF)  pour l’année 2024. Dans ce document, il est fait état des réalisations de l’État dans le cadre du PSE dans plusieurs secteurs. 

D’après ce document, le PSE repose sur la vision d’un ‘’Sénégal émergent en 2035, avec une société solidaire, dans un État de droit’’. Le premier objectif du PSE est de stimuler la croissance d’un Sénégal sortant d’une décennie de croissance molle (3,3 % en moyenne de 2000 à 2011) qui elle-même succédait aux années de croissance erratique (années 90), voire quasi inexistante (années 80). 

Ainsi, l’essentiel de l’action des pouvoirs publics, au cours des deux mandats du chef de l’État sortant, a consisté, d’après le document, à développer les conditions permettant à chaque Sénégalais de vivre du travail correspondant à ses vœux et/ou à ses aptitudes avec, au bout, lorsqu’on agrège les fruits du labeur de ces millions de gens, cet indicateur simple, mais puissamment révélateur qu’on appelle le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB). 

Le PSE repose sur la vision d’un ‘’Sénégal émergent en 2035, avec une société solidaire, dans un État de droit’’. Son opérationnalisation prend appui sur trois principaux axes : la transformation structurelle de l’économie et la croissance,  le capital humain, la protection sociale et le développement durable, la gouvernance, les institutions, la paix et la sécurité.

L’objectif est donc d’installer l’économie sur une trajectoire de croissance forte, inclusive, durable, créatrice d’emplois, tout en préservant l’environnement et les ressources naturelles. 

En matière d’infrastructures routières et des services de transport, d’après la même source, le PSE a aussi accéléré la transformation du pays avec la réalisation d’un réseau dense d’infrastructures de connectivité indispensable pour assurer la mobilité des personnes et des biens, dans une dynamique d’aménagement et de développement plus équilibré du territoire et de renforcement des relations d’échanges et des transactions économiques. 

La période a ainsi été marquée par la réalisation, entre autres, de 2 526 km de routes, soit 252,6 km par an, 6 673 km de pistes de désenclavement, soit 667,3 km/an, 189 km d’autoroutes qui ont été construites, 20 ponts en 10 ans (2012-2021) contre 11 ponts en 12 ans (de 2000 à 2011). ‘’Parmi ces ponts, le plus symbolique est incontestablement celui de  Farafégny, qui relie le Sénégal à la Gambie, inauguré le 21 janvier 2021, après 40 années d’attente, et qui assure aujourd’hui la continuité du territoire vers toute la région Sud et met désormais la région naturelle de la Casamance (Kolda, Sédhiou et Ziguinchor) à moins de huit heures de route de Dakar, contre plus de douze heures auparavant. La mise en œuvre de programmes de développement d’infrastructures routières a permis de développer un réseau routier et autoroutier plus dense, permettant un maillage et un développement plus équilibré du territoire, afin de favoriser l’émergence de nouveaux pôles de développement. L’État a également investi dans le développement de systèmes de transport collectif modernes avec deux projets emblématiques : le Train express régional (TER) et le Bus Rapid Transit (BRT)’’, a expliqué le document. 

Selon qui, le TER Dakar - Diamniadio, qui a transporté près de 17 millions de voyageurs pour sa première année d’exploitation, permet des gains de temps, le confort et la fiabilité dans les déplacements, en plus de réduire fortement la congestion dans le secteur des transports. Il y a aussi le projet de ligne pilote de BRT qui s’inscrit dans une stratégie ambitieuse et globale d’amélioration de la mobilité urbaine durable à Dakar, à travers le transport de masse moderne. Il permettra de desservir toutes les localités entre le département de Guédiawaye et le centre-ville avec un temps de parcours en 45 minutes (contre au moins 90 minutes actuellement) dans des conditions de confort, de sécurité et de régularité substantiellement améliorées, avec la possibilité de transporter 300 000 voyageurs par jour.

Il y a aussi la relance du transport ferroviaire qui est engagée avec la réhabilitation de l’axe Dakar - Tambacounda et des villes de l’intérieur, pour permettre une reprise des activités économiques des villes et terroirs des régions intérieures desservies et offrir de nouvelles opportunités de renforcement des échanges, notamment avec le Mali, un des principaux partenaires commerciaux du Sénégal. Le développement de l’axe Tambacounda - Dakar reste un enjeu dans le cadre de la relance du transport ferroviaire, d’après le document. 

Agriculture : 80 milliards F CFA pour la campagne 2022-2023 et 100 milliards F CFA pour 2023-2024

Considérée comme un des leviers essentiels de la croissance et pilier de notre stratégie de souveraineté alimentaire, l’agriculture a bénéficié, durant toute la période, d’importantes dotations sous forme de subventions pour les intrants, de matériels et d’équipements agricoles (80 milliards F CFA pour la campagne 2022-2023 et 100 milliards F CFA pour 2023-2024) pour l’amélioration de ses performances. Cela a permis des productions ‘’records’’ pour toutes les spéculations et de couvrir les besoins en céréales à hauteur de 93 % et en riz de 63 %. De 3 480 394 t de céréales obtenues lors de la campagne 2021-2022, les productions ont atteint 3 663 690 t en 2022, soit une hausse de 5,27 %. 

La production horticole essentiellement tirée par les légumes a connu une hausse, passant de 680 000 t en 2012 à 1 558 050 t en 2022. Les exportations suivent la même tendance en atteignant un volume de 91 831 t contre 56 778 t en 2012 et génèrent plus de 75 milliards F CFA de revenus. Le Sénégal peut couvrir aujourd’hui l’ensemble de ses besoins en oignon, pomme de terre et carotte pour respectivement 58,6 %, 68 % et 64,65 %, a précisé le document. 

Toutefois, des efforts sont à faire pour minimiser les pertes postrécoltes et développer les infrastructures de stockage, de conservation et de transformation des produits, pour continuer à réduire encore plus les importations et améliorer en conséquence la balance commerciale. 

Concernant l’élevage, la production annuelle laitière est passée de 202 millions de litres en 2012 à 287,9 millions de litres en 2022, tandis que la production de viande de volaille ressort à 320 619 t en 2022 contre 189 729 t en 2012. 

La pêche continue d’assurer les besoins en poisson et reste encore dynamique au niveau de sa contribution aux exportations évaluées à 210,75 milliards F CFA et représente 82,17 % du volume des échanges correspondant à 84,61 % de la valeur commerciale estimée (VCE). Relativement à l’aquaculture, les productions sont passées de 371 t de poissons en 2012 à 1 586 t en 2022. 

Pour ce qui est de l’éducation et de la formationle réseau scolaire a été renforcé avec le nombre de salles de classe qui est passé de 54 748 à 90 645, soit une augmentation de 35 897 salles de classe, 64 Daaras modernes, six centres régionaux de formation des personnels de l’éducation (CRFPE), 20 blocs scientifiques et technologiques (BST), 20 inspections de l’éducation et de la formation, neuf inspections d’académie, cinq instituts supérieurs d’enseignement professionnel (ISEP), 17 espaces numériques ouverts (ENO) et trois universités (le nombre d’universités publiques est passé de cinq en 2012 à huit en 2022). 

Dans le secteur de la santé, le Programme de couverture maladie universelle (CMU), lancé en 2015, a permis de relever le taux de couverture de l’assurance maladie de 20 à 75 % du côté de l’offre et a mobilisé des ressources internes à hauteur de 118,463 milliards F CFA sur la période 2015-2023. La CMU a permis à 3,9 millions de personnes de bénéficier d’une assurance maladie, 106 964 femmes de bénéficier d’une prise en charge gratuite césarienne, 8 377 166 enfants de moins de 5 ans de bénéficier de la gratuité des soins, 303 113 personnes âgées de plus de 60 ans de bénéficier du plan Sésame, 2 millions de ‘’non-cotisants’’ de bénéficier d’une couverture sanitaire à travers les mutuelles de santé. 

Des défis persistants qui attendent le PSE

Le diagnostic posé dans le cadre de l’élaboration du troisième Plan d’actions prioritaires (PAP3) du PSE, portant sur la période 2024-2028, a mis en exergue cinq défis majeurs. Il s’agit de la construction d’une économie compétitive, inclusive et résiliente, le développement d’un capital humain de qualité et la capture du dividende démographique, le renforcement de la résilience des communautés face aux risques de catastrophes, la consolidation de la gouvernance et la promotion d’une Administration publique moderne, transparente et performante.

CHEIKH THIAM 

 

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