Macky Sall appelé à respecter ses engagements
Hors des partis politiques, les Sénégalais sont interdits de compétition électorale à l'échelon local. Une anomalie contre laquelle les initiateurs de «Ci laa bokk» appellent le président de la République à s'opposer pour être en phase avec les Assises nationales dont il est signataire.
Face aux engagements des Assises nationales stipulant que les citoyens non organisés dans les partis politiques peuvent participer à la gestion de leurs localités, des Sénégalais lèvent la voix pour que cette disposition se transforme en réalité, avec la mise en place d'une initiative citoyenne dénommée ''Ci laa bokk'' (J'ai mon mot à dire).
L'avocat d'affaires Mame Adama Guèye, Fadel Barro, coordonnateur du mouvement Y en a marre, la chercheuse Fatou Sow Sarr, le sociologue Cheikh Tidiane Dièye et leurs compagnons vont en guerre contre un «système d'exclusion» qui doit être combattu. C'était hier à l'occasion du lancement de cette initiative. ''La capacité de diriger ne dépend pas de l'appartenance ou non à un parti politique'', ont-ils indiqué en dénonçant «une véritable incongruité de la loi électorale» sénégalaise.
L'initiative ''Ci laa bokk'' veut saisir l'opportunité de la proposition de loi actuellement sur le bureau de l'Assemblée nationale pour une modification de l'élection des maires au suffrage universel direct, pour toucher les députés. Ainsi, Me Mame Adama Guèye signale que les signataires des Assises se sont engagés à défendre partout la charte de gouvernance démocratique. Aussi, invite-t-il tous les parlementaires concernés à éviter un autre «Wax Waxeet», après celui retentissant de l'ancien président Abdoulaye Wade à propos de sa candidature à la présidentielle de 2012.
Le Chef de l'Etat est également interpellé pour user de ses larges pouvoirs afin que son engagement dans les Assises nationales soit respecté. ''Le président de la République Macky Sall a signé cette dite charte, il a la possibilité de faire déposer un projet de loi, si les parlementaires ne veulent pas accueillir la demande dans le cadre d'une proposition de loi», souligne Me Guèye. Dans le même sens, Cheikh Tidiane Dièye affirme que la loi électorale en vigueur n'est ni conforme à l'esprit actuel de la Constitution, ni en phase avec les serments des parties prenantes aux Assises nationales. Quant à Fadel Barro, il a indiqué que l'acte qui vient d'être posé est un plaidoyer au niveau des responsables qu'il appelle à le prendre positivement.
Au nombre de 100, les premiers signataires comptent élargir leurs actions à l'intérieur du pays, en direction des populations. Quelques personnalités peuvent être citées en guise d'exemple : Talla Sylla (homme politique), Jean-Charles Tall (architecte), Bara Tall chef d'entreprise), Madiambal Diagne (journaliste), Fatou Kiné Camara (juriste), etc.
AIDA DIENE
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