Publié le 27 Nov 2017 - 20:46
INJUSTICE FISCALE ENTRE ENTREPRISES, AUTORITÉS ET QUIDAM

Les interpellations de Sonko

 

Le budget du Sénégal est supporté à 86,8 % par les travailleurs et les ménages, d’après Ousmane Sonko. L’ancien inspecteur des impôts et domaines dénonce aussi une injustice fiscale entre autorités et Sénégalais lambda. Par exemple, là où l’impôt d’un enseignant est de 70 000 F, un député paye 1 500 F, du fait d’exonération.

 

La politique fiscale de l’actuel régime pose problème au député Ousmane Sonko. L’ancien inspecteur des impôts et domaines a vivement interpellé le ministre de l'Economie et des Finances sur ce point, avec quelques révélations. Sonko a demandé à Amadou Ba d’avoir pitié des Sénégalais. Selon lui, le budget est supporté à 86,8 % par les travailleurs et les ménages. Les entreprises, au Sénégal, ne paient pas assez d’impôts. Et à chaque fois que celles parmi elles qui se livrent à la fraude font l’objet de redressement fiscal, c’est Amadou Ba en personne qui prend son stylo pour leur accorder la grâce. ‘’Nous avons vu les remises de la saisie et les amnisties fiscales pour des entreprises solvables. On jette des milliards et des milliards. Pendant ce temps, si le boutiquier du quartier ne paye pas de patente, son commerce est fermé’’, regrette l’ancien inspecteur des impôts et domaines.

M. Sonko a fait remarquer à son ancien collègue de la Dgid qu’à chaque fois que lui et ses services veulent atteindre de nouveaux objectifs, ils créent d’autres taxes supportées par le Sénégalais d’en bas. Pendant ce temps, ceux qui doivent payer réellement ne payent pas. Ousmane Sonko prend en exemple la taxe sur le ciment qui, selon lui, est supporté par le Sénégalais débrouillard qui cherche péniblement à avoir une maison.

‘’Cette année, vous voulez modifier le bail de redevance, parce que vous ne pouvez pas atteindre les 18 % que vous voulez ajouter aux recettes non fiscales’’, renchérit-il.

Selon Sonko, depuis le nouveau Code général des impôts de 2012, les revenus des députés, ministres et autres autorités ne doivent plus être exonérés. Une règle violée par le ministre de l’Economie. L’homme en veut pour preuve que lui député a payé 1 500 F d’impôt. Pendant ce temps, relève-t-il, un enseignant qui perçoit 400 000 F paye 70 000 F d’impôt. ‘’Il faut aller chercher l’argent là où vous devez le prendre. Vous savez où se trouve les niches fiscales’’, lance-t-il.

‘’L’Administration fiscale ne travaille plus à cause de la politique’’

Par ailleurs, même si le budget a augmenté de 349 milliards, il y a, à côté, 84 milliards de gap. Ce qui veut dire que la prévision n’est pas bonne. ‘’L’Administration fiscale ne travaille plus à cause de la politique. Le directeur général fait de la politique, le directeur des Domaines, politique. Vous faites des meetings de 100 millions, ce qui explique le gap’’, persifle-t-il. Il s’y ajoute, selon lui, que les marchés publics sont confiés aux étrangers. Ce qui lui fait dire que le pays a été cautionné chez les Blancs.  Rattrapé par le chrono, le député a regretté de n’avoir pas eu le temps de revenir sur d’autres questions. Il a promis de tout consigner sur un document qu’il déposera à la table du ministre. 

Sur ces différentes interpellations, Amadou Ba n’a pas apporté de réponse. Il s’est limité à dire qu’on doit éviter de fragiliser les institutions. ‘’Nous tous, nous connaissons beaucoup de choses. Il y a des informations qu’on doit éviter de mettre sur la place publique. C’est sur ce point-là que je ne suis pas d’accord avec Ousmane Sonko. Nous n’avons pas les mêmes approches’’, déclare-t-il.

BABACAR WILLANE

 

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