Le satisfécit du FMI
Malgré la pandémie de coronavirus qui a durement touché l’économie nationale au cours de l’année écoulée, le Fonds monétaire international (FMI) s’est réjoui des performances du Sénégal qui a réussi à atteindre beaucoup d’objectifs économiques.
Le Fonds monétaire international (FMI) continue à distribuer ses bonnes notes à l’économie sénégalaise. L’organisation financière a approuvé, sans débat, la deuxième revue du programme économique appuyé par l’Instrument de coordination de la politique économique (ICPE) avec le Sénégal. Une ‘’décision exceptionnelle’’ traduisant ‘’la confiance accordée au Sénégal dans la mise en œuvre satisfaisante de l’ICPE’’ dont s’est félicité le ministère des Finances et du Budget.
Dans un communiqué publié hier, l’équipe d’Abdoulaye Daouda Diallo se réjouit d’une année qui a ‘’connu une activité intense, à telle enseigne que les objectifs de recouvrement des recettes budgétaires sont à ce jour atteints, voire dépassés ; les dépenses publiques sont payées à un rythme satisfaisant. Les principaux indicateurs quantitatifs de gestion sont atteints comme avec la cible de déficit budgétaire, le plancher des recettes fiscales, le plafond des instances de paiement, le plancher des dépenses sociales, l’encours de la dette publique’’.
L’ICPE est un instrument introduit par le FMI, en 2017, pour soutenir les pays qui peuvent bénéficier de l’accompagnement du FMI, dans le cadre d'un programme, mais qui n’ont toutefois pas besoin d'un soutien financier de l’institution. Le programme accompagne depuis 2017 la mise en œuvre de la seconde phase du Plan Sénégal émergent et vise notamment à atteindre une croissance soutenue et inclusive tirée principalement par le secteur privé, à renforcer la stabilité macroéconomique par le maintien de la viabilité des finances publiques et la gestion prudente de la dette.
L’équipe des services du FMI, dirigée par Mme Corinne Deléchat, avait effectué une mission virtuelle du 5 au 16 novembre 2020 pour mener des discussions dans le cadre de la deuxième revue de l’accord avec le FMI au titre de l’Instrument de coordination de la politique économique (ICPE) approuvé en janvier 2020.
Cet épisode avait conclu, malgré l’impact économique significatif de la pandémie durant la première moitié de l’année 2020, que la reprise semblait plus soutenue que prévu, reflétant l’assouplissement des mesures de confinement, la baisse régulière du nombre d’infections et d’hospitalisations depuis août et des perspectives favorables pour la campagne agricole 2020-2021. Les perspectives voyaient même la contraction économique de 0,7 % prévue en 2020 être évitée et une dynamique de croissance se prolonger jusqu’en 2021, l’activité se redressant d’environ 5 %.
La mission avait félicité les autorités sénégalaises ‘’pour l’excellente mise en œuvre du Programme de résilience économique et sociale (Pres) qui a contribué à amortir l’impact de la pandémie’’. Elle avait également salué les engagements pris par les autorités, en ce qui concerne la transparence et la reddition de comptes dans l’exécution des dépenses liées à la Covid-19, notamment la poursuite de la publication de rapports réguliers sur l’exécution du budget, la publication du rapport du Comité de suivi du fonds Force-Covid-19 et le contrôle de la Cour des comptes.
Par conséquent, l’équipe des services du FMI a conclu un accord avec les autorités, en ce qui concerne les mesures économiques et financières qui pourraient conduire à l’approbation de la deuxième revue de leur programme triennal au titre de l’ICPE. Conclue ce mardi 5 janvier 2021, la deuxième revue sera effective à compter de la semaine prochaine, a fait savoir le communiqué du ministère.
Lors de son passage en novembre dernier, l’équipe du FMI rattachait les perspectives favorables à une incertitude considérable, en relation, en grande partie, avec l’évolution de la pandémie dans le monde et au Sénégal.
Avec la nouvelle vague de contamination qui s’installe et les effets de la restauration de l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu partiel, ces prévisions économiques peuvent prendre un nouveau virage. D’autant plus qu’à plusieurs reprises, le président de la République Macky Sall a averti des conséquences terribles d’une nouvelle vague incontrôlable sur l’économie.
Lamine Diouf