Publié le 12 May 2014 - 12:49
INVESTITURES AUX LOCALES

Les partis politiques entre coups bas, combines et corruption

 

L'affichage par l'autorité préfectorale des listes en lice pour les élections locales du 29 juin prochain a révélé des combines, coups bas et manipulations entre responsables politiques d'un même parti. Mais surtout entre alliés circonstanciels. 

 

Les investitures sur les listes électorales en perspective des élections locales du 29 juin n'ont pas encore fini de révéler tous leurs secrets. Dans beaucoup de formations politiques, bon nombre de responsables politiques ont été victimes de coups politiques qui les ont souvent relégués au second plan ou tout simplement rayés des listes. Parmi ces responsables, la femme du secrétaire général de la Ligue démocratique (LD). 

Investie tête de liste majoritaire à la commune d'arrondissement de Ouakam, au moment de la confection des listes, Ndack Ndiaye a tout simplement été omise. S'agit-il là d'un coup politique ou d'une simple omission ? Mystère et boule de gomme. En tout cas, explique le leader de la LD, Mamadou Ndoye, ''lorsque nous sommes allés voir le préfet pour voir dans quelle mesure corriger cette erreur, il nous a renvoyés chez le sous-préfet qui a refusé de délivrer la liste originale''. Devant ce refus catégorique, le secrétaire général de la LD dit avoir envoyé un huissier de justice chez le sous-préfet pour constat. Mais, à ce jour, rien n'est encore décidé qui puisse restaurer sa femme dans ses droits de se représenter. 

Tout comme Ndack Ndiaye, la présidente des femmes de Benno Bokk Yaakaar, Adji Mergane Kanouté, a également fait les frais de ces pratiques. Même si elle a fini par figurer sur les listes, elle a  été contrainte de renoncer à ses ambitions de briguer la mairie de la commune de Kaolack. Initialement inscrite sur la liste majoritaire de ladite commune, elle s'est retrouvée après l'affichage des listes, dans la liste majoritaire départementale. ''Je n'ai pas été avisée et personne ne m'a donné des explications'', rumine-t-elle.

Non sans ajouter : ''j'ai renoncé à aller aux élections sous ma propre bannière et j'y suis allée finalement avec la liste BBY. Mais on ne peut pas prôner le Benno et puis faire du Tassaro''. Selon Adji Mergane Kanouté, ''tous ceux qui avaient l'ambition d'être maire de la commune ont reçu des coups bas''. ''Actuellement, il m'est impossible de  briguer quoi que ce soit au niveau de la mairie de Kaolack, alors qu'au niveau de la commission, on m'avait confirmé que j'étais sur la liste majoritaire de la commune'', regrette-t-elle. 

À Saint-Louis, les mêmes problèmes se sont posés dans l'élaboration des listes du Parti démocratique sénégalais (PDS). Aujourd’hui, même si le différend qui a opposé Mayoro Faye à Ameth Fall Braya a été vite résolu (selon le chargé de communication du PDS), il reste que des manœuvres visant à écarter le chargé de la communication du PDS de la liste majoritaire ont été observées. En effet, investi sur la majoritaire de la commune de Saint-Louis, Mayoro Faye s'est vu relégué à la troisième place de la liste proportionnelle départementale. Un coup bas qui a failli passer, n'eût été l'intervention de la direction du PDS qui a remis les pendules à l'heure. 

Barthélemy et la liste de Taxawu Ndakaru de Khalifa Sall

Cependant, si a Saint-Louis la ''boulimie'' de Braya a été nettement freinée par la direction du PDS, à Mermoz-Sacré Cœur, par contre, le maire sortant Barthélemy Dias aurait un droit de vie ou de mort sur ses alliés et autres adversaires du même camp. Selon Moussa Sow, numéro 2 de l'Alliance Pencoo de Moussa Tine, le maire socialiste a, à lui seul, fait la liste Taxawu Ndakaru sans aucune concertation avec ses alliés.

À l'en croire, Barthélemy Dias, candidat à sa propre succession dans ladite commune, a écarté, au moment d'élaborer les listes, les investis de l'Alliance Pencoo qui, dans la liste initiale, bénéficiait d'un quota de trois conseillers. ''Seule notre camarade Mariama Guèye a été investie dans les listes'', fulmine Moussa Sow. Les mêmes pratiques ont été signalées à Thiès (Voir par-ailleurs) où les alliés de Rewmi dans la coalition And Defaar Thiès accusent les mandataires de Idrissa Seck d'avoir tripatouillé les listes. 

Dans la commune de Pikine Est, les mêmes pratiques et autres coups bas ont empesté l'atmosphère au sein de la mouvance présidentielle où le responsable des jeunesses de l'Apr de ladite localité a été cette fois parmi les victimes. D'abord investi sur la liste majoritaire de Pikine-Est pour représenter les jeunes qui constituent plus de 80% de cette population, le responsable des jeunes de l'Apr de cette localité, Oumar Ndoye y sera extirpé in extremis, le jour même des dépôts de candidatures. 

''C'est vers les coups de 22h qu'on m'a dit que la décision de ne plus me mettre sur la liste venait des hauts responsables du parti'', confie  le jeune militant apériste. Qui sera finalement muté à la troisième position de la liste proportionnelle grâce à l'intervention de bonnes volontés qui ont joué la médiation. 

ASSANE MBAYE

 

COALITION BOOLO TAXAWU ASKAN WI DE RUFISQUE

Les mandataires du PDS accusés de complot

Après la publication des listes de candidatures, les coalitions connaissent en leur sein de multiples contestations qui, souvent, peuvent résulter de coups bas bien (ou mal) calculés. Par exemple à la coalition Booloo Taxawu Askan wi de Rufisque-Nord, formée autour du Parti démocratique sénégalais (PDS).

Selon le secrétaire général adjoint de la section PDS locale, ce qui s'est passé pour les investitures est inacceptable. ''Notre mandataire Saliou Top a réédité le complot de 2009 contre feu Ndiawar Touré. Ce sont eux qui lui avaient fait perdre la mairie. Khalifa Gassama qui était l’adjoint de Ndiawar a été renvoyé à la 19e place de la proportionnelle'', s'insurge Daouda Niang. 

''Faux !'', rétorque Saliou Top, d'autant plus que ''Daouda Niang n’est ni de près ni de loin impliqué dans les investitures à Rufisque-Nord. Au contraire, nous n’avions jamais connu des investitures aussi démocratiques depuis que le PDS existe. Ce sont les mandataires des sept centres de vote qui se sont chargés du choix des hommes et femmes à investir. Quant à Khalifa Gassama, il a tardivement donné son dossier''.

PAPE M. GUEYE (RUFISQUE)

 

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