‘’L’État peut essayer de le faire disparaître, mais…’’
Depuis quelques jours, des sorties de partisans de la coalition au pouvoir sont notées. Ils s’en prennent presque tous au leader du Pastef, Ousmane Sonko, qui se positionne comme l’adversaire le plus sérieux de Macky Sall à la prochaine Présidentielle. Ils réclament, pour la plupart, que la justice se saisisse de son dossier dans l’affaire l’opposant à la jeune dame Adji Sarr.
Invité par France 24, l’ancien ambassadeur de France au Sénégal, Jean-Christophe Rufin, pense que l’État ne peut aujourd’hui rien contre le maire de Ziguinchor. ‘’Aujourd’hui, il y a des figures nouvelles qui ne vont pas disparaître. On peut lui trouver peut-être quelque chose d’autre. Il s’est peut-être encore attaqué à une coiffeuse, je ne sais quoi d’autre, mais ils peuvent essayer de faire disparaître Sonko, mais ils auront du mal’’, a analysé M. Rufin.
Pour lui, le pouvoir en place devra indéniablement faire face au leader du Pastef. ‘’Aujourd’hui, il s’est établi comme une sorte d’opposant légitime dans la rue et la jeunesse. Ce qui est très important. Il est là et si un troisième mandat devrait, ce n’est pas pour demain, mais en 2024. Il est tout de même clair que tout cela va durer’’, prédit-il.
Par ailleurs, pour avoir passé quelques années au Sénégal, Jean-Christophe Rufin semble bien maitriser la scène politique locale. Ainsi, d’après lui, quoi qu’il puisse arriver d’ici la prochaine Présidentielle prévue en 2024, les Sénégalais s’en tireront bien. ‘’Je pense qu’à la fin, la démocratie continuera de triompher, parce que là, encore une fois, le Sénégal est profondément attaché à ce régime là (régime démocratique)’’, argumente-t-il.
Il est quand même conscient que le jeu ne sera pas facile. Tout ne passera pas comme lettre à La Poste. C’est pourquoi, prévient-il, ‘’ça va être rock and roll. Il y aura peut-être des moments difficiles, mais je pense qu’il y a un fort attachement des Sénégalais à une sorte de légitimité démocratique, de représentation du peuple et je ne vois pas une dictature arriver au Sénégal demain’’. Le peuple est assez mature et averti. Aucun risque, semble-t-il dire.