‘’Mes solutions pour régler de façon définitive les problèmes du Sénégal’’
‘’On ne se lance pas dans une candidature à la présidentielle pour rigoler. Il s’agit pour nous de répondre aux besoins des populations sénégalaises. Nous sommes certains que nous avons des chances dans cette élection présidentielle, sinon, nous ne nous serions pas présenté’’.
Kéba Keinde, candidat déclaré à la présidentielle de février prochain, a fait face à la presse pour soutenir qu’il se présente à cette élection parce qu’il a les solutions aux maux dont souffre le Sénégal. ‘’Je me présente à l’élection présidentielle parce que j’ai des solutions pour régler de façon définitive les problèmes du Sénégal. J’ai ces solutions et je veux les mettre à la disposition des Sénégalais’’, dit-il, ajoutant : ‘’Je n’ai aucun autre intérêt que cela. J’ai eu la chance de m’accomplir professionnellement et financièrement. Je n’ai aucun intérêt à me présenter à l’élection présidentielle si ce n’est pour apporter des solutions et développer le Sénégal’’.
‘’La solution du financement est réglée’’
Et ces solutions, elles passent par un programme dont le socle ‘’ce sont les Sénégalais et la culture’’, les principaux avantages comparatifs du Sénégal par rapport aux autres pays africains. ‘’Cette diversité de culture sénégalaise va être le socle de développement de notre économie moderne’’, d’après l’initiateur du mouvement ‘’Sénégal 2.0’’.
Et ce programme ‘’est différent des autres parce que la solution du financement est réglée. Nous avons les moyens de mettre en place les instruments économiques pour financer le programme. Le reste, c’est de l’exécution et nous allons exécuter correctement quand nous serons choisis par les Sénégalais pour diriger ce pays’’, dit-il confiant.
Cette vision pour un Sénégal émergent s’articule, d’après M. Keinde, autour de ‘’secteurs prioritaires pour lesquels l’Etat doit jouer un rôle actif en termes d’investissement et doit être le principal moteur économique’’. En premier, le banquier mise sur ‘’l’agriculture (pour) une question de sécurité alimentaire pour atteindre trois objectifs : fournir de la nourriture aux Sénégalais, réduire l’exode rural et la pression sur les villes et créer des emplois rémunérateurs pour lutter contre la pauvreté’’.
Ce qui débouchera sur une ‘’révolution verte’’. Viennent ensuite l’éducation et la santé pour lesquelles le Sénégal ‘’doit voir grand’’ et viser le marché sous-régional de plus de ‘’200 millions de personnes’’.
De la ‘’révolution verte’’ au positionnement du Sénégal ‘’en hub’’ sur la santé et l’éducation
L’idée, selon Kéba Keinde, est de positionner le Sénégal ‘’en hub’’ sur la santé et l’éducation pour capter les gros investissements que les familles dépensent dans ces deux secteurs. Pour l’éducation, il s’agit de ‘’réformer l’éducation pour permettre aux jeunes d’avoir une formation adaptée au monde du travail, des passerelles pour les formations et les entreprises afin de réduire le chômage chez les jeunes’’.
Le quatrième secteur prioritaire reste l’habitat qui connaît ‘’une crise’’ du au ‘’gap énorme entre l’offre et la demande, le loyer excessivement cher, la boulimie foncière qui crée une pression sociale énorme’’. Le candidat dit vouloir mettre ‘’l’accent sur les logements sociaux pour permettre à tous les Sénégalais d’avoir accès à un logement décent’’.
A côté de ces investissements prioritaires, Kéba Keinde mise sur les ‘’secteurs productifs’’ sur lesquels il va s’appuyer pour le ‘’développement du secteur privé national et international pour créer des emplois, et de la valeur ajoutée’’. Ceci passe par la révision du ‘’cadre légal et fiscal’’. Mais surtout la réduction du train de vie de l’Etat avec une ‘’institution parlementaire de taille réduite, la suppression des redondances, et éviter des dépenses inutiles’’.
Et pour ce faire, il dit s’accompagner ‘’avec beaucoup de Sénégalais qui excellent dans leur domaine, qui ont réalisé leur vie professionnelle, qui n’ont pas besoin de la politique pour vivre et le font par amour pour leur pays. Les personnes qui m’accompagnent, ce sont des gens qui ont des compétences égales ou supérieures aux miennes’’, argue le candidat qui renchérit : ‘’Le problème du Sénégal est un problème de leadership et nous montrerons la voie’’.
‘’Le problème de l’électricité ne se résume pas au plan Takkal’’
Quid du secteur de l’électricité en particulier et de l’énergie en général ? Kéba Keinde estime que si le problème est aussi poignant, c’est parce qu’au lendemain de l’Alternance, il y a eu la ‘’nationalisation surprise’’ de la Senelec. Pour lui, ‘’le problème de l’électricité ne se résume pas au plan Takkal’’. Ce plan, concocté par Karim Wade est ‘’une réponse à une crise. Mais la crise a été provoquée par la mauvaise gestion.
C’est un plan obligatoire parce que nous n’avons pas le choix, mais il nous coûte excessivement cher parce que les procédures d’urgence mises en œuvre rendent le coût de l’électricité excessivement cher et ne résolvent le problème de l’électricité que de façon temporaire’’. A l’en croire, ‘’la véritable solution passe par une refonte du secteur de l’électricité, une restructuration et une privatisation de la Senelec, un choix des énergies plus adéquats pour permettre aux Sénégalais d’avoir de l’électricité en permanence et à un coût acceptable’’.
De son avis, ‘’il est impensable qu’un Etat qui a le monopole de la distribution, qui contrôle la société qui produit l’électricité, l’entrée des taxes et la société de pétrole, ne soit pas en mesure de fournir l’électricité de façon appropriée aux Sénégalais’’.
VERSEMENT DE 20 MILLIARDS DE COMMISSION DANS L’AFFAIRE SUDATEL : ‘’C’est une histoire rocambolesque à laquelle je ne suis lié ni de près ni de loin’’
Son nom a été souvent cité comme étant l’autre Sénégalais, après Thierno Ousmane Sy (Conseiller en TIC du président de la République), qui a été au cœur de la distribution d’une commission de 40 millions de dollars (20 milliards de francs Cfa) dans le cadre de l’attribution de la troisième licence de téléphonie à SUDATEL.
Mais Kéba Keinde, candidat déclaré à la présidentielle de février prochain, nie en bloc être mêlé à cette histoire. ‘’Je n’ai absolument rien à voir avec cette histoire de commissions occultes qui aurait été mentionnée dans un journal de la place’’, dit-il, lors de son face-à-face avec la presse. Il ajoute : ‘’C’est une histoire rocambolesque à laquelle je ne suis lié ni de près ni de loin’’.
D’après M. Keinde, son ‘’degré d’implication a été nul’’ dans cette affaire parce qu’il n’a ‘’aucune relation avec le gouvernement’’. ‘’Je n’ai eu vent d’aucune commission occulte si de telles commissions existaient. Il suffit en fait d’être un peu avisé pour savoir que cette histoire relève un peu de la fiction’’, plaide le candidat du mouvement ‘’Sénégal 2.0’’.
Il rappelle également qu’il avait diffusé un communiqué par voie de presse quand cette histoire était au-devant de l’actualité. ‘’Le démenti dans la presse expliquait différentes choses : j’ai appris le nom de cette société en lisant la presse, je n’ai jamais entendu parler de cette société, je n’ai jamais entendu parler de commissions occultes, encore moins en être le directeur général. Deuxièmement, il est écrit dans cet article que j’ai rencontré des personnes aux États-Unis pour parler de cette transaction-là. Je n’ai jamais rencontré ces personnes ni aux Etats-Unis, ni ailleurs pour parler de cette transaction-là. Troisièmement, la société que je conseillais était la société koweitienne Zain que j’ai conseillée dans 6 pays d’Afrique. Je n’ai absolument rien à voir avec la SUDATEL’’, se défend Kéba Keinde.