Publié le 28 Mar 2025 - 17:22
KAOLACK - PROLONGATION DU DÉLAI D’IMMATRICULATION DES DEUX-ROUES  

Les motocyclistes approuvent, mais...

 

Bien que les motocyclistes aient salué la  prolongation du  délai prévu pour  immatriculer les deux-roues, ces derniers ont encore soulevé des objections.

 

Kaolack,  au lieu des motocyclettes. Par un après-midi ensoleillé, les rues de la capitale de Mbossé grouillent encore de monde. Dans le centre-ville, les vrombissements des vélos-taxis agacent les jeûneurs qui affrontent la rigueur du ramadan. Des klaxons de voitures et ceux des motos-taxis complètent le décor. Sur le chemin du retour en direction de  la ville sainte de Médina Baye, nous rencontrons  Pape, un jakartaman qui nous y conduit.  Il rôde imprudemment entre les camions gros-porteurs qui empruntent la route nationale qui donne sur la gare routière centrale du garage Dakar.  Invité  à débattre de la question de la prolongation du délai d'immatriculation  des deux-roues,  il salue la mesure qui répond, à son avis, à une volonté commune de ses pairs. "Bonne nouvelle !", s'est-il exclamé.

Il commente cette nouvelle qui donne aux conducteurs de vélo-taxi le temps d’obtenir des plaques d’immatriculation les prochains deux mois.  "C’est bien... Cela va nous permettre d’avoir des plaques difficilement acquises à cause des procédures complexes’’,  dit-il, même s’il n’est pas dans le lot des propriétaires de motos qui peinent à déposer leur dossier au service des mines.  

En effet, Pape a immatriculé son engin depuis plusieurs semaines, mais  il ne parvient pas  à récupérer sa plaque. " Depuis plus d'un mois, je cours après ma carte grise et ma plaque d’immatriculation. Pourtant, je suis allé jusqu'à Thiès à la rencontre de la personne qui m’avait vendu la moto afin qu'il me remette sa pièce d’identité pour obtenir la quittance douanière que  j'ai  versée dans le dossier. C’est  ce qui m'a permis d’immatriculer ma moto", a-t-il indiqué.

Selon lui, il n'est pas le seul à se trouver dans cette situation ; beaucoup d'autres sont confrontés au même problème. D'après lui, certains attendent depuis deux mois. Une situation incompréhensible, selon  des conducteurs de moto comme lui.

En effet, Ada Niang, le secrétaire national de la Fédération des motos-taxis estime que cette situation est incongrue pour "des gens qui nous imposent des délais de rigueur pour des opérations d'immatriculation". Son souci est qu'avec cette prolongation du délai de seulement deux mois, que vont devenir ceux qui passent au service des mines un mois avant le délai ou une semaine ? Une interrogation qu'il juge pertinente, si l’on sait qu’au-delà des deux mois, le ministère des Transports terrestres n’admettra plus aucune dérogation. De plus, ceux qui n'auront pas de plaque seront dans l’illégalité et répondront de leur  infraction devant la loi.

Des motocyclistes courent derrière leur plaque depuis deux mois

 D'après Ada, c’est de "l'amateurisme d'État", car dans ce cas de figure, les motocyclistes inquiétés par la loi sont pourtant en règle, mais il se trouve que ces derniers sont pris dans le piège des longues procédures d'immatriculation.

La situation est tellement critique, selon M. Niang, qu'aucun document attestant du dépôt du dossier n'est remis aux motocyclistes. "Pas de reçu de dépôt ni rien",  a-t-il déploré. Il suggère que des corrections soient apportées   afin que ceux qui sont en règle, malgré l'indisponibilité de la plaque, ne subissent pas la furie de la loi. Ce sont ces genres de situations qui lui font dire que bien que le délai ait été  repoussé, les autorités devraient, avant de fixer une nouvelle date, faire un état des lieux des procédures enclenchées,  identifier les obstacles à éviter, notamment ces cas précis, en dehors des problèmes liés à l'obtention de la quittance douanière.

Tout compte fait, la mesure de proroger de deux mois le délai des opérations est unanimement saluée, mais avec des réserves.

Alioune Badara Diallo Kane

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