‘’Vitrine’’, pour ‘’faire face aux fake news’’
L’Agence de presse sénégalaise (APS) a procédé, ce weekend, au lancement d’un nouveau magazine intitulé ‘’Vitrine’’, de 41 pages, et d’une nouvelle plateforme digitale. Le directeur général, Thierno Amadou Sy, a dit que l’objectif est de rendre l’agence plus performante, face aux fake news.
Depuis sa création en 1959, l’Agence de presse sénégalaise (APS, publique) a connu beaucoup de hauts et quelques bas. Elle veut franchir une étape supplémentaire de son évolution, en procédant, ce samedi 1er avril, au lancement de son nouveau magazine ‘’Vitrine’’ et d’une nouvelle plateforme digitale de l’information qui sera axée sur le domaine de l’environnement, entre autres. La rencontre a été présidée par le ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’Économie numérique Moussa Bocar Thiam et a enregistré la présence d’anciens de l’APS.
Ayant pris les rênes de la direction générale, il y a de cela quatre mois, Thierno Amadou Sy veut faire de l’APS un site dynamique.
Selon le directeur général, on est à l’ère des fake news où l’information certifiée devient de plus en plus rare. Étant les grossistes de l’information, ‘’nous devons nous engager, fournir aux Sénégalais une information de qualité. C’est pour cela que nous avons engagé la réforme de notre site qui est devenu plus fluide avec des contenus diversifiés’’.
Concernant le nouveau bébé de l’agence de communication, le magazine ‘’Vitrine’’, Thierno Amadou Sy renseigne que c’est un mensuel qui traite l’information de façon efficace, mais surtout avec professionnalisme. ‘’Ce magazine sera porté dans nos kiosques, tous les mois. Ce sont ces réformes qui accompagnent cette agence de presse sénégalaise. Ce que nous voulons, c’est que nos autres collègues des médias puissent accéder à nos plateformes, avoir le maximum de contenus’’, dit-il.
Et de poursuivre : ‘’Les perspectives, c’est de nous positionner en tant que première agence francophone. On l’a été et on continue de l’être. C’est de rester sur cette dynamique. Nous travaillons sur des capsules vidéo. L’information ne traine pas chez nous. On est partout’’.
Par ailleurs, le magazine ‘’Vitrine’’ donne aussi la parole aux experts, à la diaspora, au monde de la culture et du show-biz.
Prenant la parole, le ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’Économie numérique a rappelé que l’APS joue un rôle primordial dans la collecte et dans la transmission de l’information. ‘’C’est un organe dont nous pouvons être certains que l’information qui y est donnée est une information préalablement vérifiée. Il est important que l’ensemble de nos médias de la presse sénégalaise et même internationale puissent toujours puiser des informations au sein de l’APS’’, souligne-t-il.
Fake news
D’ailleurs, vu la prolifération des fake news qui, aujourd’hui, sont un fléau qui menace même le journalisme, il est important, pour la survie de cette profession, de veiller à la crédibilité de l’information, à travers un traitement professionnel.
En effet, un journaliste ne fait pas du sensationnel ; il fait une collecte d’informations, les traite, les vérifie et les diffuse pour informer.
Face à la situation complexe, avec l’avènement des réseaux sociaux, Moussa Bocar Thiam a révélé qu’il y a un travail que le gouvernement est en train de faire, par rapport à ces réseaux sociaux. ‘’Nous allons effectivement dévoiler notre feuille de route au niveau national par rapport à la gestion de ces flux de données… Toutes les organisations, même de ce secteur, doivent prendre conscience que l’enjeu est de grande taille et que l’heure est grave’’, conclut-il.
POLITIQUE Selon Mamadou Ibra Kane, nos politiciens pensent que les journalistes sont nécessairement des opposants politiques… Lors du lancement officiel du magazine d’informations ‘’Vitrine’’ et de la nouvelle plateforme digitale de l’Agence de presse sénégalaise, le journaliste Mamadou Ibra Kane, patron de ‘’Stades’’ et de ‘’Sunulamb’’, a fait une interpellation de la situation actuelle du pays, face à la tension politique. Pour lui, le problème du Sénégal, c’est que nos politiques pensent que les journalistes sont nécessairement des opposants politiques, alors que cette vision est totalement fausse. ‘’Nous sommes des journalistes ; nous n'appartenons à aucun parti politique. Notre seule limite, c’est la morale’’, a-t-il martelé. Poursuivant son propos, il a lancé un message à ses confrères : ‘’Nous, médias sénégalais, devons comprendre que notre champ d’action, ce n’est plus le territoire national, ce n’est plus 196 000 km2. C’est le monde. Il faut que nous ayons des champions qui puissent aller à la conquête, de la sous-région et du monde, et que nous ne soyons plus des consommateurs de l’information des autres. Aujourd’hui, la plupart des pays ont des médias implantés ici au Sénégal, parce qu’ils ont besoin de l’information sur le Sénégal pour pouvoir favoriser leurs expansions économiques. Nous aussi, nous devons avoir des médias forts pour aller à la conquête des marchés de ces pays-là et il faut que nous ayons ces ambitions, ici au Sénégal.’’ Ensuite, s’adressant à ses hôtes et au ministre, il a déclaré : ‘’L’APS doit être dotée de moyens techniques et, aujourd’hui, c’est de plus en plus facile. Il n’y a pas longtemps, je discutais avec Babacar Diagne. Je lui disais que s’il voulait nous imposer le paiement des frais de diffusion sur la TNT et, en plus le CNRA coupe le signal des télévisions, la technologie est telle que je peux créer ma télévision sans le CNRA et le signal ne va jamais être coupé avec la technologie. C’est possible ! Donc, il y a une mutation technologique qui permettrait à l’APS d’être technologiquement performante.‘’ |
DIANA DIA (STAGIAIRE)