Publié le 29 Apr 2023 - 01:39
LA PAUVRETÉ GAGNE DU TERRAIN EN AFRIQUE ET DANS LE MONDE

La FAO et l’IPAR cherchent la parade

 

Depuis la survenue de la pandémie de Covid-19, la pauvreté ne cesse de croitre dans le monde. Selon les estimations des organismes internationaux chargés de ces questions, il faut changer les paradigmes dans les investissements, pour permettre aux populations de soutenir les effets de la conjoncture mondiale.

 

Selon des estimations récentes, ‘’la pandémie de Covid-19 a fait passer cinq millions de travailleurs supplémentaires et leurs ménages sous le seuil de pauvreté extrême. Les jeunes hommes et femmes, qui travaillent souvent dans des conditions formelles ou précaires, ont été particulièrement touchés. Le nombre de personnes sous-alimentées sur le continent a atteint 248 millions, et le PIB a diminué de plus de 2 % en 2020.

Le conflit entre la Russie et l'Ukraine pourrait compromettre davantage la sécurité alimentaire sur le continent. En même temps, le changement climatique et l'épuisement des ressources naturelles exigent un changement de paradigme pour ’produire plus avec moins’’’, a révélé cette semaine le Dr Yannick Fiedler, chargé du renforcement des capacités (investissement agricole responsable) de la FAO au niveau de la Division des partenariats et de la collaboration au sein du système des Nations Unies, lors d’un atelier de réflexion sur ‘’Promouvoir l’investissement responsable dans l’agriculture et les systèmes alimentaires et renforcer les critères de screening’’.

Selon lui, ‘’il est essentiel que les politiques de promotion des investissements et les régimes d'incitation soient renforcés non seulement à travers un meilleur ciblage des investissements, mais également à travers un ciblage plus diversifié des investisseurs’’. Car, ‘’au-delà de l'attraction des investissements à grande échelle, les régimes de promotion des investissements sont également des outils importants pour stimuler les investissements des acteurs locaux qui peuvent avoir un impact transformateur sur les systèmes alimentaires, le bien-être des personnes et les communautés. En particulier, davantage d'efforts sont nécessaires pour donner aux jeunes femmes et aux jeunes hommes, qui sont l'avenir de l'agriculture et des zones rurales, les moyens de s'engager dans l'agriculture et les systèmes alimentaires’’.

Dans ce sens, renseigne le Dr Fiedler, ‘’la FAO, en collaboration avec l’Initiative prospective agricole et rurale (IPAR) et d’autres partenaires, œuvre au Sénégal depuis 2018-2019 pour la promotion de l’investissement agricole responsable et ceux autour de deux volets’’.

Premièrement, indique le représentant de la FAO, le renforcement des politiques de promotion de facilitation des investissements agricoles responsables. Deuxièmement, un volet à l’appui aux jeunes agri-entrepreneurs. ‘’Sur ce qui est du volet des politiques et des programmes d’appui à l’investissement responsable, nous avons mené, depuis 2018, une série de formations sous-régionales impliquant les pays du bassin du fleuve Sénégal (Guinée, Mali, Mauritanie et Sénégal). Ce qui est ressorti des plans d’action du Sénégal que nous avons développés avec les représentants de différents ministères ayant participé à ce cycle de formation, c’était le besoin d’incorporer ces principes en investissement responsable dans l’agriculture et le système  alimentaire dans  les politiques de processus et de ciblage des investissements’’.

Maintenant, estime-t-il, ‘’la question est de voir comment nous pouvons mieux sélectionner les investissements qui contribuent au développement durable du Sénégal. Donc, c’est un processus qui date depuis 2019’’.

Selon Mme Bodian, Ndèye Yandé Ndiaye, responsable des programmes fonciers au niveau de l’IPAR, ‘’c’est un processus que la FAO avait lancé en collaboration avec le centre Columbia pour produire un rapport sur l’évaluation des procédures d’autorisation des investissements agricoles au Sénégal et on n’a impliqué l’IPAR pour revoir le rapport qui a été produit portant sur le processus d’approbation des investissements agricoles au Sénégal. Dans ce cadre, l’IPAR a fait des rencontres avec les institutions impliquées, mais surtout les acteurs, parce que pour apprécier le processus, il faudrait faire des études de cas sur le terrain, voir effectivement avec les acteurs locaux comment ça se passe, mais aussi s’entretenir avec les investisseurs eux-mêmes sur le terrain pour apprécier les activités, mais aussi leur point de vue sur le processus’’.

Dans ce sens, ajoute-t-elle, ‘’l’IPAR a jugé nécessaire de réunir l’ensemble des acteurs autour d’une table pour discuter de l’outil screening, des principes qui ont été développés par le comité de sécurité alimentaire, voire apprécier leur applicabilité dans le contexte sénégalais, mais aussi voir à notre niveau nos politiques et nos lois dans le cadre de ce processus, leur pertinence, leurs limites et leurs faiblesses’’.

Car, elle est convaincue de la nécessité de revoir les principes qui ont été développés par le comité de sécurité, ‘’c’est-à-dire la prise en compte des droits des communautés, la prise en compte de la protection de l’environnement, la participation au développement durable des communautés. Est-ce que ce sont des principes qui sont pris en compte par nos cadres institutionnelles et juridiques ? Et aujourd’hui comment essayer d’adapter la situation au niveau du Sénégal’’.      

IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)

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