Publié le 11 Jan 2025 - 22:08
2024, L’ANNEE DU PROJET

LA RETROSPECTIVE DE NIOXOR

Ce début d’année 2024 est marqué par la grande confusion et le chaos indescriptible, qui caractérisent le processus électoral entre un système de parrainage aussi indéchiffrable qu’inextricable et la volonté d’éviction des rivaux politiques.
 

Néanmoins, l’optimisme est de rigueur, chez Nioxor Tine, qui prédit même un coup de fil du président Macky Sall pour féliciter, dès le lendemain du scrutin, le favori de l’élection présidentielle, à savoir, Mr Bassirou Diomaye Faye.
 

Contexte d’avant présidentielle
L’embastillement de centaines de militants de l’Opposition, dont les principaux leaders du PASTEF ainsi que le refus arbitraire de l’administration électorale de se conformer aux décisions de justice ordonnant la réintégration de Mr Ousmane Sonko sur les listes électorales, loin de saper le moral des opposants, sont plutôt perçus comme des signes de faiblesse voire de désarroi de la part du régime agonisant de Benno Bokk Yakaar.
 

Mais le changement de locataire du palais présidentiel équivaudra-t-il pour autant à une véritable alternative sociopolitique, avec mise à terre (ou mise en terre) du système néocolonial ?
On percevait déjà, que pour y arriver, il aurait été préférable, que les partis d’opposition, au lieu de se crêper le chignon, se regroupent autour d’une plateforme politique, embryon d’un futur gouvernement d’union nationale de transition. Il serait chargé d’organiser, dans les plus brefs délais, des élections législatives transparentes et inclusives, ainsi qu’un référendum sur une nouvelle Constitution, comme celle issue de la Commission Nationale de Réforme des Institutions.

 

Conscient de la mauvaise posture dans laquelle se trouve son régime, le président Macky Sall tente un coup de force, en annonçant le 3 février, veille de l’ouverture de la campagne électorale, le report, sine die de la présidentielle initialement prévue, le 25 février 2024.
 

Cette félonie initiée par le parti démocratique sénégalais (P.D.S.) et soutenue par l’Alliance pour le République (A.P.R.) reposait sur le prétexte non avéré jusqu’à ce jour, d’une présumée corruption de certains Sages du Conseil constitutionnel. Elle cherchait à remettre en selle Karim Wade, éliminé de la liste des candidats définitivement retenus, pour parjure ; mais aussi à prolonger le mandat du président Macky Sall, très peu pressé de quitter les lambris dorés du pouvoir et enfin, accessoirement à larguer le candidat de Benno Bokk Yakaar, déjà donné perdant par les sondages occultes, circulant sous le manteau.
 

Ce putsch constitutionnel allait se heurter au désaveu cinglant du conseil constitutionnel, revigoré par la levée de boucliers massive dans le pays et à l’étranger et conduire au rejet des deux textes censés justifier le report de l’élection présidentielle au 15 décembre 2024, tout en signant l’arrêt de mort d’une autocratie en gestation.
 

La bourde politique monumentale, que constitue l’annulation de la présidentielle portée par deux formations politiques libérales ayant été aux affaires depuis la première alternance politique de 2000, traduit éloquemment l’impasse à laquelle est parvenu le système politique en vigueur dans nos pays néo-colonisés, depuis l’indépendance formelle des années 60.
Elle est aussi une confirmation de la détérioration de l’indice de démocratie du Sénégal, qui, selon The Economist Group, est passé du statut de « démocratie imparfaite » à celui de « régime hybride » voire même « autoritaire », à la faveur de multiples atteintes aux libertés, du coup d’Etat constitutionnel avorté, des coupures d’Internet et de signaux TV.
Refusant de se plier aux décisions du Conseil constitutionnel, juge en dernier ressort, dont les sentences ne peuvent plus faire l’objet de recours juridictionnel, le président Macky Sall appelle à la tenue d’un dialogue d’autant plus incongru, que tout le monde s’accorde sur le fait que l’urgence n’est pas de dialoguer mais de désarmer, de neutraliser des forcenés politiques, qui ont pris notre République bananière en otage.

 

Pour les observateurs avertis, le dialogue de Diamniadio correspond aux dernières convulsions du régime du Benno-APR, faisant ressembler leur fin de règne rocambolesque à un thriller politique palpitant avec comme acteurs, des « alchimistes politiques » maladroits, provenant de trois générations de « gangsters » politiques, faisant courir le risque d’une implosion de notre République.
 

Cette association de malfaiteurs politiques en rébellion contre la décision n°1/C/2024 du 15 février 2024 du Conseil constitutionnel, dirigée par un futur ex-président en fin de cavale et faisant preuve d’une outrecuidance sans nom, s’évertuait à saboter l’injonction des Sept Sages, en ignorant royalement le deadline fixé au 2 avril, date, à laquelle devait s’achever son deuxième et dernier mandat.
 

Ainsi donc, les deux mandats de Macky Sall avaient fini par dévoiler au grand jour, la lente agonie du système d’oppression néocoloniale, de même que l’impossibilité, pour les dirigeants africains, de perpétuer la grande mystification des alternances sans alternative, c’est-à-dire, sans remise en cause des intérêts des anciennes puissances coloniales.
 

Victoire de la coalition Diomaye Président
Comme prévu, la Coalition Benno Bokk Yakaar va subir une cinglante défaite au scrutin présidentiel. La victoire éclatante du candidat de la coalition Diomaye Président au premier tour, a pour conséquence de plonger les autres candidats dans un état de sidération, bientôt suivi d’un choc post-traumatique, à l’origine d’élucubrations (voire d’hallucinations) cherchant à discréditer la victoire du camp patriotique.
 

Ainsi, certains cercles apéristes évoquent un soi-disant deal entre le président Macky Sall et les dirigeants du PASTEF, le fameux « protocole du Cap Manuel ou de Terrou Baye Sogui » fruit de négociations finales (comme celles entre l’ANC et les tenants du système d’apartheid sud-africain, en 1991) entre un régime aux abois et un PASTEF en pôle-position. Les positions tranchées de cette formation politique sur le fléau de la mal-gouvernance et les méfaits de la dépendance néocoloniale laissent augurer d’une option résolue vers une véritable alternative sociopolitique.
 

Les nouveaux venus vont être d’emblée confrontés à un lourd héritage, dont l’endettement colossal constitue l’aspect le plus évident mais certainement pas le plus inquiétant, comparé à la déliquescence des mœurs politiques, aux contraintes du déséquilibre institutionnel et aux méfaits de la dépendance politico-économique, monétaire et même culturelle.
 

Le CPR Dooleel PIT-Sénégal, qui appelle à la matérialisation des ruptures attendues, plaide pour la réactualisation des idéaux des Assises nationales trahies par des forces de gauche affaiblies, devenues les « porteurs d’eau » de la bourgeoisie bureaucratique à laquelle elles semblent dorénavant liées par un pacte, à la vie à la mort.
 

C’est dire que le nouveau régime doit contourner une pléthore de pièges comme le scepticisme des couches moyennes, l’inertie de certains secteurs comme les syndicats, les féodalités maraboutiques et les sociétés secrètes ainsi que l’hostilité des lobbies pro-occidentaux, en élargissant sa base sociale, en vue de convertir le vote protestataire en vote d’adhésion au fameux projet patriotique.
 

Les premiers pas du nouveau régime
Même si à première vue, le peuple sénégalais semble avoir, lors de la présidentielle, donné son aval à cette ambition de rupture d’avec la domination néocoloniale, marque de fabrique du PASTEF, il y a comme une discordance entre l’influence électorale de ce parti et son niveau organisationnel de même que sa maturité politique. Tant et si bien que l’avenir du projet de transformation systémique va dépendre de la capacité du nouveau régime à s’élargir à d’autres segments de la classe politique, acquis aux principes de la rupture avec l’ordre ancien, ainsi que de l’appropriation par les masses, des idéaux promus lors des Assises Nationales, avec, en premier lieu, la refondation institutionnelle.

 

C’est durant cette année bénie, dont on espère toujours, qu’elle marque l’avènement d’une nouvelle République enfin libérée des chaînes de la domination néocoloniale, qu’est intervenu le quinzième anniversaire du blog de Nioxor Tine, qui peut être considéré comme un enfant du processus des Assises Nationales, ne serait-ce que, parce que sa naissance est intervenue, il y a quinze ans, le 7 mai 2009, deux semaines, avant la clôture des Assises Nationales, le 24 mai 2009. Mais il y a surtout que ce support digital de lutte anti-impérialiste dédié au parachèvement de nos souverainetés, à la refondation institutionnelle et à l’émergence citoyenne, va continuer, avec d’autres bloggeurs et chroniqueurs vertueux, hors des logiques strictement partisanes, d’œuvrer pour le progrès social, tout en veillant à concilier la pratique politique avec les exigences démocratiques et éthiques.
 

Il s’agit d’ouvrir des « chantiers immatériels », à l’image des autoroutes de la Démocratie et du train express du Renouveau, jusque-là dédaignés et renvoyés aux calendes grecques par les précédents pouvoirs, préférant des investissements somptuaires et électoralistes. Cela devra se faire dans le cadre d’une démarche politique reposant sur un solide socle programmatique, centré sur la rupture avec l’ordre néocolonial suranné, ainsi que sur la promotion des valeurs de bonne gouvernance, de justice sociale, de souverainisme et de panafricanisme.
 

Ironie du sort ! Au moment où le peuple sénégalais fait encore une fois montre de maturité démocratique, en désamorçant le putsch constitutionnel de Macky Sall et en permettant la victoire de forces patriotiques et progressistes, à l’issue d’élections transparentes et régulières, la France échappe de peu au péril fasciste représenté par Marine le Pen, ennemie jurée de l’Afrique et des panafricanistes.
 

Revenons au Sénégal, où entretemps, les rescapés de l’ancienne majorité font feu de tout bois, d’autant qu’ils ont perdu tout espoir d’infléchir le cours de la révolution démocratique en cours et ont essuyé une fin de non-recevoir à leurs tentatives de rejoindre le nouveau régime, de transhumer, comme ils avaient l’habitude de le faire lors des précédentes alternances.
Ils poursuivent donc les provocations tous azimuts et le harcèlement politique pour discréditer le nouveau pouvoir pastéfien et l’empêcher d’acquérir une majorité parlementaire, en vue de dérouler son projet présenté le 14 octobre, au CICAD. Entre les railleries sur l’incompétence du premier ministre, incapable de faire sa déclaration de politique générale, le renvoi vexant du ministre des finances, venu pour animer le débat d’orientation budgétaire et le chantage de vote d’une motion de censure, tout y passe ! Mais le comble, c’est que l’ancienne majorité se met à caresser le rêve chimérique de perpétrer un nouveau putsch parlementaire, en empêchant le nouveau président de dissoudre l'Assemblée Nationale.

 

C’est au bout de quatre mois de guérilla parlementaire ennuyeuse et épuisante, que le Sursaut Citoyen, une Coalition de la Société Civile, interpelle le nouveau pouvoir, à travers une conférence de presse, sur le respect des engagements pris lors de la signature du pacte national de bonne gouvernance, dans le cadre de la problématique des conclusions nationales. Alors que le parcours de PASTEF, sa lutte sans merci contre la mal-gouvernance, les atteintes aux droits et libertés et la dépendance néocoloniale incitaient à l’optimisme, quelques signaux lancés depuis son accession au pouvoir s’avèrent préoccupants.
 

Il s’agit, entre autres, de cette propension à user, de manière pragmatique, de l’arsenal juridique controversé, légué par le pouvoir apériste comme les interdictions quasi-systématiques des manifestations des travailleurs, les condamnations unilatérales des initiatives de résistance populaires comme UBBI DEUK, les déguerpissements des marchands ambulants sans mesures d’accompagnement et des lois portant sur le délit d’offense au chef de l’Etat et sur la diffamation…etc.
 

Sans remettre en cause la bonne foi du duo Diomaye-Sonko, des forces acquises au renouveau démocratique de notre Nation appellent au parachèvement de la révolution démocratique en cours.
 

Dans ce cadre, il est indéniable que quelques actes forts sont posés (lutte contre la prédation foncière, publication des rapports des organes de contrôle, lancement d’audits dans certaines sociétés ou établissements publics, timides efforts de réduction du train de vie de l’Etat, publication de la liste des navires de pêche, mesures symboliques de baisse des prix des denrées de première nécessité, inversion de la dynamique pro-impérialiste de la politique étrangère…), mais le peuple reste sur sa faim.
 

D’autres décisions relèvent d’une certaine naïveté politique, comme la nomination à des ministères de souveraineté, de personnalités non membres de la mouvance PASTEF, uniquement sur la base de leurs profils et expériences, de même que ces fameuses « Assises de la Justice », tenues sous la férule d’une magistrature, jusque-là inféodée au système.
Cette innocence nous change, bien sûr, du cynisme froid et calculateur auxquels nous avaient habitué les hommes politiques (socialistes et libéraux) de notre pays, mais il est prouvé qu’au cours de toutes les révolutions, il y a toujours eu des fossoyeurs ou des restaurateurs, nostalgiques de l’ordre ancien.

 

Il est donc indispensable, qu’au-delà des quelques mesures symboliques et effets d’annonce laissant augurer de nouvelles pratiques politiques vertueuses, on pose de véritables actes de rupture, dont le premier serait de refonder, de fond en comble, par une nouvelle Constitution, cet Etat néocolonial failli ! Dans cet exercice, l’héritage réactualisé des Assises nationales sera d’un apport précieux.
 

Veillée d’armes d’avant-législatives
Il s’agit donc de tirer les bonnes leçons institutionnelles de la victoire du camp patriotique ! Nous partons du postulat, que l’échec de nos deux premières alternances résulte de l’entêtement des régimes, qui en sont issus, à ignorer les impératifs d’un véritable dialogue politique tourné vers la réforme radicale de l’hyper-présidentialisme, avec une véritable séparation et un équilibre des pouvoirs. Le camp patriotique constitue, dans la phase historique actuelle, le dernier rempart d’un renouveau démocratique, surtout depuis la désertion des anciens combattants de la gauche marxiste.
 

Une simple victoire électorale du camp patriotique aux prochaines législatives ne permettra cependant pas d’atteindre les objectifs de transformation systémique. Il faudra surtout miser sur une nouvelle Constitution porteuse de ruptures systémiques.
 

Au mois de septembre, l’animateur du blog de Nioxor Tine accorde un entretien à l’équipe d'Africa Globe TV
Il s’agit du Dr Mohamed Lamine Ly, chroniqueur, qui a toujours préféré, loin des caméras, l’exercice solitaire de partage de ses analyses à travers son blog. Membre des cadres du PIT, il fait partie de ceux qui souhaitent que soient opérées les réformes de l’intérieur de cette formation politique. Ce qui a conduit à la mise sur pied de "DOOLEEL PIT". Soutien du régime actuel et membre de la coalition Diomaye Président, Mohamed Lamine Ly veut cependant, conserver une certaine liberté de parole.

 

La date des législatives anticipées au 17 novembre 2024 avait déjà été fixée, le 12 septembre, par le président de la République en même temps qu’il avait annoncé la dissolution de l’Assemblée Nationale.
 

On observe une ferme résolution du camp patriotique et des panafricanistes de la sous-région à clore le chapitre de la Françafrique, avec une option résolue vers l’enterrement du système néocolonial honni, par la confirmation du positionnement patriotique lors des législatives.
 

Même s’il faut le prendre avec des pincettes, car il est basé sur des normes de démocratie représentative de type occidental avec toutes ses limites, l’indice de démocratie publié par the Economist Group met en évidence une détérioration du classement du Sénégal, qui a régressé de quatre places en 2023, passant à la 83ième place sur 165. De fait, on a pu constater que notre démocratie électorale était en berne, entre 2012 et 2024, sans compter de multiples atteintes aux droits humains.
 

Sous l’ère PASTEF, des signaux encourageants sont notés comme la nomination d’un ministre de l’Intérieur apolitique, une approche plus bienveillante de l’administration électorale et l’engagement du nouveau régime de ne pas utiliser les moyens de l’Etat durant la campagne électorale…
 

Dans cette période charnière, où le nouveau pouvoir est encore minoritaire au Parlement, l’opposition, dont la plupart des têtes de pont sont suspectées d’être des délinquants à col blanc, fait montre d’une agressivité à nulle autre pareille, espérant renverser la vapeur au soir du 17 novembre, jour des législatives et d’instaurer une cohabitation avec le régime en place.
 

Dans cette grande confusion, une vérité émerge, à savoir qu’il sera impossible de venir à bout de cette maffia, qui a traversé tous les régimes depuis l’avènement de nos fausses indépendances, en usant des mêmes outils institutionnels.
 

A titre d’exemple, nous citerons l’arsenal juridique répressif et le maintien du même mode de scrutin tant décrié, avec ses tares rédhibitoires, comme celle de faire la part trop belle aux pouvoirs établis de transformer le Parlement en une caisse de résonnance de l’Exécutif ainsi que les difficultés extrêmes à contrecarrer la dynamique des Grands Electeurs plus connue sous le nom de transhumance. Ce ne sont là que quelques illustrations de l’ampleur de la tâche, qui attend le camp patriotique.
Il est donc indiqué de faire bon usage de la prochaine victoire électorale.

 

Près de dix jours avant le scrutin législatif devant arbitrer entre partisans et adversaires de la transformation systémique, l’ancien envoyé spécial de Macron publie une lettre, dans laquelle il critique vertement ses successeurs au pouvoir. Rappelons que le 1er avril 2024, Mr Macky Sall avait gratifié ses « camarades » républicains, d’une lettre d’adieu, qui s’avère maintenant, n’avoir été qu’un gros poisson d’Avril, si on prend en compte le fait qu’il a repris service, en dirigeant la liste de la Coalition contre-nature TAKKU-WALLU regroupant les « frères ennemis » du PDS et de l’APR.
 

La présence inopportune voire indécente de cet apprenti autocrate dans ces joutes électorales censées inaugurer une nouvelle ère de renouveau démocratique et rompre définitivement avec un style de management clivant et tyrannique n’a fait qu’exacerber les antagonismes. Elles contribuent aussi à retarder encore davantage, la pacification de l’espace politique, qui continue d’être régi par la « philosophie du bunker », où les acteurs politiques construisent des « murs » et s’enferment dans leurs « camps retranchés ».
Il fallait, donc, déconstruire les fables de l’opposition et leurs narratifs mensongers, qui cherchent à faire capoter le projet de transformation systémique et à restaurer le nouvel ordre néocolonial.

 

Deuxième déroute du camp de Macky Sall aux législatives

Les législatives du 17 novembre confirment les résultats de la présidentielle. Cette victoire du camp patriotique est d’autant plus étincelante, qu’elle fait suite à 8 mois de guérilla politicienne ininterrompue, de pilonnage médiatique soutenu et continu allant jusqu’à des agressions sanglantes durant la campagne électorale (comme à Saint-Louis, Dakar et Koungheul).
 

L’électorat sanctionne, au passage, la Sainte Alliance contre-nature que constitue l’Inter-Coalition artificielle regroupant pêle-mêle APR, PDS, Taxawu etc. sur la base d’une plateforme anti-PASTEF mais surtout de continuité néocoloniale.
 

Ce succès électoral couronne une décennie de lutte du PASTEF, pour déraciner le système néocolonial, un parcours marqué par une progression électorale continue, depuis le score de

1,13% lors des législatives de 2017 à celui avoisinant les 55% lors des présentes joutes électorales et un taux de participation satisfaisant, supérieur à celui des législatives de 2022 et surtout à celui de 2012.
 

Il reste maintenant au PASTEF à s’atteler à l’édification d’une nouvelle République en:
- se distanciant encore plus des canons de la pensée économique libérale,
- bannissant l’intolérance et le patriotisme de parti,
- renforçant la participation des citoyens à la prise de décision politique (démocratie participative) et
- mettant en œuvre les réformes institutionnelles, selon le modèle préconisé par les Assises Nationales.

 

Ces victoires électorales de l’année 2024 ne constituent, pour le camp patriotique et anti-impérialiste, qu’une première étape d’une révolution démocratique et citoyenne, à laquelle le peuple sénégalais a montré son adhésion sans faille, même si on observe un début de démobilisation que traduit un net fléchissement du taux de participation passé de 61,30% à 49,72% entre la présidentielle et les législatives.
 

Ce léger gap de ferveur populaire renvoie à plusieurs facteurs, que sont le manque d’unité idéologique du camp patriotique, l’absence d’option idéologique tranchée, l’impatience populaire face à ce qui est vu comme un retard à satisfaire la demande sociale, sans oublier les séquelles de l’idéologie carcérale d’Etat, se traduisant par les atteintes aux libertés, notamment celles d’expression et de manifestation.
 

C’est pour toutes ces raisons, que le régime PASTEF doit faire attention aux risques d’un scénario chilien, caractérisé par de fortes ambitions d’instaurer un régime anti-impérialiste, sans remettre en cause le cadre institutionnel d’une démocratie libérale.
 

Avec une majorité écrasante de 130 députés sur 165, le parti PASTEF et ses alliés vont tranquillement adopter les lois de finances initiale et rectificatives, en partant de leur vision consignée dans l’agenda national de transformation systémique.
 

Le premier ministre va clôturer l’année en beauté avec sa brillante déclaration de politique générale, qui a le mérite de la clarté de ses objectifs, même si c’est le difficile, qui sera le chemin, surtout, si on occulte les problématiques essentielles de la refondation institutionnelle.
 

De par son histoire politique marquée par des contacts précoces (il y a plus de 3 siècles), avec les normes de la démocratie bourgeoise et sa géographie qui le prédispose à la tolérance et à l’ouverture, notre pays dispose de réelles potentialités pour aller vers une nouvelle ère de refondation et de libertés. Cela signifie, qu’en raison du niveau de conscience politique élevé des masses populaires sénégalaises, il est possible d’initier un schéma révolutionnaire original, avec le minimum de coercition, sous le sceau de la liberté et de la justice.
Il faudra mettre en œuvre des réformes courageuses pour revoir notre système électoral, en supprimant la prédominance du scrutin majoritaire à un tour (raw gaddu). Le Parlement doit devenir le centre d’impulsion de la vie politique, avec un premier Ministre déterminant la politique de la Nation et comptable de sa mise en œuvre devant la représentation nationale, ce qui implique de mettre fin à l’hyper-présidentialisme obsolète.

 

Il faudra aller plus loin que les Assises de la Justice, en refondant entièrement le système judiciaire et en expurgeant, le plus rapidement possible, de nos lois et règlements, toutes les dispositions liberticides qui y figurent.

Nous formulons le vœu pour que notre pays puisse, au cours de cette année 2025, marquer des pas décisifs dans le processus de transformation systémique, ce qui, à notre humble avis passe une refondation totale et complète de l’héritage institutionnel désastreux laissé par plusieurs décennies de domination néocoloniale. 

 

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