‘’Baba procurait de la joie à tous les supporters de la JA’’
C’est avec amertume que Lamine Mboup vit le décès de Baba Touré, ancien international et joueur de la Jeanne d’Arc de Dakar. Après l’avoir accompagné dans sa dernière demeure, ce dimanche, au cimetière de Pikine, le fils de Gutenberg, lui aussi ancien de la JA et des Lions, témoigne que son ‘’grand frère’’ avait enchanté tout le monde du foot.
‘’Baba nous a fait faux bond. Parce que le président Djamil Faye (de Guédiawaye FC) m’a dit qu’il était à leur fête et qu’il avait même pris la parole pour demander à la mairie d’accompagner l’équipe de Guédiawaye. Il était très bien habillé. Il était retourné chez lui pour prier vers 21 heures. Et c’est là qu’il est parti. Nous de la Jeanne d’Arc de Dakar (JA), surtout ma famille et moi, avons très mal. Je me rappelle ce match entre la Jeanne d’Arc et Fatick qui s’était soldé par (7-1). Baba, qui était dans l’équipe de Fatick, en avait montré de toutes les couleurs à la JA.
Il n’était plus reparti parce que mon père (Gutenberg Mboup, ancien président de la JA) avait dit : ‘celui-là, je le prends’. Baba a vécu dans notre maison, il était un frère pour nous. Mon grand frère qui partageait sa chambre avec lui était en pleurs aujourd’hui. Mon frère a tellement mal. Je me rappelle un jour que j’étais avec lui, Léopold Diop et un supporter de Ouakam au stade. Mon père me disait : ‘Tu n’arrives même pas au petit doigt de Baba. Il était, avec Roger Mendy, les meilleurs footballeurs de tous les temps du Sénégal’. Il portait Baba dans son cœur.
‘’Baba Touré m’a mis en transe’’
Baba Touré m’a mis en transe quand j’étais jeune. Il me disait : ‘Fils, demain, n’aie pas peur, viens au stade.’ Quand il s’agissait d’un JA-Jaraaf, je tremblais mais Baba me réconfortait. Il me disait : ‘Viens au stade, tu ne rentreras pas en pleurs’. Baba avait une aura que même Platini, ni Messie n’ont. Quand il entrait, tout le stade se mettait debout pour scander son nom. Et il procurait de la joie à tous les supporters de la JA et des supporters du football parce qu’il avait du génie. Celui-là, aucun supporter ne pourra l’oublier. Aujourd’hui, j’ai pleuré mais j’ai été comblé par ces anciens internationaux qui étaient tous venus (à l’enterrement). Il devait avoir les mêmes honneurs que les autres.
‘’Abdoulaye Diaw le comparait à Kempes’’
Baba ne doit rien à personne. Je me rappelle un soir où il est revenu d’une sélection nationale. Il arrive à la maison, il ouvre ses deux valises et dit : ‘Tout ça, je le donne aux gens’. Il partageait son argent avec ses amis. Vous savez ce qu’était sa deuxième phrase ? Le sourire !
Abdoulaye Diaw le comparait à Kempes. Il ne l’appelait plus Baba Touré mais Mario Kempes qui faisait tout avec l’Argentine. Il faut qu’on fasse honneur à ces anciens qui se sont cassé les dents pour défendre les couleurs nationales.
Adama Coly