Publié le 10 Feb 2016 - 23:34
LES ACTEURS S’EXPRIMENT

Pourquoi nous sommes revenus

 

Les motivations diffèrent. Mais la finalité est la même. De ‘’Xalam’’ à ‘’Baobab’’ en passant par le ‘’Sahel’’, tous  sont revenus activement dans la musique et ont retrouvé leur public.

 

Quels peuvent être les motifs d’un groupe de musique pour signer un come-back après plus d’une vingtaine d’années d’absence. Les réponses sont nombreuses mais les plus valables sont sans nul doute celles des principaux acteurs.

‘’Le ‘’Xalam’’ ne s’est jamais dissous. C’était juste une pause qui s’est avérée un peu longue mais on n’a jamais arrêté. A un certain moment, on avait envie de voir autre chose, que chacun essaie de voir ce qu’il peut faire à côté. Cela se passe ainsi dans tous les grands groupes d’ailleurs. Il y a des groupes anglais qui restent 3 ans sans se voir. Egalement, on ne jouait pas qu’au Sénégal, on jouait à l’étranger’’, informe le pianiste de ‘’Xalam’’ Henry Guillabert. Balla Sidibé, Rudy Gomis et Cie quant à eux, sont revenus sur la scène sur proposition d’un producteur anglais, Nick Gold, et grâce au soutien de Youssou Ndour. La reconstitution n’a pas été évidente mais ils y sont arrivés quand même. ‘’Il y a eu des contacts entre Nick Gold et Youssou Ndour.

Ce dernier m’a appelé pour me dire que l’Anglais avait besoin de nous. Youssou Ndour est un gars honnête. Il nous a mis en contact avec lui et l’une des employées de Nick Gold qui s’appelle Jenny. Elle nous aidait parce qu’on ne parle pas anglais. Je profite de l’occasion pour  remercier le leader du Super étoile, parce qu’il pouvait dire qu’il ne connaissait pas le ‘’Baobab’’. D’autres l’ont fait. Il y en a même qui ont dit que les musiciens du ‘’Baobab’’ sont morts. On a reconstitué après le groupe avec difficulté mais on y est arrivé quand même. On a pu faire une tournée en Angleterre en 2001. On a signé un contrat pour dix ans et on travaille encore avec lui’’, renseignait Balla Sidibé dans un entretien avec EnQuête.

Le ‘’Sahel’’ a aussi repris du service dernièrement. ‘’On a remis ‘’Sahel’’ parce que c’était une très belle musique. La musique ici au Sénégal est une musique de kleenex. On se mouche avec et on la jette à la poubelle. Une musique de mode. Quand on joue en France, c’est le comble. On n’imagine même pas que c’est un Sénégalais qui joue. On reconnaît la force de sa musique quand on voit que son public est composé de Français et d’autres nationalités. C’est ce qui montre que la musique n’est pas destinée à un seul public’’, argue le lead vocal du ‘’Sahel’’ new look, Idrissa Diop.

En outre, ceux qui pensent que ces ‘’papys’’ ont un public composé de gens du 3ème âge doivent changer d’avis. ‘’On voit des personnes âgées et des gens moins âgés que nous. On voit également des jeunes qui s’intéressent à ce que fait ‘’Baobab’’. J’ai vu récemment un jeune qui m’a dit qu’à chaque fois que le ‘’Baobab’’ joue, il vient parce qu’il est fatigué d’écouter certains musiciens’’, avouait à EnQuête Balla Sidibé. C’est pareil ou mieux encore chez Xalam. ‘’Notre public est composé de plusieurs générations parce qu’on a commencé très jeune à créer cette musique que l’on entend maintenant. Donc, elle était avant-gardiste avant et pendant les années 80.

Ces gens qui écoutaient notre musique ont eu des enfants qui sont nés dans des maisons où on n’écoutait que ces mélodies et qui ont apprécié. C’est ce qui fait que quand on voit ‘’Xalam’’, on voit plusieurs générations’’, dit Henry Guillabert. L’un des leads vocaux du ‘’Baobab’’, Rudy Gomis, va plus loin, ‘’en général, dit-il, tout nouveau est tout beau. Mais cela ne veut pas dire que toute chose nouvelle est belle. Et cela ne veut pas dire non plus que toute chose nouvelle est meilleure. Nous touchons à tout. Cependant, il y a des jeunes qui viennent nous voir et quand on les regarde, on a l’impression qu’ils ont vu des vampires. Les rappeurs ont repris des chansons du ‘’Baobab’’. Ils ont remixé c’est vrai et changé des notes, mais ça reste du ‘’Baobab’’. Cela démontre qu’un morceau bien conçu reste éternel comme celui qui l’a conçu.’’

AMINATA FAYE ET BIGUE BOB

 

Section: 
LANCEMENT D’AFRICA MUSIC & CHARTS : Vers une certification de l’industrie musicale francophone
BALLET NATIONAL  LA LINGUÈRE ET STEP AFRIKA DE L’USA : Un succulent cocktail de stepping et de sabar
EXPOSITION "LA MÉLODIE DES COLOMBES" : Une incitation à prévenir les risques d'éruption d'un conflit
THIAROYE 1944-2024 : Le Sénégal face à son histoire, la France face à ses responsabilités
VERNISSAGE DE L'EXPOSITION "VOIX DU SILENCE : TRACE ET RÉSONANCE" : Lever le voile sur l'avortement clandestin
PREMIÈRE ÉDITION SOTILAC : Le Sénégal hisse les voiles du tourisme de croisière
ATELIER ‘’DAKAR AU FIL DES ARTS’’ À L’IFD : Une ville contée en sonorités
EXPO "TRAITS ET LETTRES" AU CARRÉ CULTUREL : Le pouvoir de l'art dans l'éducation et la transformation sociale
AVANT-PREMIÈRE « AMOONAFI » DE BARA DIOKHANE : L'art, l'histoire et le droit au service de la mémoire
EXPOSITION "SYMBOLES DE LA VIE : AU-DELÀ DU REGARD" : Réflexions sur la condition humaine
LE SYNPICS ET CONI IA LANCENT UNE FORMATION : Vers une révolution technologique du secteur médiatique
LIBERTÉ DE PRESSE ET DROIT À L’INFORMATION : RSF appelle les députés à instaurer quatre réformes
BIENNALE OFF : L'Orchestre national raconté à Douta Seck
EXPOSITION FALIA La Femme dans toutes ses facettes
MUSIQUE À L’IMAGE : Plusieurs jeunes formés au Sénégal
CÉLÉBRATION 50 ANS DE CARRIÈRE : L’Orchestra Baobab enflamme l’Institut français de Dakar
15e ÉDITION DE LA BIENNALE DE DAKAR : Seulement deux prix remportés par le Sénégal
BIENNALE DE DAKAR : Un éveil artistique, selon Bassirou Diomaye Faye
CÉRÉMONIE D'OUVERTURE DE LA 15e ÉDITION DE LA BIENNALE DE DAKAR : Dak’Art pour un voyage culturel
EXPOSITION ‘’FAIRE LIEU’’ À DAKAR : Cinq lieux africains comme espaces de transformation