Un secteur en plein boom
Le Sénégal se démarque d’autres pays ouest-africains par la longue histoire faite de contacts et d’échanges entre Africains et Européens avant la colonisation. Parallèlement aux formes traditionnelles de communication interpersonnelle et collective existant depuis longtemps dans les sociétés africaines s’installent peu à peu les premiers média de communication introduits par le colonisateur français : la presse écrite et le livre.
Avec le développement dynamique des médias sénégalais et la prolifération des titres et des chaînes, le tout sur un marché restreint, la qualité des contenus n’a pas évolué au même rythme. Dans le secteur audiovisuel, le Haut Conseil de l’Audiovisuel (HCA), a exhorté à plusieurs reprises la télévision nationale à remplir sa mission de service public et d’information équilibrée. Il est souvent reproché à la presse populaire, d’outrepasser les règles essentielles de la déontologie, de violer la vie privée des gens ou de tenir des propos diffamatoires.
La lecture d’articles de presse « people » ou traditionnelle, démontre fréquemment que l’auteur n’a pas consacré suffisamment de temps à la collecte et à la vérification des informations qu’il présente. A cela s’ajoute le nombre élevé de dépêches ou communiqué de presse qui sont reproduits sans aucune interrogation critique ni traitement de l’information. Une analyse des sujets traités, si superficielle soit-elle, laisse entrevoir une prédominance de la politique. L’action du gouvernement, les déclarations des partis politiques, celles de leurs dirigeants ou d’autres personnalités, prennent toujours le devant, tandis que des questions d’ordre social ou économique sont reléguées au second plan.
En dépit des ambitions démocratiques et pluralistes affichées depuis longtemps, d’un cadre juridique permettant l’attribution des concessions de télévision privée, et de l’intérêt manifesté par plusieurs groupes, le gouvernement et le ministère de tutelle ont jusqu’à aujourd’hui, refus de manière tranchante, la libéralisation de l’image télévisée.
En conclusion, le débat relatif à la communication des masses se déroule jusqu’à maintenant et la façon presqu’exclusive dans les colonnes de la presse écrite. Cette situation semble trouver son origine, autres, dans l’absence de la communication et des médias dans les programmes universitaires. Si le présent recueil contribue à impulser l’inscription de ces derniers dans les curricula des sciences sociales, politiques, économiques, il aura rempli sa mission. C’est le but visé à travers cette contribution.
Salif KANTE
Master en relations publiques à l’Université FAMU
(Florida Agricultural and Mechanical University)-TALAHASSEE - USA