Publié le 25 Aug 2014 - 21:23
LEVEE DU CORPS A L’HOPITAL PRINCIPAL DE DAKAR

Bassirou Faye quitte à jamais Dakar pour la terre de Diourbel

 

A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournerons. Ce message a retrouvé tout son sens hier à l’occasion de la levée du corps de Bassirou Faye, étudiant qui a perdu la vie suite à une grève pour réclamer des bourses. Tristesse et émoi ont marqué la cérémonie de levée du corps à laquelle de nombreux étudiants ont assisté.

 

‘’Bassirou sera inhumé au cimetière ‘’Champ de courses’’ de Diourbel ‘’, c’est sur ces mots que la cérémonie de la levée du corps a pris fin, laissant place aux salamalecs d’usage et aux présentations des condoléances à la famille éplorée. Sur un brancard, la dépouille mortelle, ensevelie dans un drap en fleurette aux couleurs marron et beige, est transportée dans l’ambulance climatisée des sapeurs-pompiers à destination de Diourbel, lieu de sa dernière demeure.

La tristesse se lit sur tous les visages, causant l’émoi chez les âmes les plus fragiles, comme cette jeune fille qui n’a pu s’empêcher de s’évanouir. Ceci n’empêchera pas l’ambulance de franchir le portail de la morgue du centre hospitalier à la tête d’un convoi de plus d’une dizaine de bus. L’étudiant qui s’était régulièrement inscrit en première année de Maths physique à la faculté des sciences et techniques quitte Dakar, mais cette fois-ci pour toujours. Il va reposer (éternellement) sur la terre de son enfance, Diourbel.

Hier matin, l’entrée de la morgue de l’hôpital Principal de Dakar était grouillante de monde. Difficile de se frayer un chemin devant une foule d’étudiants venus assister à la levée du corps de leur camarade tombé au front jeudi 14 août à la suite d’une grève pour réclamer des bourses. 10 heures, parents de la victime, étudiants, hommes politiques, syndicats enseignants, personnels de l’Université, membres de la société civile…, tout le monde était présent dans un silence de cathédrale. Le Directeur de cabinet (DC) du président de la République Mouhamadou Makhtar Cissé est venu représenter le gouvernement, accompagné de la présidente du conseil économique social et environnemental (CESE), Aminata Tall.

Toutefois, l’entame de la cérémonie est marquée par des témoignages venant de toute part. A tour de rôle, les intervenants se sont succédé sous le chapiteau. Le représentant des étudiants sera le premier à s’épancher. Fortement affecté, Mourtalla Guèye déclare : ‘’Nous allons continuer le combat par la force de l’argument ‘’ ; avant de poursuivre que c’est un ange qui s’est fait abattre dans un champ de combat. Pour lui, Bassirou, étudiant en Mathématique, pouvait même être cet expert balistique qu’on est allé chercher trop loin. Dépité et ayant du mal à terminer son discours, il explique que Bass n’était pas dans le besoin et qu’il était plutôt animé par le désir de combattre pour une cause commune ; car dit-il, au moment où il recevait la balle, il avait de l’argent dans sa poche.

Lien entre Bassirou Faye et Cheikh Anta Diop

Le discours de Mourtalla Guèye était rythmé par des cris en filigrane et des évanouissements de personnes sous le choc. Assis pour la plupart à même le sol, un sentiment de colère se lisait ainsi sur les visages des étudiants. A Aboubacry Mbodji de la Raddho de rassurer que son organisation a le devoir de mener une enquête indépendante et qu’elle l’a d’ailleurs commencée. ‘’Nous allons rencontrer la famille, les témoins clés, le recteur, le personnel de l’Université et tous les acteurs pour que la lumière soit faite sur ce drame ‘’, promet-il.

En outre, dans l’émoi et la tristesse, le porte-parole de la famille d’Abdourahmane Bocoum ne s’est pas fait prier pour établir un lien entre Cheikh Anta Diop et Bassirou Faye. Il révèle que le 02 février 1986 était marquée par la mort de Cheikh Anta Diop, illustre fils du Baol, date à laquelle est née Bassirou Faye dans une clinique de Dakar. Il avait fait de Cheikh Anta Diop son idole, confie-t-il ; avant de rajouter qu’il voulait s’armer de sciences comme son idole. ‘’Un matin du 14 août, l’éclair d’un bras armé l’a foudroyé dans son envol. Le disciple a rejoint son maître dans l’éternité’’, a-t-il conclu.

Seydina Bilal DIALLO

 

 

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