Publié le 4 May 2012 - 14:54
LIBERTÉ DE LA PRESSE - MAME LESS CAMARA

''Il faut en finir avec les médias d'Etat ou gouvernementaux''

Mame Less Camara

 

Lors d'un panel sur le ''rôle de la presse dans le processus et la consolidation de la démocratie'', organisé par la Convention des jeunes reporters du Sénégal (CRJS), le journaliste Mame Less Camara a invité les médias publics à servir les populations.

 

Les médias financés avec l'argent du contribuable sénégalais doivent satisfaire le droit de celui-ci à l'information et à la vérité, a soutenue le journaliste Mame Less Camara, qui intervenait lors d'un panel organisé par la Convention des jeunes reporters du Sénégal (CRJS) à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée hier. ''Vu l'évolution de la démocratie au Sénégal, le temps est effectivement venu que le contribuable qui paye pour le service public de l'audiovisuel notamment soit également le principal bénéficiaire de ce service'', a-t-il affirmé, relevant que le temps est venu de faire primer le droit du public à l'information sur toute autre considération.

 

Pour M. Camara, il faut ''en finir avec les médias d'état ou gouvernementaux'' car ce n'est pas au gouvernement de profiter du service public. Le chemin parcouru par le Sénégal en politique devrait avoir un impact dans le secteur de la presse, a-t-il indiqué. D'après lui, le nouveau gouvernement devrait s'atteler à cette question pour permettre au public d'avoir avec la télévision ''une relation de confiance car le service public accepte la différence et se soumet au respect de la déontologie''.

 

''Le service public n'existe pas s'il est directement aux ordres de l'exécutif et si les journalistes fonctionnent comme un régiment de presse'', a avancé Mame Less Camara. Selon lui, le ''mal'' serait issu de la colonisation. A ce propos, il a dit : ''Nos radios en Afrique étaient des instruments d'information pour des tâches à accomplir et non des médias qui suscitent la participation des populations dans le sens d'une promotion des droits de l'homme et de la démocratie''.

 

 

Financer le service public pour ''libérer le marché de la publicité''

 

Toutefois, a indiqué le journaliste, ''toutes ces différences dans lesquelles s'engagent les citoyens doivent trouver leurs reflets dans un média de service public, un aspect vers lequel il faudra évoluer et en payer le prix''. Pour cela, M. Camara a rappelé qu'il faudra mettre le service public de l'information à l’abri d'un certain nombre d'aléas comme le manque de financement. Il a cité à ce sujet le cas de la Grande-Bretagne et de l'Allemagne.

 

''Le service public doit bénéficier de l'argent public pour son fonctionnement et l'accomplissement de sa mission, poursuit Mame Less Camara. Et cela aurait l'avantage de libérer le marché de la publicité au profit des entreprises de presse privées qui pourraient trouver ainsi des moyens financiers.'' La ''nécessité'' pour les médias publics de dominer le marché de la publicité au détriment des médias privés, constituerait une véritable menace pour ces derniers.

 

 

Double régime conventionnel

 

Intervenant lors du panel, Bouna Manel Fall, enseignant à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis et au Centre d'études des sciences et techniques de l'information (CESTI), a traité de ''l'évolution du cadre juridique et institutionnel'' des médias. M. Fall a mis en exergue l'existence d'un double régime conventionnel, la convention collective et celle dite ''maison'' de la Radiodiffusion télévision sénégalais (RTS, chaîne publique). À ce sujet, il a estimé que la ''convention maison'' de la RTS a entraîné un ''boum des salaires''.

 

''Une dichotomie s'observe entre le secteur privé et public. Elle s'explique par une distorsion de la rémunération dans le secteur privé'', a expliqué M. Fall en regrettant le sort réservé aux journalistes des médias communautaires. ''Ils ont droit à l'information car ils touchent les coins les plus reculés, a-t-il défendu. Tous ceux qui ont le même statut professionnel doivent être rémunérés au même niveau''. Un sentiment que ne partage pas le journaliste Abdou Latif Coulibaly qui, lui, estime que les médias communautaires n'ont pas de but commercial mais relèvent plutôt du bénévolat.

 

ANTOINE DE PADOU

 

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