Paris, champion enchanteur

Une nouvelle fois, le PSG a dominé la Ligue 1 de la tête et des épaules. Ce qui pourrait certes sembler extrêmement redondant, y compris pour les amoureux du club de la capitale. Mais s’il fallait hiérarchiser les désormais treize sacres du club de la capitale, à commencer par les onze de l’ère QSI, cette mouture 2024-2025 arriverait très haut dans le classement.
Il était une fois, par un bel après-midi ensoleillé de printemps, un ogre qui dévorait une treizième fois son championnat national. De quoi se détacher encore un peu plus tout en haut du palmarès du football tricolore. Si l’ambiance sera restée relativement feutrée tout au long de la rencontre pour l’un des très rares matchs disputés en journée cette saison au Parc des princes, l’heure était tout de même à la fête.
Pas avare en banderoles et en messages tout au long de la partie, le virage Auteuil anticipait même un tout petit peu les célébrations d’un écrit brandi une dizaine de minutes avant le coup de sifflet final. « Une équipe qui rassemble et qui nous ressemble, fiers d’être champions à 10 minutes du terme », pouvait-on lire. Comme un symbole de ce que ce collectif version Luis Enrique 2.0 représente pour les amoureux des Rouge et Bleu : un véritable coup de cœur, après des saisons trop souvent monotones.
Dominer et gagner
Cette fois, il n’y aura pas de RC Lens échouant à un point ou de débat sur ce qu’il serait advenu sans les exploits de telle ou telle star venue cacher les défaillances du collectif. Comme en 2016 lorsqu’il était couronné à sept journées de la fin (record absolu), le PSG a régné sans partage sur une Ligue 1 de nouveau à ses pieds sans la moindre contestation possible. Contrairement à Zlatan Ibrahimović et ses petits copains, en démonstration à Troyes (0-9) le jour du sacre, les Parisiens se seront cette fois contentés d’un petit but de Désiré Doué pour vaincre Angers au terme d’une prestation qui ne dit pas grand-chose du spectacle proposé depuis l’entame de la saison. Et encore plus depuis le début de l’hiver. Meilleure attaque (80 buts marqués désormais, soit un seul de moins que sur l’ensemble de la saison dernière), meilleure défense (26 buts encaissés), doté du meilleur buteur (Ousmane Dembélé) et du meilleur passeur (Bradley Barcola) du championnat, le club de la capitale a admirablement répondu à ceux qui doutaient de lui après le départ de l’omniprésent Kylian Mbappé. Mieux : il a réenchanté les siens.
Le bilan comptable est impressionnant : 23 victoires pour 5 nuls, et seulement 4 équipes qui ont réussi à éviter le 0 pointé face à ce PSG depuis août : Reims (deux points), Nice, Auxerre et Nantes (un point, en attendant de se frotter à nouveau aux Rouge et Bleu). Aucune miette n’a en revanche été laissée aux cadors de l’Hexagone, tous balayés d’un revers de manche à l’aller comme au retour. Ça valait bien une bâche « CHAMPIONS » déployée par-dessus celle du Collectif Ultras Paris pendant que les joueurs fêtaient ça en cercle dans le rond central, Luis Campos se lançant même dans une série de « checks » pour chaque joueur. Le tout avant de voir les joueurs se lancer dans un tour d’honneur fait d’un bon millier de mains tapées et d’une photo, puis de quelques chants au pied d’Auteuil. Un moment forcément particulier pour le buteur du jour, Désiré Doué, et tous les petits nouveaux pour qui cela restera comme la première fois. De Khvicha Kvaratskhelia à Willian Pacho, en passant par João Neves.
Invaincus mon frère ?
Neuf ans après avoir relégué Lyon à 31 points, ce PSG pourrait bien frôler des niveaux de domination aussi importants malgré le passage à 18 équipes (et donc quatre journées de moins à disputer). La conclusion logique d’une saison bercée par les louanges de tous ses adversaires nationaux ou presque, lesquels se sont extasiés tour à tour en insistant comme rarement sur la difficulté d’affronter cette armada. « Je ne trouve pas que c’est un beau champion, mais un très beau champion », surenchérissait à son tour l’Angevin Alexandre Dujeux en conférence de presse, ce samedi. Le sujet est, d’ailleurs, au cœur de l’actualité du club : pour la première fois de l’histoire, une équipe peut-elle terminer la saison invaincue ? Ils ne sont, en effet, plus que six à pouvoir priver la bande de Luis Enrique d’une place à part dans l’histoire (Le Havre, Nantes, Nice, Strasbourg, Montpellier et Auxerre). Une saison qui porte le sceau d’un homme, en particulier : un an après avoir martelé comme un fou que son PSG serait plus fort sans Mbappé, Luis Enrique s’est donné raison en même temps qu’il a conquis un Parc l’ayant encore acclamé contre le SCO. Débarqué tardivement devant les médias, t-shirt du titre sur les épaules, après avoir été copieusement arrosé par son staff, le maître d’œuvre espagnol a souligné la montée en puissance de la machine construite depuis bientôt deux ans.
« Nous avons amélioré notre rendement par rapport à l’année passée, qui était déjà une très bonne saison. Cela s’est vu dans la capacité de l’équipe à jouer et surmonter toutes les situations, s’est-il félicité, avant de rappeler l’objectif déjà affiché de terminer invaincus. Gagner un titre au mois d’avril signifie que vous avez joué à un très haut niveau. Nos supporters ont été avec nous à chaque moment délicat, je crois que c’était un après-midi très sympathique avec le soleil. C’est une belle journée pour tous les fans du PSG. » « C’est fou, je suis très heureux. Les titres vont rester dans l’histoire, se réjouissait pour sa part Marquinhos, nouveau recordman de couronnes enfilées avec dix à son actif, dès le coup de sifflet final auprès de Bein Sports. On a l’ambition de tout gagner. C’est l’ADN de tout donner sur le terrain, d’avoir une philosophie agressive, de mouiller le maillot à chaque match, peu importe l’adversaire. Cela fait plaisir de voir les supporters contents. La fin de saison est très excitante, avec de belles choses à aller chercher. On va rester sur notre mentalité, le coach est très bien pour ça. » C’est aussi là que ce PSG va devoir maintenir son niveau d’exigence, pour continuer de provoquer l’allégresse des siens dans la dernière ligne droite d’une saison qui pourrait bien lui offrir une place au sommet de l’histoire du club. Un conte que tous les amoureux du club se chargeront de raconter pendant encore longtemps.
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