Bataille rangée entre populations de Niague et celles de Tivaouane Peulh
Pour l'extension de leur village, les populations de Niague doivent hériter de nouvelles terres. "81 hectares nous ont été octroyés pour l'extension du village de Niague. Avec la nouvelle délégation spéciale dirigée par Mbakhane Diop, il y a eu un litige avec l'institut Mozdahir qui s'est implanté dans la zone.
À la suite de plusieurs réunions, 21 hectares nous ont été défalqués. Il reste 60 hectares derrière lesquels nous courons depuis le mois de février", a expliqué leur porte-parole, Maguette Ndiour, par ailleurs président de l'Asc Lac Rose. Las d'attendre, une partie de la population s'est rendue hier à la lisière du village, du côté du village de Tivaouane Peulh, pour faire son propre bornage. "Après avoir plusieurs fois interpellé les autorités concernées- la délégation spéciale, le sous--préfet, le préfet du département de Rufisque-, nous n'avons pas obtenu gain de cause. C'est la raison pour laquelle tout le village est venu".
Dans leurs manœuvres, les jeunes ont détruit des bornes du village de Tivaouane Peulh. Les habitants de la localité sont sortis pour les en empêcher. Il s'en est suivi une véritable bataille rangée qui aurait pu dégénérer, n'eût été la promptitude de la gendarmerie qui est intervenue pour éviter le pire. Malgré cette intervention diligente, les habitants de Niague n'ont pas décoléré. "Nous attendrons de pied ferme celui qui osera enlever une seule des bornes que nous avons implantées", a lancé leur porte-parole, en pointant l'échec de la délégation spéciale.
Le président de la délégation spéciale rassure
De son côté, Mbakhane Diop, président de la délégation spéciale, a rejeté ces accusations. Dans cette histoire, dit-il, le fin mot revient aux services techniques de l’État. "Ce sont des fonctionnaires. Ce n'est pas moi qui vais les mettre en branle. C'est le préfet''. Selon ses révélations, ''l'extension aura bel et bien lieu''. Le président de la délégation spéciale dénonce une manipulation des jeunes par ''des politiciens du dimanche''. Il assure avoir déjà ''fait tout le nécessaire, en avertissant la légitimité des revendications des jeunes de Niague". Il avance même que les services techniques sont à pied d’œuvre.
D'ailleurs, Mbakhane Diop déclare être en phase avec les jeunes. Il est revenu sur la genèse du problème. Après que 81 hectares de terre eurent été attribués au village de Niague, 20 hectares à Niague Peulh et 51 hectares à Tivaouane Peulh, l'institut Mozdahir est venu s'implanter sur les lieux. ''Ils ont un bail. Par la suite, les populations se sont organisées pour réclamer leurs terres. Nous avons demandé aux services techniques de faire une étude, parce qu'il fallait absolument que l'institut soit installé. À la suite, de cette étude, les services techniques nous ont dit que Niague ne pouvait disposer que de 60 hectares, au lieu des 81 hectares prévus".
PAPE MOUSSA GUEYE
AVERTISSEMENT!
Il est strictement interdit aux sites d'information établis ou non au Sénégal de copier-coller les articles d' EnQuête+ sans autorisation express. Les contrevenants à cette interdiction feront l'objet de poursuites judiciaires immédiates.