L’Acsif décrète 48 heures de boycott des banques

Pendant 48 heures, l’Association des clients et sociétaires des institutions financières (ACSIF) invite les Sénégalais à observer un boycott total des services bancaires, pour protester contre le traitement infligé par les institutions financières à leurs clients.
L’Association des clients et sociétaires des institutions financières (ACSIF) demande le boycott de tous les services bancaires y compris les distributeurs automatiques de banque (GAB), pendant 48 heures. Le mot d’ordre a été décrété hier, lors d’une rencontre avec la presse. Il entre en vigueur aujourd’hui. ‘’Nous pensons que nous avons suffisamment communiqué pour que les populations comprennent qu’elles doivent faire bloc autour de l’association pour barrer la route à ces monstres financiers qui nous empoisonnent chaque jour. Il faut un boycott total, pour que les banquiers comprennent que cette mesure ne pourra pas passer’’, a déclaré son président Famara Ibrahima Cissé.
M. Cissé et ses camarades ne supportent pas la nouvelle mesure prise par une banque de la place d’augmenter les frais sur les attestations d’engagement et de non-engagement de ses clients. ‘’L’attestation d’engagement est un papier qui montre que le client ne doit plus rien à la banque. Ce simple papier qui était gratuit vient d’être facturé à 87 750 CFA par certaines banques. L’attestation de non-engagement, qui désigne que le client a remboursé tout l’argent qu’il devait à une banque, est estimée maintenant à 87 750 CFA, alors qu’elle était gratuite. En clair, pour quitter certaines banques dans ce pays, le client devra payer 175 500 CFA’’, regrette Famara Ibrahima Cissé.
C’est pourquoi l’ACSIF veut stopper l’hémorragie avant que d’autres banques ne suivent cette pratique. ‘’Les attestations d’engagement et de non-engagement ne sont facturées dans aucun pays qui se respecte. C’est la raison pour laquelle nous avons pris l’initiative de rencontrer les autorités de la banque qui ont initié la mesure. Elles nous ont dit que la facturation de ces attestations n’est pas réglementée par la Banque Centrale. Elle est laissée à l’appréciation totale des institutions financières. Ce qui veut dire aujourd’hui qu’une banque a la latitude de présenter une facture de 500 mille CFA au client, si toutefois ce dernier décide de la quitter’’, explique le président de l’association.
Selon Famara Ibrahima Cissé, cet état de fait est favorisé par la complicité de la Banque Centrale qui n’a pas réagi, alors qu’elle est au courant de tout. C’est pourquoi il appelle les populations à agir pour mettre fin à ce qu’il qualifie d’agonie. En outre, les membres de l’association ont profité de l’occasion pour demander à l’Etat de voter un certain nombre de lois permettant de protéger les clients. Dans ce sens, ils proposent le vote d’une loi sur le ‘’délai de grâce’’ qui va permettre au débiteur de prolonger la date du paiement de son emprunt, si par malheur il lui arrive une catastrophe (incendie, accident, etc.). En même temps, Famara Ibrahima Cissé et ses camardes préconisent une autre loi qui s’intitule ‘’le droit de rétraction’’. Une fois votée, elle permettra au client de revenir sur son emprunt, si les clauses du contrat ne l’enchantent pas.
EL HADJI FALLILOU FALL (STAGIAIRE)