Wade avait refusé qu’une consigne de vote soit donnée en sa faveur’’
La délégation du PDS et de ses alliés a été reçue par le khalife général des mourides et son porte-parole. A l’étape de la résidence Cheikhoul Khadim, située en face de la grande mosquée, Serigne Bassirou Mbacké a rappelé le refus de Me Wade qu’une consigne de vote en sa faveur soit donnée, lors du second tour de la Présidentielle de 2012. Cette rencontre a été une occasion, pour le président du groupe parlementaire Liberté et démocratie, de demander la levée immédiate de l’immunité parlementaire des deux députés Boubacar Biaye et Mamadou Sall.
Boucar Aliou Diallo (Diourbel)
La Présidentielle de 2012 s’est invitée, hier, à la rencontre entre la délégation des opposants conduite par Pape Diop et le porte-parole du khalife général des mourides. Profitant de l’occasion, Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadre a rappelé qu’en 2012, à la veille des élections, en présence de Me Madické Niang, Souleymane Ndéné Ndiaye, le président Abdoulaye Wade avait sollicité la bénédiction du khalife Serigne Sidy Moctar Mbacké. ‘’Mais, poursuit-il, il avait tenu à refuser que toute consigne de vote soit donnée en sa faveur et cela, malgré les enjeux du moment. La communauté mouride ne remerciera jamais assez le président Wade. Il a beaucoup fait pour cette ville fondée par Serigne Touba. On ne l'oubliera jamais et on confond dans ces remerciements son fils Karim Wade. Le dévouement de Wade envers Serigne Touba est sans équivoque’’.
Auparavant, Pape Diop, en sa qualité de chef de la délégation composée, entre autres, d’Abdoul Mbaye, de Bruno d’Erneville, de Mamadou Lamine Diallo, de Mame Diarra Fam, avait remercié chaleureusement le khalife général des mourides et son porte-parole. Avant de solliciter des prières pour un Sénégal de paix, parce que pour l’ancien président du Sénat, ‘’on doit travailler tous pour la paix et la stabilité et éviter les guéguerres. Le président Abdoulaye Wade nous a exhortés à œuvrer dans ce sens. En politique, chacun a ses ambitions et chacun a ses idées. Nous devons tous faire pour que le Sénégal soit un pays de paix’’.
S’exprimant sur les prochaines élections municipales et départementales, Pape Diop a déclaré : ‘’Le président Wade nous a demandé de participer à ces prochaines échéances locales en toute sérénité et en toute responsabilité. En 2012, la situation était plus critique. Serigne Sidy Moctar avait dit au président Abdoulaye Wade qu'il allait donner une consigne de vote aux talibés et Wade avait dit clairement dit qu'il ne voulait pas de consigne. Il demandait juste des prières. Aucun pouvoir n'est éternel.’’
Sur le nom de leur coalition, Pape Diop a confié : ‘’Le moment venu, il sera connu de tous. Nous sommes dans une élection locale qui n’est pas pareil à l’élection présidentielle et aux Législatives. C’est la raison pour laquelle nous ne nous précipitons pas pour le nom.’’
Levée immédiate de l’immunité parlementaire
Présent dans la délégation, Cheikh Mbacké Bara Doly, Président du groupe parlementaire Liberté et démocratie, a demandé la levée immédiate de l’immunité parlementaire des députés Boubacar Biaye et Mamadou Sall cités dans une affaire de trafic de passeports diplomatiques. ‘’Vous entendez le scandale de l'Assemblée nationale. Il y a beaucoup de bruit. On a cité nos deux collègues députés de la coalition Benno Bokk Yaakaar, en l'occurrence Mamadou Sall et Boubacar Biaye. L'un est le président du Conseil départemental de Sédhiou, l'autre est celui de Salamata. L'autre aussi était un député de la 12e législature et président du Conseil département de Saraya. On a cité personne de l'opposition. Il faut qu'on accélère la procédure de levée de leur immunité parlementaire. Les cas de Khalifa Sall et Ousmane Sonko ont été vite réglés. Nous ne leur souhaitons pas du mal, mais il faut que leur immunité soit levée, pour que la justice puisse faire son travail’’.
Le parlementaire n’a pas manqué de déplorer le fait que Touba ne dispose pas d’un bon réseau d'assainissement. ‘’Il est temps qu'on règle le problème de l'assainissement à Touba. Donc, si le président de la République vient ici pour parler de cela, je considère que son gouvernement n'a rien fait à Touba. La solution, c'est de faire dégager ce gouvernement, parce qu'ils n'ont rien fait ici’’.
BOUCAR ALIOU DIALLO (DIOURBEL)