Un syndicaliste chevronné
La LD a un nouveau secrétaire général. Mamadou Ndoye a été élu, à l’unanimité, par le bureau politique des Jallarbistes pour un mandat de 4 ans. Profil d’un homme de défis, face aux défis multiples d’une formation politique.
Cheveux poivre sel, teint noir, forte corpulence, Mamadou Ndoye est une figure de proue de la Ligue démocratique. A 68 ans, l’homme a été choisi pour remplacer l’emblématique leader de la LD, le Professeur Abdoulaye Bathily. A tout point de vue, remplacer ce dernier, après 29 années passées à la tête du parti, ne sera pas qu’un long fleuve tranquille. Il sera sans doute traversé par la fulgurance des multiples défis qui interpellent aujourd’hui le parti. Des défis qui ont pour noms, remobilisation des militants, redynamisation du parti et implication des jeunes. Sur ce dernier point, Mamadou Ndoye a déjà affirmé sa volonté de diriger avec une équipe rajeunie. L’actuel bureau est composé de 21 membres, avec une forte présence des jeunes.
Mais qui donc est le nouveau leader de la LD ? En syndicaliste convaincu, l’homme a été, de 1979 à 1985, secrétaire général du Syndicat unique des enseignants du Sénégal (SUDES). Il a été le vice-président, coordonnateur du Bureau régional de la Fédération internationale des syndicats d’enseignants (FISE). Il joua un rôle important pour la contribution des enseignants à la réflexion ayant abouti aux états généraux de l’éducation et de la formation, en 1981. Deux années après, il croisa le fer avec le parti socialiste, en lançant une offensive contre le PS qui ‘’planifiait minutieusement’’ la liquidation du SUDES. Alors survinrent des guéguerres internes qui aboutirent, en 1984, à la scission du SUDES en 2 tendances : celle dirigée par Madior Diouf et l’autre dirigée par Mamadou Ndoye. Entre 1985 et 1986, le pouvoir d’Abdou Diouf passa à la vitesse supérieure, en perpétrant une répression sur les militants de la tendance SUDES de Mamadou Ndoye. À l'époque, c’est le Pr. Iba Der Thiam qui est le ministre de l’Éducation Nationale. La sanction est sans commune mesure. Mamadou Ndoye voit son salaire suspendu pendant 3 ans. Entre-temps, en 1985, il assiste activement à la création de l’Union démocratique des enseignants (UDEN), entité qu’il dirigera pendant 14 ans.
Sanctionné sous Diouf, ministre avec le même régime
Sur le plan politique, Mamadou Ndoye a été, de 1974 à 1981, un membre de la LD, dans la période de la clandestinité. De 1981 à 1984, il a été Secrétaire général de la section de Dakar. Puis, membre du Comité central de la LD, membre du Bureau politique, membre du Comité de rédaction de l’organe central de la LD/MPT ‘’FAGARU’’. C’est dire donc que l’homme connaît les rouages de l’appareil qui se retrouve présentement entre ses mains. De succès en succès, il se retrouve, de 1993 à 1998, au poste de ministre de l’Alphabétisation et des Langues Nationales, puis Ministre de l’Éducation de Base et de la Promotion des Langues Nationales. Il aura été déterminant dans la mise en œuvre du programme des volontaires de l’éducation nationale intervenu en 1995. Après une carrière ministérielle bien remplie, il a été de 1999 à 2010 responsable à la Banque mondiale de l’initiative spéciale des Nations-Unies pour l’Afrique. Il a également été secrétaire exécutif de l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (ADEA) où il a bénéficié de 2 mandats.
Titulaire d’un Master en Philosophie obtenu en l’an 1973, Mamadou Ndoye dispose d’une spécialisation en psychologie à l’université de Montréal, Québec au Canada. Auteur de plusieurs publications, M. Ndoye a aussi été un enseignant et dispose d’un certificat d’inspecteur qualifié, obtenu en 1975. Il a enseigné la philosophie au Lycée Abdoulaye Sadji de Rufisque, au collège de Ouakam, au Lycée Demba Diop de Mbour, à Ziguinchor, puis à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Mamadou Ndoye est riche d’une carrière internationale de plusieurs années et a beaucoup travaillé avec l’UNESCO. Il est auteur de plusieurs publications scientifiques sur l’éducation, l’économie etc.
Abdoulaye Bathily part, Mamadou Ndoye s’installe. La LD poursuit son histoire.