Sonatel (62,06%), Tigo (23,02%) et Expresso (14,92%). C'est, en fin 2012, le tiercé pour le partage des parts du marché de la téléphonie mobile au Sénégal. Des résultats publiés hier par l'Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) à travers deux de ses experts : Hamady Sy, chef du Département Stratégie et Prospective, et Oumar Diène Sakho, Directeur de l'économie, des marchés et de la Stratégie.

 

 

Le marché de la téléphonie mobile au Sénégal est d'un dynamisme notable. Le rapport d'analyse que vient de publier l'Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) constitue à cet effet une tendance que l'on peut qualifier de lourde, sans exagération. Ainsi, 2 144 818 nouveaux abonnés sont venus gonfler le parc national dans ce segment mobile, ce qui représente un taux de croissance de 22,64% par rapport à l'année précédente. Au total, le Sénégal comptait en fin d'année dernière 11 470 646 personnes abonnées à l'un des trois opérateurs du marché.

 

Ces derniers ont chacun eu leur part du gâteau, «dans des proportions différentes» certes, souligne le rapport de l'Artp. Opérateur historique, Sonatel s'est adjugé plus d'un million de nouveaux abonnés en 2012, «soit une augmentation annuelle de son parc de 17%». Dernier venu sur le marché local, «Expresso a vu son parc (...) quasiment doubler» pour la même période «avec 847 810 nouveaux abonnés mobile. Loin derrière, Tigo s'est contenté de 262 150 nouveaux abonnés, soit une hausse de 11% de son parc, la plus faible du trio.

 

1.Sonatel : 62,06% du marché

2.Tigo : 23,02%

3.Expresso : 14,92%.

 

 

La dictature des «prépayés»

 

Dynamique, le marché de la téléphonie mobile reste sur-dominé par le système des offres dites prépayées avec «la quasi totalité du marché à la fin de l'année 2012, soit une part de 99,4% du parc. Une tendance ultra-dominatrice qui s'est prolongée jusque chez les nouveaux abonnés : 2 132 361 «prépayés» contre seulement 12 457 «postpayés». «Toutefois, note l'Artp, l'écart entre ces deux chiffres ne doit pas masquer le fait que le fait que les deux types d'offres ont crû annuellement dans les mêmes proportions, respectivement de 23% et de 21%.» Pour le «prépayé», l'évolution est très nette dans les deux premiers trimestres de l'année 2012 (+ 548 651 et + 829 927) alors que pour le «postpayé», la hausse globale (+ 12457) s'est globalement concentrée sur le premier trimestre (+ 8742), comme relevé du reste dans le rapport.

(voir GRAPHIQUE 13)

 

Le taux de pénétration : la barre des 100% frôlée

 

Il existe un lien très étroit entre le dynamisme du marché de la téléphonie mobile et le taux de pénétration des services dans ce segment. Sur un stock d'abonnés de 11 470 646 au niveau national pour une population estimée à 12 171 265 habitants, le taux de pénétration «approche la barre symbolique des 100%». Exactement : 94,24%. Or, au début de l'année 2012, il était à 76,62%. «Cette progression du taux de pénétration vient essentiellement du marché prépayé, en conformité avec la forte prédominance de ces offres sur le marché.»

 

Le mystère TIGO

 

Même si l'opérateur historique Sonatel reste encore solide leader loin devant, les chiffres vacillent en sa défaveur. Sur l'année 2012, ses parts de marché (mobile) sont passés de 65,23% à 62,06%. Ce qui représente une baisse de plus de trois points sur douze mois. Et avec Tigo qui allume 2,5% de parts de marché (de 25,50% à 23,02%), c'est le dernier entrant Expresso qui capte «logiquement» les pertes en passant de 9,26% à 14,92% du marché mobile sénégalais.

 

Plusieurs remarques, cependant. D'abord, Tigo est dans un cycle de chute continue du stock de ses abonnés prépayés entre le premier trimestre et le quatrième trimestre (de 25,58% à 23,08%). Ensuite, Expresso a connu sa plus forte hausse de prépayés entre les troisième et quatrième trimestres (12,86% à 14,93%). Sonatel, enfin, connaît une baisse sur le prépayé qui est quasiment identique à celle, globale, sur le segment mobile. Sur le sous-segment postpayé, seul Expresso gagne des parts de marché (+ 3,53% sur l'année) alors que Tigo et Sonatel perdent respectivement des stocks de 0,98% et 2,55%.

 

Le trafic : les Sénégalais téléphonent de plus en plus

 

62%, c'est le volume mensuel d'augmentation des communications émises à partir du mobile en 2012. Selon le rapport Artp, cette hausse «ne vient pas seulement de l'augmentation du nombre des abonnés (…) Elle trouve également son origine dans l'augmentation de l'usage mensuel moyen par client qui a crû de 31% au cours de l'année» de référence.

 

MOMAR DIENG

 

 

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