Les jeunes sur le qui-vive, les «seniors» introuvables
L'Union des jeunesses travaillistes libérales escomptait avoir le soutien des «grands» du Pds. Peine perdue, huit d'entre eux ont été interpellés et libérés dont la député Fatou Thiam. Les «seniors» étaient ailleurs...
A la veille de l’arrivée à Dakar du président des Etats-Unis, les jeunes du Parti démocratique sénégalais (PDS) s'activent pour être sur le terrain à travers des manifestations. Ainsi, ont-ils mis à exécution leur menace d'attirer l'attention des Américains en tentant le coup du sit-in. Hier, la députée Fatou Thiam a réussi sans doute à orienter quelques projecteurs de l'opinion publique sur elle. Ce membre l’Union des jeunesses travaillistes libérales(Ujtl) a été interpellée à la Place de l’Indépendance par les forces de l’ordre en compagnie de huit autres militants libéraux.
Conduite au Commissariat central, elle a fini par être libérée grâce à l’intervention de ses collègues députés. Mais elle refusera de quitter les locaux du commissariat «tant que (ses) autres camarades sont détenus», rapporte une source digne de foi. Selon d’autres sources, Fatou Thiam a voulu surtout dénoncer les conditions de son arrestation, car les forces de l’ordre l’auraient malmenée, malgré l’écharpe de député qu’elle avait pris le soin d'arborer pour bien s'identifier et ne pas laisser de doute sur son statut de parlementaire. De quoi révulser un cadre du Pds. «Nous ne sommes plus dans un Etat de droit. Comment peut-on interpeller un député ?», s'est demandé notre interlocuteur.
Sur le qui-vive, à quelques heures de la venue de Barack Obama, les policiers n’ont voulu tolérer aucun débordement. Cette situation était d’ailleurs prévisible, puisque le préfet avait signifié à l’Ujtl la mesure d’interdiction du sit-in qu’il voulait organiser devant l’ambassade des Etats-Unis, dans le quartier bunkérisé des Almadies. Une mesure qui n’a apparemment pas dissuadé les jeunes libéraux.
C’est finalement vers 19 h 20 mn que tous les jeunes manifestants ont fini par être élargis du commissariat central de Dakar. Toutefois, ces derniers n’ont pas manqué de déplorer l’absence des responsables du Parti démocratique sénégalais à cette manifestation. «Ce sont des poltrons, s'est écrié un jeune libéral. C’est de cette manière qu’ils ont sacrifié Bara Gaye qui, à cause de sa naïveté, croupit en prison aujourd'hui».
DAOUDA GBAYA