Ils exigent leur orientation et la libération de trois de leurs camarades détenus
Les bacheliers non orientés se font encore entendre. Ils ont marché hier, de la place de l’Obélisque à la RTS à Dakar, pour demander leur orientation dans les universités publiques mais aussi la libération de trois de leurs camarades détenus à la prison de Rebeuss.
Les bacheliers non orientés tiennent toujours à leur orientation dans les universités publiques. Au moment où certains de leurs camarades, déjà orientés dans les différentes facultés de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), s’apprêtent à faire les examens de la première session, ils sont 248 nouveaux bacheliers, selon les chiffres avancés par leur coordonnateur, Abdoulaye Traoré, à ''chômer''.
Hier, ces bacheliers non orientés ont marché, de la place de l’Obélisque à la RTS à Dakar pour exiger leur orientation dans les universités et la libération de trois de leurs camarades : Lamine Touré, Moussa Sarr et Babacar Fall, arrêtés au cours d'une manifestation de protestation organisée à l’Ucad. D'après le porte-parole des bacheliers non orientés, Abdoulaye Traoré, depuis plus de trois semaines, leurs camarades sont à la prison de Rebeuss. ''Ces étudiants ne sont pas des coupables. On a transformé des victimes en coupables. Les coupables, ce sont les commanditaires qui ont envoyé des nervis nous attaquer, à savoir monsieur le Recteur (Saliou Ndiaye, NDLR)'', a dénoncé Abdoulaye Traoré.
''Même s’il faut perturber les examens…''
Ces bacheliers non orientés ont été soutenus dans cette marche par les jeunes de la Commission stratégies et orientations du M23, l’Association des élèves et étudiants musulmans du Sénégal et de jeunes du mouvement ''Y'en a marre''. De la place de l’Obélisque, ils ont marché et crié des chansons parfois hostiles au recteur de l’UCAD qu’ils considèrent comme étant à l’origine de leur infortune. ''Saliou Ndiaye sème la violence à l’Ucad ; Non à la violation de l’article 8 de la constitution ; Libérer nos camarades ; Non à l’injustice'', lisait-on, entre autres, sur des pancartes.
''Nous avons marché pour réclamer la libération des étudiants arrêtés. Depuis le mois de février, nous avons initié des mouvements au sein de l’université. Le ministre de l’Enseignement supérieur a réagi en insérant un bon nombre d’étudiants dans les instituts privés mais 248 nouveaux bacheliers ont décliné l’offre du ministre parce qu’ils n’avaient pas compris les modalités et les conditions d’orientations. Ils ont décliné l’offre tout en réclamant leur orientation dans les universités publiques'', a expliqué le porte-parole à la fin de la marche.
Si certains de ces bacheliers ne sont pas orientés, c’est surtout à cause de la limite d’âge. Mais à en croire Abdourahmane Sow, président de la commission orientations et stratégies des jeunes du M23, ''après vérification, il y a des bacheliers qui ont été orientés alors qu’ils ont largement dépassé cette limite d’âge''. ''Ce que nous retenons est que l’État doit prendre ses responsabilités. Nous espérons que l’autorité sera réactive, sinon nous allons mettre en branle d’autres points de chute pour nous faire entendre davantage, pour accéder à nos objectifs qui sont, entre autres, la libération des jeunes emprisonnés et l’orientation des bacheliers'', a prévenu Abdourahmane Sow.
Le porte-parole des bacheliers plaignants avertit : ''Même s’il faut aller jusqu’à perturber les examens, nous sommes prêts à le faire pour réclamer la libération de ces bacheliers emprisonnés et aussi l’orientation de ces 248 nouveaux bacheliers''.
ALIOU NGAMBY NDIAYE