Farba Ngom dégaine et tire
Le temps de l'installation d'un comité électoral de l'Alliance pour la République, la commune de Matam s'est transformée avant-hier en un véritable far-west où les militants du parti présidentiel se sont violemment affrontés. Au cœur des affrontements, le griot du président de la République, Farba Ngom, a dégainé et tiré.
À l'Alliance pour la République du président Macky Sall, un ''pistolero'' peut en cacher un autre. Car apparemment, il n'y a pas que Moustapha Cissé Lô qui sait manier les armes au sein du camp présidentiel. Son camarade de parti Farba Ngom sait y faire et il l'a démontré samedi dernier, dans la commune de Matam où devait se dérouler l'installation du comité électoral de l'Apr.
Il faut dire que l'Apr de Matam est secouée par une guerre de leadership. Un des camps est contrôlé par le maire de la localité Mamadou Mory Diaw, opposé à Farba Ngom. L'autre est dirigé par Mody Sy proche du griot du président Macky Sall.
Pilotée par le ministre Aly Koto Ndiaye, l'installation des comités électoraux, en perspective des élections locales prévues le 29 juin prochain, soulève les passions et aiguise les ambitions. Hier, ils ont causé de violents affrontements entre militants ''apéristes'', dans la commune de Matam où le ministre Aly Koto Ndiaye, à la tête d'une délégation de l'Apr, séjournait.
À l'origine des échauffourées, la présence de Farba Ngom déclaré persona non grata dans la localité par des militants ''apéristes''. Le griot du président de la République qui n'a pas voulu céder à la pression de ses camarades de parti a tout simplement dégainé et tiré deux coups de sommation en l'air. Installant ainsi la peur dans le camp de ses détracteurs.
Car, les affrontements ont été si violents que le maire a été évacué dans les locaux abritant l'hôtel de ville, avant l'arrivée des forces de l'ordre qui ont été obligées de demander du renfort à la gendarmerie de Ourossogui qui a dépêché des éléments sur place. Deux blessés ont été notés, d'après les informations recueillies sur place.
''De tels comportements et agissements risquent de déteindre sur l'image du président de la République et de causer sa perte'', s'est offusqué un responsable de l'Apr, joint au téléphone hier par EnQuête.
ASSANE MBAYE