La famille du rappeur réclame justice
La famille de feu Abdoulaye Kamara et le mouvement hip-hop exigent la lumière sur sa mort survenue le 3 juin dernier.
Les manifestations du début de ce mois, c'est avant tout un bilan matériel et humain lourd. Pour les disparus, les proches essayent de s'organiser afin que leurs morts bénéficient d'une procédure judiciaire et qu’on puisse situer les responsabilités.
C'est ainsi que la famille de feu Abdoulaye Kamara alias ‘’Baba Kana’’ est déterminée à tirer cette affaire au clair. "Cette disparition brutale de l'artiste, nous ne la comprenons pas. Feu Baba Kana n'était même pas sorti pour manifester, ce jour-là. C'est quand il rendait visite à son ami au niveau des HLM, qu'il a été atteint par balle, le samedi 3 juin. L'autopsie révèle également qu'il a été battu. Des traces de coups ont été relevées sur son visage et un peu partout sur son corps. Toujours est-il que c'est une perte douloureuse, dans la mesure où, encore une fois, le regretté Abdoulaye Kamara n'était pas mêlé à ces mouvements d'humeur", a martelé le porte-parole de la famille, Djibril Thiaw.
Après ce bref retour sur les conditions de la disparition du rappeur, place maintenant à la rubrique dédiée à la réclamation de la justice.
En effet, selon M. Thiaw, la procédure judiciaire est un moindre effort que le disparu mérite bien. "Cette affaire, cette mort de trop ne va pas rester impunie. En tout cas, nous ferons tout notre possible pour que les responsabilités soient situées. Nous allons porter plainte au nom de la famille ici au Sénégal. En outre, au niveau de la France, une instruction judiciaire sera lancée, avec tous les documents que nous avons à notre disposition. Notre détermination à réclamer justice n'a d'égale que notre souffrance. Nous irons jusqu'au bout et nous espérons avoir gain de cause. Le regretté Baba Kana mérite que la justice fasse son travail pour le repos de son âme et pour la tranquillité d'esprit des membres de ses familles biologique et artistique".
‘’Du déjà vu’’, selon Simon Kouka
Simon Kouka, artiste rappeur, est aussi venu prendre part à cette rencontre. Pour ce membre fondateur de Y en a marre, ce n'est qu'une répétition de l'histoire, car les vrais actes pour endiguer le phénomène n'ont toujours pas été posés. "On a l'impression que l'histoire se répète, car dix ans en arrière, nous avions assisté au cas Mamadou Diop et jusqu'à présent, la lumière n'a pas été faite sur les vraies raisons de sa mort. Les responsables n'ont pas été identifiés. Pour éviter ce genre de situation, il faut que ceux qui aspirent à prendre les rênes de ce pays nous donnent un certain nombre de garanties par rapport aux enquêtes qui seront menées et les sanctions qui en découleront pour se montrer dissuasifs", a soutenu Simon.
Le MC en a aussi placé une à l'endroit des forces de l'ordre, les invitant à ne pas recourir aux armes létales "En outre, des techniques de gestion des foules, il en existe à la pelle. Les forces de l'ordre ne doivent pas avoir la gâchette facile, l'utilisation des armes à feu doit être restreinte au maximum. Cela permettrait à la police et à la gendarmerie notamment d'être peut-être exemptes de tout reproche, quand mort d'homme il y a lors d'une manifestation".
Mamadou Diop