Plus de 54 638 agents actifs de la microfinance impactés
Depuis les mesures d’état d’urgence instaurées à cause de la Covid-19, l’économie mondiale a fortement été impactée. Le Sénégal n’est pas en reste. Il a vu ses institutions de microfinance (IMF) être fortement impactées par une baisse de transfert d’argent.
Avec l’instauration du couvre-feu au Sénégal, qui a conduit à arrêter le travail un peu plus tôt. Ce sont plus de 54 638 agents actifs de la microfinance qui ont été impactés. Selon l’étude réalisée par MicroSave Consulting (MSC), en partenariat avec la Mastercard Foundation, transmise, hier, à EnQuête, avec la Covid-19, les travailleurs du secteur de microfinance ont connu d’énormes pertes dans les transactions financières, contrairement à l’année 2019. ‘’Avec la pandémie, ils ont été confrontés à une baisse de la demande et à une pénurie en liquidité, et n’ont pas encore retrouvé un niveau d’activité comparable à celui enregistré en 2019. La hausse des tarifs du transport, ajoutée aux mesures de distanciation sociale, a accentué et compliqué la gestion de la liquidité’’, informe le communiqué.
La même source ajoute : ‘’ Les agents de transfert d’argent ont pris en charge les coûts inhérents aux mesures sanitaires (masques, produits désinfectants), malgré la baisse de leurs revenus, avec peu ou pas de soutien de la part de leurs gestionnaires de réseau. Beaucoup d’entre eux se sont adaptés à la situation en réduisant leurs horaires d’ouverture et les heures de travail de leur personnel. Ils ont également limité les montants d’opérations et privilégié les produits digitaux mis en place par certains partenaires’’.
Selon cette étude, cette pandémie a permis aux agents du secteur de microfinance de s’orienter davantage sur les plateformes numériques. ‘’La pandémie de la Covid-19 a démontré l’existence d’un potentiel considérable d’expansion et d’optimisation du vaste réseau d’agents de transfert d’argent du Sénégal pour parvenir à l’inclusion financière et combler la fracture numérique’’, renseigne la même source. Le communiqué fait également savoir que les réseaux d’agents représentent un potentiel considérable pour combler la fracture numérique au Sénégal. Grâce à leur importante couverture, notamment dans les zones rurales, les agents d’encaissement/décaissement (cash in/cash out - CICO - agents) peuvent non seulement servir de canal de distribution, mais aussi de canal de communication.
Toujours, selon la même étude, ‘’comme la Covid-19 stimule le développement du commerce électronique, les agents de transfert d’argent mobile peuvent également exploiter cette opportunité commerciale et se transformer en points de collecte ou en canaux de distribution pour les entreprises de commerce électronique ou de logistique. Par exemple, les plateformes de commerce électronique pourraient offrir à leurs acheteurs la possibilité de récupérer leurs commandes chez un agent’’.
Selon les spécialistes qui ont réalisé le document, les agents pourraient prendre des commandes en vente libre pour aider à accroître les ventes. ‘’Cela permettrait d’accélérer l’adoption des paiements électroniques, et notamment des paiements G2P, non seulement au Sénégal, mais dans toute la zone de l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). Avec un nombre important de points d'accès, le gouvernement et le secteur privé pourraient considérer les agents de transfert d’argent comme un moyen de continuité des activités pour continuer à offrir des services’’, recommandent-ils.
GRACE LECKABA (STAGIAIRE)