Quel premier onze pour Gennaro Gattuso ?
Officiellement intronisé sur le banc de l’Olympique de Marseille, Gennaro Gattuso succède à Marcelino avec la lourde tâche de relancer la formation marseillaise, plongée dans un climat délétère ces derniers jours. Avant de se déplacer sur la pelouse de l’AS Monaco pour le choc de la 7e journée de Ligue 1, voici le premier onze que pourrait aligner le tacticien italien.
«Je n’aime pas parler des prédécesseurs. Marcelino a fait un bon travail. Je ne suis pas fan du 4-4-2, car c’est un peu plat selon moi. Je préfère le 4-3-3 et 4-2-3-1, mais après tout dépend du match, si l’équipe joue bien, s’il faut prendre des risques, faire de la rupture. Accepter les duels en 1 contre 1, avoir la possession. J’ai une vision différente de Marcelino, c’est clair (…) Si on regarde ma carrière, il y a peu de gens qui parlaient bien de moi. Ils ont encore l’idée du Gattuso joueur, car j’étais agressif. J’écoute beaucoup mes joueurs, j’ai peu de soucis avec eux. Je suis quelqu’un qui dit les choses en face. Je suis transparent. Quand on dit la vérité, les joueurs apprécient. J’ai fait 6 mois à Valence, Naples Milan. Pour mon caractère, je dois m’améliorer au niveau de l’entente avec mes dirigeants». Lors de sa présentation officielle, Gennaro Gattuso annonçait déjà la couleur.
Gattuso annonce un changement de dispositif
Appelé à la rescousse par Pablo Longoria après un début de saison chaotique - tout du moins en dehors des terrains - l’ancien technicien du Napoli va, en effet, avoir la lourde tâche de redresser la barre et d’apaiser le climat dans la cité phocéenne. Dans cette optique et malgré un mercato estival façonné pour son prédécesseur, l’Italien de 45 ans a livré un premier indice de taille en conférence de presse. Exit le 4-4-2. Place au 4-3-3 (ou 4-2-3-1). Si le natif de Corigliano Calabro ne s’est, en revanche, pas étendu sur les profils qu’il souhaitait aligner sur le terrain, cette première sortie médiatique permet de donner une tendance sur les possibilités de l’ancien milieu de terrain de l’AC Milan. Des perdants aux grands gagnants, Foot Mercato revient ainsi sur les conséquences directes de cette nouvelle ère.
Huitième de Ligue 1 avant de se déplacer en terres monégasques, l’OM devrait ainsi se présenter avec un onze version Gattuso. Au-delà de l’intensité et de la détermination souhaitées par celui qui sort d’une expérience à Valence, le dispositif marseillais devrait, lui aussi, connaître certaines évolutions. Au moins concernant le secteur offensif. Difficile, à ce titre, de voir Gattuso modifier la structure défensive. Ainsi, Pau Lopez ne devrait pas être inquiété dans les cages phocéennes, tout comme Jonathan Clauss, Chancel Mbemba, Samuel Gigot et Renan Lodi pour composer l’arrière-garde olympienne. Séduit par les premiers pas de son nouvel entraîneur, Leonardo Balerdi reste malgré tout une option pour l’axe central, au même titre que Bamo Meïté, arrivé en prêt du FC Lorient au cours de l’été. Pour le reste, l’interrogation demeure. Plutôt enclin à évoluer avec un milieu à trois, comme il l’a rappelé en conférence de presse, Gattuso pourrait ainsi proposer quelques nouveautés…
Le poste de numéro 9 convoité, Ounahi grand gagnant ?
Cadres de l’OM ces derniers mois, Jordan Veretout et Valentin Rongier ne sont pour autant pas menacés (tout du moins à court terme), qui plus est avec l’état de santé irrégulier de Geoffrey Kondogbia. Habitués à évoluer dans un double pivot, les deux Phocéens devraient cependant connaître un changement de taille sur le plan tactique. Dans un 4-3-3, Azzedine Ounahi, boudé par Marcelino ces dernières semaines, apparaît alors comme le grand gagnant. À moins que Gennaro Gattuso n’opte pour un 4-2-3-1 et fasse ainsi confiance à Amine Harit dans un rôle de meneur de jeu (un poste que pourrait également assumer Azzedine Ounahi). Sur le front offensif, l’OM devrait également connaître de nouveaux jours. Si Pierre-Emerick Aubameyang et Vitinha ont souvent été associés dans le 4-4-2 de l’Espagnol, la donne devrait être bien différente sous les ordres de l’architecte italien. Avec un dispositif en 4-3-3, PEA, le Portugais mais également Iliman Ndiaye, capable d’évoluer un cran plus bas, devraient alors se retrouver en concurrence pour le poste de numéro 9. Pour accompagner le plus polyvalent (déterminé ?), la bataille fait également rage sur les ailes.
De retour de blessure, Ismaila Sarr postule assez logiquement sur le côté droit mais François Mughe compte bien prouver tout l’étendue de son talent. Polyvalent - une qualité qui semble si précieuse à l’heure de ces changements - Amine Harit reste lui aussi un candidat potentiel pour animer les couloirs phocéens. Sur l’aile gauche, Joaquín Correa devrait, de son côté, avoir sa carte à jouer. Méfiance toutefois puisqu’au regard de ses premières prestations dans la cité olympienne, l’Argentin pourrait rapidement se retrouver sur le banc. Une chose est sûre, avant d’ouvrir la page «OM version Gattuso», les Marseillais sont prévenus. Plus que des noms, le technicien italien veillera à l’implication de chacun de ses hommes. «Mon idée, c’est l’intensité. Elle est fondamentale. On se base sur les données physiques, les statistiques. Ce qu’on veut faire, on le fait avec intensité. Si on va à deux à l’heure, on va nulle part. Le foot moderne a besoin d’intensité. Il faut casser les lignes, avoir une équipe rapide qui sort de la pression. Il faut réussir à dérouler notre jeu en exploitant les espaces. Avec mon staff, on fait beaucoup de vidéos et on analyse les adversaires et notre équipe. On met beaucoup de pression aux joueurs, mais on fait toujours ça avec respect», prévenait l’intéressé lors de son intronisation.
Un état d’esprit plus que des noms…
Et d’ajouter : «je veux commencer de derrière, avoir le contrôle du jeu, avoir le ballon, j’ai beaucoup d’ambitions, je veux une équipe impactante. Une équipe qui mouille le maillot, notamment au Vélodrome, ils ont besoin de ça. Je veux une vraie équipe. Je désire cette idée de reconquérir le ballon, un football offensif, être dans la deuxième partie du terrain. C’est dur à faire, mais c’est ce que je veux mettre en place». À quelques heures de la grande première de Gennaro Gattuso sur le banc marseillais, les places sont, en définitive, à gagner ou à perdre. Sur le Rocher, chacun s’agrippera alors à son statut et tentera de prouver qu’il peut s’imposer sur le long terme dans le onze de l’Italien. La première composition officielle de l’ex-international aux 73 sélections donnera, malgré tout, le ton. Rendez-vous, samedi soir, sur les coups de 20 heures pour avoir une première tendance…
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