Adiouza se dévoile à l’institut français
En prélude à la journée de la femme, Adiouza a présenté vendredi dernier son 2e album, ‘’Li Ma Doon’’ (NDLr : Ce que je suis) au public.. Le concert organisé à l’Institut français de Dakar a été une occasion agréable de mieux se familiariser à l’œuvre de la pétillante diva africaine.
‘’Li ma Doon’’, second album de Adiouza, est une œuvre beaucoup plus profonde qu’il n’y paraît. L’artiste l'a présenté au public vendredi dernier, lors d'un concert à l’ex-CCF de Dakar. L’opus, riche d'une quinzaine de titres, à été défendu avec brio par la chanteuse qui a réussi, de par son talent, le pari d’emballer le public et lui faire (re)découvrir son univers musical.
Le show a démarré avec le titre ‘’Vainqueur’’ qui est une ode au travail et à l’effort enfin récompensé. Adiouza a fait démonstration de toute l’entendue de ses talents vocaux, montant dans les aigus avec autant de facilité qu’elle descendait dans un registre plus grave. Vêtue d’un ensemble bustier et d'une jupe droite faite à partir d’un tissu rose lamé de fils et broderies or, la jeune chanteuse arborait, comme à l’accoutumée, une large et exubérante coiffure ‘’afro’’.
Douce de par son apparence et sa gestuelle, Adiouza n’en a pas moins su esquisser des pas de danse quand il le fallait, parfois accompagnée de danseuses comme sur ‘’Samba Mbalax’’, un titre aux accents latins. Elle a su allumer le feu sur scène, avec des titres comme ‘’Grand Ass’’.
Mais, elle a également réussi à parler de sujets plus graves, comme la mendicité infantile (‘’Talibé’’) ou encore les affres de l’immigration, (‘’Princesse à Paris’’) : ‘’Je me voyais princesse (…) dans les rues de Paris (…). J’ai fait des ménages, ça n’a pas marché… Gardé des prisons, ça n’a pas marché… Et du maquillage, ça n’a pas marché. Pour ça, j’ai tout quitté, ma vie au village ; je voulais voir la cité, cour aux mirages.’’, chante la jeune auteure et interprète.
Musicalement, cet opus d'Adiouza regroupe pas mal de sonorités différentes (de l’acoustique, du folk et du mbalax orthodoxe)… Ce ‘'mbalax fusion'', fruit de l’enracinement et de l’ouverture musicale de l’artiste, est le produit de nombreuses années de travail et pérégrinations entre le Sénégal, la France, les États-Unis, et le Brésil.
Sophiane Bengeloun