Retour sur les circonstances d’un enlèvement
Victime d’un enlèvement samedi à la sortie d’une église samedi à Warri, sa ville natale, le milieu de terrain international nigérian Christian Obodo a été libéré dimanche soir. Le Super Eagle a été "relâché" sain et sauf et ne souffre d’aucune blessure. Alors qu’une rançon de 150 000 euros était demandée par ses ravisseurs, aucune somme d’argent n’a finalement été versée en contrepartie de sa libération. Retour sur cette pratique qui devient de plus en plus fréquente au Nigeria.
C’est ce qui s’appelle une belle frayeur. Enlevé devant une église samedi à Warri, sa ville natale au Nigeria, Christian Obodo, le milieu offensif international de l’Udinese, a été relâché sain et sauf et sans le versement de la rançon exigée par ses ravisseurs, à la suite d’une intervention de la police. En réalité, le milieu de terrain s’en est sorti seul en échappant à la vigilance de son unique gardien, mineur, alors que les autres membres du gang s’étaient rendus à un rendez-vous et espéraient récupérer une rançon avant de libérer leur otage.
"Après avoir parlé à ma famille, trois de mes ravisseurs se sont rendus à un point de rendez-vous donné pour aller chercher leur rançon. Puis une quatrième les a rejoints. Il n’y en avait plus qu’un qui me surveillait, avec un fusil. Après que les trois premiers se soient faits arrêtés par la police, l’autre a téléphoné à mon gardien en lui disant de me tuer. J’ai entendu leur conversation et je me suis enfui", a expliqué le Super Eagle à l’agence Ansa après sa libération, avant de donner plus de détails sur ses kidnappeurs : "Mes ravisseurs étaient des jeunes, des mineurs, ils n’avaient pas l’intention de tuer mais de se procurer de l’argent."
Une voiture de luxe avec des plaques à son nom
Un témoignage qui montre que le pire a sans doute été évité pour l’international nigérian et que son évasion au nez et à la barbe de son seul gardien lui a sans doute sauvé la vie. D’autant plus que ses ravisseurs avaient visiblement prévu leur coup et savaient à qui ils avaient affaire. Le Super Eagle avait été repéré et attaqué par ses kidnappeurs à cause de sa voiture de luxe, une Bentley avec des plaques minéralogiques à son nom : "Obodo 5". Difficile de faire plus ostentatoire et surtout de passer inaperçu dans une région déjà minée par la pauvreté. Mais le calvaire du joueur de 28 ans, prêté par l’Udinese à Lecce cette saison, n’aura pas duré bien longtemps. Il a été libéré moins de 48 heures après son enlèvement et au total ses cinq ravisseurs, mineurs pour la majorité d’entre eux, ont été interpellés par les forces de l’ordre.
"Il a été libéré et nous avons interpellé cinq personnes à la suite de cette intervention qui a eu lieu dans la nuit de dimanche", a expliqué Charles Muka, le porte-parole de la police. Un événement qui aurait pu rester au rang des faits divers, sauf que cette pratique de l’enlèvement tend à se répandre dans cette région du sud-est du Nigeria, où les collaborateurs des grosses firmes pétrolières sont la principale cible des ravisseurs. Les enlèvements y sont monnaie courante et tendent désormais à viser les footballeurs et leurs familles, des cibles beaucoup plus fortunées. C’est ainsi que frère de Joseph Yobo, le défenseur de Fenerbahçe, avait été enlevé puis libéré, ou plus récemment le père de John Mikel Obi, le milieu de Chelsea, enlevé en août 2011 à Jos puis libéré par la police.