‘’Yelenna’’, Soul Bang’s le vaut bien
Dans les airs, jambes écartées, Soul Bang’s semble en apesanteur à des mètres de la terre. Cette image, immortalisée par Youri Lenquête et illustrant la pochette du nouvel album de l’artiste guinéen, résume le contenu de ‘’Yelenna’’. Le prix Découvertes Rfi 2016 est dans des sphères que son public ne lui connaissait jusqu’ici. Un vrai régal.
Le marché mondial l’intéresse comme tous les grands artistes ou ceux qui aspirent à l’être. Seulement, contrairement à d’autres, dans la compréhension de l’artiste guinéen Soul Bang’s, être artiste international ne se résume pas à être connu en Europe ou aux Usa. Etre connu en Afrique reste important pour lui. C’est pourquoi, il visite actuellement certaines capitales africaines pour présenter son dernier album ‘’Yelenna’’ (sourire en langue soussou) sorti en janvier dernier et produit par Sony Music entertainment Côte d’Ivoire. Dans ce cadre, il était en conférence de presse mardi à Dakar. ‘’J’ai déjà présenté l’album en Côte d’Ivoire. Je pourrais le faire demain au Burkina ou ailleurs en Afrique’’, a-t-il informé.
D’ailleurs, son album s’adresse à toute l’Afrique. Les rythmes et sonorités sont divers. Il use du malinké, du soussou et du lingala pour faire passer ses messages. Ces derniers sont aussi variés. Mais la femme y demeure une constante. Le titre éponyme est un hommage à toutes les femmes. Comme pour dire, ce sont les femmes qui apportent la joie et le bonheur dans les foyers. Là où il y a ces sentiments, il y a de l’amour. Au-delà des foyers, l’Afrique a besoin de cela, a dit Soul Bang’s. Parmi les femmes, se distingue sa mère. D’ailleurs, c’est ‘’N’na Lé’’ (c’est ma mère en langue soussou) qui ouvre cet album de treize titres. Il est un hommage à la mère de l’artiste. Pour Soul Bang’s, les mères sont au début de tout. Mieux encore, il considère que le monde ne peut se faire sans la femme. ‘’S’il y a quelqu’un à fêter au quotidien, c’est la femme’’, a-t-il partagé. Lui s’y est déjà mis. Il ne célèbre pas que sa mère. Sa chanteuse de femme, naturellement, occupe une place importante dans sa vie. D’ailleurs, à cause de la sortie de l’album de sa tendre épouse prévue à la fin de ce mois, il suspend pour un moment la promotion de ‘’Yelenna’’ pour mieux la soutenir. Il l’annonce les yeux brillants, le sourire aux lèvres. A cette dernière, il a dédié l’une des chansons de ce nouvel album, ‘’Un sens à ma vie’’.
Cela veut tout dire. Cette chanson n’est pas la seule ode à l’amour. Ce sujet est également omniprésent dans cet album. ‘’Pesa nga chance’’, ‘’Singue love’’, ‘’Singue love’’, ‘’Ate tougna fola’’, ‘’I want u’’ et ‘’Agbeleman’’ parle tous d’amour. Seuls les messages diffèrent. Il est soit question d’un couple qui ne demande qu’à être heureux, mais est persécuté par l’entourage ; soit d’un jeune homme qui fait la cour à une jeune fille, soit des promesses d’un amoureux à sa dulcinée, etc. Toutes les folies ou encore tous les malheurs que vivent des couples y passent. Les messages ne sont donc pas toujours beaux. Quelle qu’en soit la nature, tout de même, le prix Découvertes Rfi 2016 rappelle qu’il faut toujours garder la foi, ‘’Allah Tongo’’. Dieu est le seul en qui avoir confiance, semble-t-il dire. Donc, ne baissez jamais les bras et ne vous laissez pas entrainer par ‘’Daligni’’ (découragement en langue soussou).
Il faut souligner que ce nouvel album de Soul Bang’s est assez différent de ce que l’artiste a offert à son public qu’il célèbre dans ‘’I like it’’, jusqu’ici. Avec le très talentueux beat maker ivoirien d’origine ghanéenne Akatché. Avec Hernani Almeida, le duo de réalisateurs a fait un excellent travail au plan musical. Du r’n’b, qui semblait être la marque du jeune chanteur guinéen, il plonge les mélomanes dans un répertoire de sonorités africaines, disons guinéennes et très ondoyantes. Au plan vocal, Soul Bang’s bluffe carrément son auditoire. Tantôt, il sert nûment du Salif Keïta, tantôt du Mory Kanté, tantôt du Soul Bang’s tout bonnement. Un délice que d’écouter cet album en intégralité.
BIGUE BOB