Publié le 25 May 2013 - 19:30
PARC NATIONAL DES OISEAUX DE DJOUDJ

 10 000 hectares d’eau envahis par les plantes aquatiques

La menace de manque d’eau est réelle au parc des oiseaux de Djoudj. Sur les 16 000 hectares d’eau, seuls 6 000 hectares sont occupés par les oiseaux.

 

Cette révélation est du conservateur du parc. Le colonel Ibrahima Diop tire la sonnette d’alarme, car cette situation risque de porter préjudice à la vitalité de ce parc très visité et qui est placé à la troisième place dans le monde. «Cette perte d’eau, dit-il, est due à la prolifération des plantes aquatiques». Ces végétaux envahissants ont fini de s’implanter sur la quasi totalité de la surface de l’eau. Et du coup, les oiseaux d’eau n’ont que 6 000 hectares où ils cherchent à manger, nager et à pondre. «Cela est insuffisant», alerte le conservateur. Le colonel Ibrahima Diop est catégorique, en signalant qu’au rythme où évoluent les plantes aquatiques, le parc est réellement menacé. Pour lui, la lutte contre ces plantes doit être une priorité pour la survie du parc.

 

Et pourtant l’État, par l’entremise de la SAED, mène des activités de faucardage dans le secteur pour une bonne fluidité de l’eau. Cependant, aux abords du parc, des éco-gardes aux moyens modestes mènent des opérations à la main pour lutter contre ces plantes. En effet, avec l’avènement des barrages hydroagricoles, le régime du fleuve Sénégal a connu un changement important avec de nouvelles conditions écologiques : un niveau des eaux plus élevé, un adoucissement général et des variations de salinité très faibles, entre autres.

 

Ainsi, les changements de la qualité des eaux ont entraîné un envahissement des plans d’eau par certains végétaux dits envahissants. Il est constaté depuis lors une dégradation des habitats et une régression de la biodiversité. La vitesse de propagation fulgurante liée à la biologie des espèces végétales envahissantes fait que cette invasion a surpris par son ampleur et sa vitesse. Au-delà de l’érosion de la diversité biologique, elle a induit des impacts négatifs avec un blocage des voies navigables, une inaccessibilité des plans d’eau, le développement de maladies hydriques et l’altération de la qualité de l’eau.

 

Aussi le colonel Ibrahima Diop alerte-t-il l’opinion sur la situation à Selguir, communauté rurale de Gandon, à hauteur des trois marigots où on a trouvé un autre type de plantes aquatiques. A l’en croire, c’est un privé étranger qui gère un campement qui a implanté cette plante ornementale. «C’est une très belle plante, mais sa tige est épineuse», martèle-t-il. Du coup, cette plante a fini de priver les populations de ravitaillement en eau et les animaux ne peuvent plus s’abreuver aux trois marigots.

 

FARA SYLLA

 

 

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