L’Etat met 2 milliards pour accompagner les daara
Un montant de l’ordre de 2,8 milliards F CFA va être décaissé par l’Etat du Sénégal pour l’achat de matériels destinés à l’équipement des daara de la région de Dakar et de l’intérieur du pays.
Le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance a procédé hier, pour la cinquième fois, au traditionnel appui destiné aux bénéficiaires du plan de retrait des enfants de la rue, au centre Ginddi. En marge de cette cérémonie, le directeur des Droits de Protection de l'Enfance et des Groupes vulnérables, Niokhobaye Diouf, a réitéré la volonté du gouvernement de poursuivre le plan de retrait, tout en précisant qu’un programme de plus de 2 milliards de F CFA a déjà été élaboré pour accompagner plusieurs daara. L’Etat du Sénégal a pris cette mesure et « ira jusqu’au bout » car, poursuit M. Diouf, c’est dans l’intérêt de « tous ». Il a tout de même soutenu qu’il y aura un autre programme essentiellement destiné aux autres régions du Sénégal. Ce dernier sera financé par l’Etat du Sénégal et la Banque africaine de développement (Bad).
1 130 enfants déjà retirés dont 474 non-Sénégalais
Depuis le lancement du plan de retrait des enfants de rue à nos jours, 1 130 enfants ont été récupérés et acheminés pour la plupart au centre Ginddi, où ils sont « nourris et logés ». C’est le fruit de 53 sorties qui a permis le retrait de ces garçons et filles. « Jusqu’au 16 novembre, nous avons effectué 53 sorties qui se sont soldées par une récupération et une prise en charge de 1 130 enfants dont 660 Sénégalais et 474 non-Sénégalais, c’est-à-dire, des enfants qui viennent de la sous-région. Sur initiative du gouvernement, le ministère en charge de l’Enfance va soutenir les daara à travers les maîtres coraniques et les femmes qui accompagnent ces enfants qui ont été identifiés en situation de rue », a précisé le directeur de la protection de l’enfance, au ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance. Il a d’emblée ajouté que des mesures coercitives seront prises pour les maîtres coraniques qui « continuent encore » à envoyer les enfants dans la rue.
Pour sa part, le président de la fédération régionale des maîtres coraniques, Serigne Kéba Gaye, a dit toute sa satisfaction au ministère en charge de l’Enfance et a promis de porter la nouvelle auprès de ses pairs.
GAUSTIN DIATTA