Réfutant catégoriquement d'être un transhumant, le président du Mouvement pour l’action sociale, la liberté et l’alternance (Masla), Massamba Diop, revient sur son parcours et les raisons qui l’ont poussé à choisir Pastef pour les prochaines législatives.

Massamba Diop, président du Mouvement pour l’action sociale, la liberté et l’alternance (Masla) basé à Thiès se défend d’être un transhumant. ‘’Je ne suis pas du tout un transhumant. J’étais avec Thierno Alassane Sall. Nous avons cheminé pendant quelques années au sein de l’opposition. À la suite de la Présidentielle, j’ai décidé de quitter la République des valeurs par convenances personnelles et parce que j’ai de nouvelles ambitions politiques’’, confie le jeune responsable cité dans l’article publié à la une de ‘’EnQuête’’, le jeudi 17 octobre 2024, intitulé : ‘’Le bal des opportunistes’’.

Pour lui, trois options s’offraient à son mouvement en direction des Législatives. Soit choisir la neutralité et ne pas participer aux élections, soit s’allier à l’Alliance pour la République, soit rejoindre Pastef pour ces élections. ‘’Moi, je me suis abstenu d’influer sur la décision. Les membres du mouvement ont estimé que la meilleure option était d’y aller avec Pastef, parce qu’il était hors de question de s’allier avec l’APR que nous avons combattue durant toutes ces années’’, s’est-il défendu.

Mais pourquoi pas TAS ? Il rétorque : ‘’Ce serait illogique. Je vous ai dit que nous avons quitté Thierno Alassane Sall parce que nous avons choisi une nouvelle trajectoire, avec de nouvelles ambitions.’’

À l’en croire, plusieurs grandes coalitions l’ont sollicité, mais il a choisi Pastef qui, selon lui, doit avoir la majorité absolue pour la stabilité politique du Sénégal.

Pourquoi le choix de Diomaye

Né en 1985 à Thiès, Massamba a démarré sa carrière politique au début des années 2010 avec l’Alliance pour la République. En 2016, au moment du conflit entre TAS et Macky Sall, il se range très vite aux côtés de son frère de Thiès et va figurer parmi les membres fondateurs de la République des valeurs. Tout allait très bien entre les deux jusqu’à la déroute de la Présidentielle de 2024. L’un des faits d’armes dont il semble le plus fier, c’est son honorable rang de troisième aux Locales de 2022, avec un score de plus de 3 000 voix, derrière Yewwi Askan Wi et Benno Bokk Yaakaar. Malgré les sollicitations, souligne-t-il, il a toujours été loyal à TAS.

À travers le Masla, Massamba milite pour une réforme en profondeur des institutions. Son objectif est de créer des institutions fortes qui pourront véritablement porter le développement du pays. ‘’Nous devons revoir de fond en comble les institutions de ce pays’’, soutient-il.  

Selon lui, le Sénégal souffre d'une mauvaise redistribution des ressources et d'une gestion inefficace des fonds publics, souvent détournés avant d'atteindre les populations locales.

Autre sujet qui lui tient particulièrement à cœur, c’est la jeunesse. ‘’Cela se justifie par notre passage dans le mouvement associatif jeune. L’État a certes fait beaucoup d’investissements à ce niveau, mais on ne ressent pas tellement l’impact. Nous voulons apporter également notre contribution’’, se justifie le jeune leader.

‘’Les raisons de mon départ de RV’’

Sur le plan académique, Massamba Diop a suivi un cursus scientifique, obtenant en 2006 un baccalauréat scientifique au lycée Malick Sy de Thiès. Il poursuit ensuite ses études à l'École polytechnique de Dakar, d'où il sort diplômé en génie civil en 2012, avec la mention ‘’Très Bien’’.  Par la suite, il a obtenu un Master 2 en gestion des infrastructures routières en 2015, consolidant ainsi son expertise dans le domaine des projets routiers et d'infrastructures.

Professionnellement, Massamba Diop a commencé sa carrière en tant que conseiller au directeur général du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) entre 2011 et 2013, avant de travailler au Consortium d'entreprises  (CDE) en 2012. 

Ainsi, ses qualifications lui ont permis d'évoluer rapidement dans le secteur des infrastructures, avec un rôle clé en tant qu'ingénieur chargé des projets à l'Ageroute depuis 2014.

THECIA P. NYOMBA EKOMIE