Abdou Fata Diop écope d’une peine de prison ferme de trois mois
Poursuivis respectivement pour homicide involontaire, défaut de permis de conduire et mise en danger de la vie d'autrui, Abdou Fata Diop et Abdou Ndiaye ont été appelés, hier, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Ils sont accusés d’avoir causé la mort du gendarme Babacar Dia, adjoint au commandant de la brigade de la Foire.
L’adjoint au commandant de la brigade de la Foire, Ibrahima Dia, a été mortellement fauché par un automobiliste, dans la nuit du vendredi au samedi. Le malheur est survenu vers les coups de 3 h. L’accident implique un véhicule particulier de marque Peugeot, qui a heurté de plein fouet le gendarme Dia avant de le traîner sur 30 m. Il est décédé sur le coup, suite à plusieurs fractures au niveau de la tête. Le conducteur du véhicule particulier a été arrêté pour homicide involontaire et défaut de maîtrise. Le chauffeur du tracteur Caterpillar (véhicule garé sur la route) a été inculpé pour mise en danger de la vie d'autrui.
Attrait, hier, à la barre des flagrants délits de Dakar, les mis en cause ont tous balayé d’un revers de main les faits qui leur sont reprochés. Chacun cherchait à enfoncer son co-prévenu afin de se soustraire de sa responsabilité pénale. Abdou Fata Diop explique qu’Abdou Ndiaye, en l’occurrence le chauffeur du bulldozer, n'avait pas allumé ses feux de détresse. Ce qui a rétréci son champ de vision. Celui-ci a, à son tour, reproché à Abdou Fata d’avoir roulé à vive allure. ‘’Mes feux de détresse sont en bon état’’, se dédouane le prévenu qui avait reconnu devant les enquêteurs que ses feux de détresse n'étaient pas allumés au moment de l'accident.
Prenant la parole pour défendre les intérêts de la partie civile, Me Baboucar Cissé a indiqué qu’Abdou Fata Diop a heurté trois personnes le jour du drame. Pour lui, M. Diop n'a pas présenté son permis. ‘’Il faut qu'on mette fin à l'anarchie qui sévit dans ce pays. Ce gendarme a laissé deux épouses et quatre enfants. Il ne savait pas que c'était son dernier acte. L'acte est grave et d'une gravité exceptionnelle’’, a sermonné Me Baboucar Cissé. À l’en croire, le prévenu Abdou Fata Diop doit être emprisonné.
Lors de son réquisitoire, le représentant du ministère public a demandé que le permis de conduire du mis en cause Abdou F D. soit suspendu pour une durée de six mois. Poursuivant, le parquet a fait savoir qu’Abdou Ndiaye n'a pas commis l'homicide sur le gendarme, mais il a juste causé des blessures de manière involontaire sur la personne de Marième Faye. Suffisant pour le maître des poursuites de demander qu'il soit relaxé pour mise en danger de la vie d'autrui. Et pour la peine, il s'en est rapporté à la sagesse du tribunal.
À son tour, l'avocat de la défense, en l’occurrence Me Tall, avocat d’Abdou Nd., a déclaré que son client est une victime, car il n'a absolument rien à voir avec l'accident qui a coûté la vie au gendarme. D’après lui, l’infraction d'homicide involontaire ne peut pas lui être imputée. Convaincu de l'innocence de son client, Me Tall a plaidé la relaxe pure et simple d’Abdou Ndiaye pour le délit de mise en danger de la vie d'autrui. Quant à Me Soumaré, avocat d’Abdou Fata Diop, il a demandé une application bienveillante de la loi pénale car, dit-il, l’endroit n’était pas bien éclairé.
Finalement, après avoir délibéré, le tribunal a déclaré Abdou Fata Diop coupable d’homicide involontaire avant de le relaxer des délits de défaut de permis et de maîtrise. Pour la répression, il a écopé de trois mois ferme. En sus de la suspension de son permis de conduire pour six mois, il est contraint à payer une amende de 56 000 F CFA.
S’agissant d’Abdou Ndiaye, il a été relaxé. Le juge a également ordonné la restitution de son permis.
MAGUETTE NDAO