La gare du TER de Pikine, un tunnel et des maisons gagnés par les eaux
Les fortes pluies qui se sont abattues à Dakar n’ont pas fait beaucoup d’heureux. Dans la banlieue, comme redouté, ce fut la galère pour les populations de nombreux quartiers, avec des dégâts énormes. Elles redoutent le pire, dans les jours à venir, si la pluie s’installe.
Attendue et désirée, du fait de la forte canicule qui sévit dans la capitale, la pluie est venue avec son lot de dégâts. Dans la banlieue où l’assainissement est toujours aussi défaillant, de nombreux quartiers ont renoué avec les inondations. À Pikine-Ouest, Pikine-Est, Tivaouane Diacksao, en passant par Guinaw-Rails-Sud et Guinaw-Rails-Nord, Thiaroye-sur-Mer, Sam-Notaire, Wakhinane-Nimzatt et Ndiarème Limamoulaye, des dégâts ont été notés. Sur les 22 communes qui composent les départements de Pikine, Guédiawaye et Keur Massar, presque les deux tiers ont été touchés par les pluies diluviennes. Comme premières conséquences directes : des routes coupées et/ou impraticables, des maisons inondées…
À Pikine, en sus des maisons qui ont été gagnées par les eaux, la gare du TER de cette localité a été engloutie par les eaux. Les responsables ont été contraints de changer le lieu de vente des tickets. Pire, des véhicules particuliers, garés dans les parages, ont été presque engloutis sous les eaux. Même situation à quelques jets où le tunnel de Guinaw-Rails est devenu méconnaissable à cause des eaux. D’ailleurs, c’est à cet endroit qu’une personne avait trouvé la mort, l’année dernière, à la suite de fortes précipitations.
Dans le département de Guédiawaye, des maisons situées dans les communes de Wakhinane Nimzatt et de Sam-Notaire ont vu leurs propriétaires passer la nuit d’hier à la belle étoile. Ce qui est le plus terrible est qu’ils ont perdu de nombreux biens, notamment leurs chambres à coucher.
Du côté du nouveau département de Keur Massar, le tout nouveau pont qui a été ouvert à la circulation, il y a de cela quelques jours, a été la cause de sinistres dans les maisons environnantes. Mêmes scènes pathétiques dans certains quartiers comme Aladji Pathé et les Parcelles-Assainies de Keur Massar. D’ailleurs, l’ampleur des dégâts dans cette partie du nouveau département a poussé le leader de GSB, Bougane Guèye, à y faire une visite de plusieurs tours d’horloge, hier.
Où sont passés les milliards annoncés ?
‘’EnQuête’’ a fait le tour de certains quartiers de la banlieue touchés par les inondations. La réaction des victimes de cette première pluie est presque unanime : ‘’Où sont passés les milliards qui ont été injectés dans la lutte contre les inondations ?’’ D’autres interlocuteurs indexent les nombreux chantiers ouverts un peu partout dans la banlieue. ‘’Beaucoup de milliards injectés et il a fallu une première pluie pour qu’on patauge. En fin de compte, on ne sait plus que dire de ce régime. De plus, les maires sont aux abonnés absents. On ne les voit pas. Ils sont surement pris par la campagne. C’est avec nos ustensiles que nous chassions l’eau. C’est compliqué, vraiment. Qu’adviendra-t-il de nous, si le ciel continue d’ouvrir ses vannes ?’’, se lamente une victime. Elle fulmine : ‘’Chaque hivernage, c’est la même chose. À quand la fin de ces inondations ? Le régime va encore annoncer des mesures et puis, rien.’’
Ainsi, un peu partout dans la banlieue, on attend du concret, des mesures fortes et de l’accompagnement pour faire face aux inondations. On redoute le pire.
CHEIKH THIAM