Publié le 23 Nov 2019 - 17:53
PREMIERE ÉDITION DU FESTIVAL WAXAL SUNU BOPP

Gën Ji Hip hop propose un plateau 100% féminin

 

Seule association regroupant des femmes artistes et activistes évoluant dans les cultures urbaines, Gën Ji hip hop présente la première édition du festival ‘’Waxal Sunu Bop’’. Le la a été donné, avant-hier 21 novembre, au centre culturel régional de Dakar, Blaise Senghor.

 

Pour la lutte contre les violences faites aux femmes, l’association Gën Ji Hip Hop s’est engagée depuis longtemps. Elle a participé à divers rassemblements au cours desquels ces maux étaient dénoncés. Aujourd’hui, à sa manière, l’association apporte sa pierre à l’édifice. A travers la première édition du festival ‘’Waxal Sunu Bop’’, elle organise un panel pour permettre à des femmes d’échanger autour de cette question. Deux thèmes sont proposés à cet effet : la place de la femme dans la société et les droits des femmes ; comment faire pour arriver à une égalité homme-femme. ? Pour cette dernière, il s’agit plutôt de l’équité, puisque les organisatrices pensent à l’égalité des salaires dans le milieu artistique. Elles l’ont fait savoir lors du lancement du festival avant-hier à Blaise Senghor.

En outre, ‘’Waxal sunu bop’’ est le premier festival organisé de bout en bout par des femmes avec une programmation 100% féminine. Pouvait-on espérer moins avec une association composée que de jeunes dames. Mais, il n’y a pas que le fun avec elles. ‘’Tout est parti d’un groupe whatsapp créé entre filles. Au début, on ne savait pas que nous étions aussi nombreuses et c’est par la suite que nous avons décidé de mettre en place quelque chose qui pourrait servir aux jeunes du groupe et nous avons beaucoup insisté sur la formation qui est notre principal objectif, c’est pour ça que beaucoup d’associations ont eu à travailler avec nous ‘’, explique la secrétaire générale de l’association Ndèye Fatou Tounkara dite Wasso. Aujourd’hui, l’un des objectifs principal de leur association est d’arriver à mieux promouvoir les femmes qui sont dans les cultures urbaines, qu’elles osent prendre la parole et qu’elles soient conscientes de ce qu’elles peuvent réaliser.

Dans ce cadre, différents ateliers sont prévus pour mieux outiller ces femmes. Dans le programme présenté par la chargée de l’organisation, Mina La Voilée, il est prévu des ateliers de danses, de slams et un panel sur la place des femmes dans les cultures urbaines qui sera animé par Rose Samb, Fatim Sy et Ninou. Il y aura également un autre panel animé par Madjiguene Sarr, Aminata Diallo et Régina Sambou. Ce soir, est prévu  un grand concert à la Maison des Cultures urbaines de Ouakam (MCU). En ce qui concerne le financement, Wasso informe qu’elles ont le ‘’soutien d’une ONG qui est au Ghana qui est une association de femmes. Nous avons aussi le soutien d’un de nos anciens qui se trouve à l’extérieur, Makhtar Le Kagoulard. Il y en a un autre, Amadou Fall Bâ qui nous a offert le concert qui se fera à Ouakam. Nous bénéficions de l’appui du directeur du centre culturel Blaise Senghor M. Ndiaye’’.

Fatim Sy : ‘’On nous traitait de bandits’’

La première édition de ‘’Waxal Sunu Bop’’ est dédiée aux pionnières du rap. Elles ont été représentées au lancement du festival par l’ancienne de BMG 44, Fatim Sy. Emue que ses jeunes sœurs pensent à elles, elle soutient qu’elles ne font en fait que leur retourner l’ascenseur. Si Gën Ji Hip Hop a pu réaliser tout cela, c’est parce que tout simplement la base est solide, souligne l’artiste rappeuse. ‘’À cause des regards inquisiteurs et préjugés, beaucoup de femmes ont abandonné ce métier, parce que certains disaient que le hip-hop n’était pas fait pour les femmes et, souvent, on nous traitait de bandits. C’était vraiment difficile à notre époque, mais aujourd’hui, nous rendons grâce à Dieu. Nous avons pu tenir et démontrer le contraire à tous ceux qui nous dénigraient’’.

Fatim Sy, qui avec les autres, se sentait minoritaire dans le mouvement, se sent maintenant fortifiée. Au lancement officiel du festival, elle a regretté l’absence des hommes. ‘’Je croyais qu’on allait voir beaucoup d’hommes aujourd’hui ici, parce qu’à chaque fois qu’ils organisent quelque chose nous sommes toujours derrière eux pour les soutenir. Peut-être qu’ils sont frustrés par le thème : ‘’Waxal sunu bop’’, se désole-t-elle.

ROKHAYA NDOM (STAGIAIRE)

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